• inventaire topographique
Ancien couvent d'Ursulines actuellement collège Victor-de-Laprade
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Montbrison - Montbrison
  • Commune Montbrison
  • Adresse 12 rue du Collège
  • Cadastre 1809 E 10  ; 1986 BK 115
  • Dénominations
    couvent, collège
  • Appellations
    couvent d'Ursulines actuellement collège Victor-de-Laprade
  • Destinations
    collège puis séminaire et lycée actuellement collège Victor-de-Laprade
  • Parties constituantes non étudiées
    chapelle, demeure

Depuis plusieurs années les montbrisonnais souhaitaient qu'une communauté d'enseignantes s'installe dans leur ville afin d'y éduquer les jeunes filles aristocratiques. Grâce au don de la famille Chappuis de Villette, le projet voit le jour et les Ursulines s´installent à Montbrison en 1629. Leur fondatrice, Marie Chappuis de Villette, jeune novice venue du couvent de Saint-Chamond apporte en dot cinq mille livres pour la construction du couvent. Situé au pied de la butte castrale, l'édifice est bâti sur plusieurs parcelles consistants en "maisons, bâtiments, jardins et terre". Des fouilles ont révélé l´emplacement de la seconde enceinte et ses fossés ; dans une sacristie de la chapelle subsiste l'encadrement d'une porte du 16e siècle. L'établissement édifié par les religieuses comprend l'église, les bâtiments qui entourent le cloître, les dépendances, les jardins et les terrasses. En 1735, après l´incendie qui ravage le corps de bâtiment (A) sur la rue du Collège, ce dernier est reconstruit : les portes monumentales et la toiture sont de cette époque. En 1755, les greniers s'effondrent (F) ; ils sont rapidement remontés car ils servent de clôture au couvent. Dès 1793, le couvent confisqué comme bien national, devient propriété de la commune, il est alors affecté à la caserne de gendarmerie. En 1804 la municipalité souhaite le transfert de la gendarmerie dans l'ancien couvent des Clarisses afin que celui des Ursulines serve de collège. Son emplacement dans la ville offre de nombreuses commodités : le lieu est aéré, les bâtiments facilement aménageables (Annexe A). Le 15 juin 1807, par décret impérial l'édifice devient un collège municipal. Des travaux de terrassement, de charpente et de plâtrerie sont réalisés ; l'établissement ouvre en avril 1808. En 1815 le conseil municipal prononce sa fermeture car l'édifice "est dans un état de délabrement total suite au dernier ouragan". Une seconde tentative d'ouverture a lieu de 1818 à 1821. En 1824 les négociations entre la municipalité et le diocèse de Lyon aboutissent à l'installation d'un petit séminaire. Des travaux de remise en état sont effectués par E. Trabucco, l'architecte voyer. A partir de 1840, l'aile sud-est (bâtiment C) est édifiée, les trois galeries du cloître et la chapelle restaurés. En 1867, Remontet dresse les plans et devis des transformations à faire pour répondre au nombre croissant d'élèves et empêcher qu'une nouvelle épidémie de fièvre typhoïde ne sévisse dans cet établissement trop peuplé. Les travaux incluent la démolition partielle du bâtiment D et sa reconstruction plus profonde et plus haute avec de nouvelles salles de classes plus claires et spacieuses, l'installation d'un vaste escalier conduisant aux dortoirs (entre les bâtiments C et D), le réaménagement de la cour d'honneur et l'ajout d'une galerie contre la chapelle (bâtiment E), la création d'un passage couvert (bâtiment D) pour accéder aux nouvelles terrasses, la mise en place d'un escalier extérieur afin de relier les terrasses entre elles. A partir de 1887, sous la direction d'Alphonse Sachet, de nouveaux travaux sont entrepris et exécutés par le maître maçon Depoux, tels que la restauration de la galerie du cloître et de la chapelle, l'agrandissement du réfectoire (bâtiment F), la rénovation des toitures, des ouvertures, des salles de cours, des dortoirs et des appartements. Avec la loi sur les congrégations et celle de séparation de l’Église et de l’État, le petit séminaire est régi sous une autre forme juridique ce qui lui permet de rester dans les bâtiments communaux ; il adopte le nom d'Institution Victor-de-Laprade. Au cours de la Première Guerre mondiale, les bâtiments sont réquisitionnés pour servir d'hôpital militaire. En 1929, la municipalité met en vente ses bâtiments qui sont achetés en 1930 par la société immobilière La Montbrisonnaise pour abriter l'institution. A cette date les locaux sont remis en état et la chapelle restaurée. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'établissement sert de lieu d'accueil puis d'hôpital complémentaire. Après la guerre, le séminaire se réinstalle. L'Institution Victor-de-Laprade s'agrandit en achetant, en 1952, l'ancien hôtel de la Noérie appelé maison des Périchons. En 1971, l'institution ferme son séminaire et son lycée pour ne garder que le collège privé. D'importants travaux de sécurité ont été réalisés dans le 4e quart du 20e siècle, dont la mise en place d'escaliers de secours contre les bâtiments D et F.

Cet ensemble architectural est implanté sur un sol à forte pente qui nécessite des murs de soutènement monumentaux pour l'édification des cours en terrasse et plusieurs étages de soubassement pour la construction des bâtiments. L'édifice est composé de quatre corps de bâtiments ( A, B, D, E), disposés selon un plan régulier autour d'une cour fermée, et de deux corps de bâtiments rectangulaires (C, F) perpendiculaires au bâtiment B. A l'exception des bâtiments E et F installés sur un terrain relativement nivelé, les bâtiments A, B, C, D présentent plusieurs étages de soubassement. Les élévations sont enduites excepté l'élévation postérieure du bâtiment D, constituée de moellons de grès de moyen appareil et de chaînes d'angle en pierres de taille. Le bâtiment A protégé par un toit à longs pans brisé et une croupe, est couvert de tuiles plates et d'ardoises, tandis que les bâtiments B, D, E, F présentent des toitures à longs pans couvertes de tuiles plates mécaniques ; les longs pans du bâtiment C sont recouverts de tuiles creuses mécaniques. Les bâtiments conservent des élévations à travées régulières avec baies en arc segmentaire sauf l'élévation postérieure du bâtiment D, percée de baies en plein cintre, qui se développent sur deux niveaux, et les larges baies en arc segmentaire au 3e niveau. Les baies des bâtiments C et F sont rectangulaires. Le corps de bâtiment A comprend un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un comble à surcroît couronné d'une corniche en doucine. Ce corps renferme un escalier intérieur tournant à retours sans jour. Le premier étage de soubassement est en partie voûté ; il présente une voûte en berceau à lunettes et une voûte nervurée appareillée comme un berceau à lunettes. Deux voûtes d'arêtes successives couvrent l'entrée en rez-de-chaussée surélevé. Le corps de bâtiment B est composé de deux étages de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage carré. Un escalier tournant à retours avec jour assure la distribution intérieure et l'accès aux bâtiments C et D. Le bâtiment C se développe sur un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, précédé d'un escalier droit parallèle à l'élévation, trois étages carrés et un comble à surcroît. Le bâtiment D totalise deux étages de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, deux étages carrés. Le rez-de-chaussée surélevé dispose d'un couloir traversant qui conduit aux cours et aux deux étages de soubassement du bâtiment D accessibles par un escalier de distribution extérieur, en maçonnerie. Les deux cours en terrasse sont reliées par un escalier isolé symétrique : la première volée, droite, se divise en une volée double à montées divergentes, en maçonnerie. Enfin le bâtiment F comporte un rez-de chaussée et deux étages carrés sur les élévations antérieure et postérieure ; le mur pignon latéral est aveugle. Une porte cochère permet un accès direct de la rue vers la cour inférieure : l'élévation sur cour est dénaturée par un escalier de secours.

  • Murs
    • grès
    • enduit
    • moellon
    • moyen appareil
  • Toits
    ardoise, tuile plate mécanique, tuile creuse mécanique, tuile plate
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    2 étages de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
    • voûte de type complexe
  • Élévations extérieures
    élévation à travées, jardin en terrasses
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à longs pans brisés
    • croupe
    • pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier isolé : escalier symétrique en maçonnerie
  • État de conservation
    remanié, bon état
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée

Documents d'archives

  • AC Montbrison. Série 1D 7 : Registre des délibérations du conseil municipal. Délibération du 4 février 1806 pour établir une école secondaire dans le couvent des Ursulines en échange de celui de Sainte-Claire ; 15 juin 1807 relative au décret impérial qui concède à la ville l'établissement d'une école secondaire dans l'ancien couvent des Ursulines

  • AC Montbrison. Série 1D 8 : Registre des délibérations du conseil municipal. Délibération du 15 novembre 1815 obligeant la fermeture du collège suite aux dégâts provoqués par un ouragan ; 15 juin 1815 pour l'adjudication des travaux à Levelin, Montagne et Meschine ; 21 août 1817 afin d'assurer le traitement du directeur suite à la réouverture de l'établissement

Bibliographie

  • BROUTIN, Auguste. Histoire des couvents de Montbrison avant 1793. Saint-Etienne : impr. de Montagny, 1874-1876. 2 vol. (XIII-376-396 p.) : pl., sceaux.

    p. 84-90, 190-192,209-210
  • FERRET, Francisque. Survol de dix siècles d'histoire au château de Montbrison. In Bulletin de la Diana, 1978.

    t. XLV, n° 7, p. 382-384
  • LATTA, Claude. Histoire de Montbrison. Lyon : Horvath, 2e éd., 1994.

    p. 221-222
  • LATTA, Claude. La création du collège de Montbrison sous le Premier empire. In Bull. Diana, 1979, t. XLVI, n° 1, p. 7-12

Périodiques

  • DREVET, Pierre. Victor-de-Laprade. Petite histoire d'un collège. In Village de Forez, 2006

    146 p
  • DREVET, Pierre. Reconstruction et agrandissement des bâtiments du petit séminaire de Montbrison (1867-1868). In Village de Forez, 1994, n° 60

    p. 19-23

Documents figurés

  • Département de la Loire. Arrondissement de Montbrison. Canton de Montbrison. Commune de Montbrison. Parcellaire de 1809. Section E dite de la ville. Reboul, géomètre, Montbrison, 1809. Papier, encre brune, lavis bleu. Ech. 1/1250e. (AC Montbrison)

    Extrait du cadastre de 1809, parcelle E 10.
  • Petit Séminaire de Montbrison (Loire). Anonyme, Paris : Impr. Française. [3e quart 19e siècle]. Papier, gravure. 22 x 14 cm [31,7 x 22,2]. Vue cavalière ; (Bibl. Diana, fonds Brassart, boîte 1, dossier 5135)

  • Montbrison. Horizon : Montverdun (...). Carte postale. Montbrison : Edit. E. Alexandre, Avenir montbrisonnais, cliché Cheuzeville, tampon : phot. A. B & Cie Nancy, [au crayon au dos 1904] ; (Coll. Part. L. Tissier).

  • Montbrison. - Institution Victor de Laprade et le Calvaire. Edit. Passelègue. Impr. Réunies de Nancy. Carte postale [début 20e siècle] ; (Coll. part. L. Tissier)

  • Montbrison - Séminaire et Calvaire. Edition Poisson. Carte postale [début 20e siècle] ; (Coll. part. L. Tissier)

  • Institution Victor de Laprade - La Cour d'Honneur. Impr. Réunies de Nancy. Carte postale [tampon 1912] ; (Coll. part. L. Tissier)

  • 12. Montbrison - Le Collège. Edit.Bessy. Carte postale [tampon 1913] ; (Coll. part. L.Tissier)

Annexes

  • La municipalité demande les bâtiments des Ursules pour y établir l'école secondaire, registre de délibérations du conseil municipal
Date d'enquête 2009 ; Date(s) de rédaction 2009
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Conseil général de la Loire