Dossier d’œuvre architecture IA42001269 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Carderie et Laverie de laine Châtre dite Cardelaine actuellement literie Brissay-Châtre
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rhône-Alpes patrimoine industriel - Saint-Just-en-Chevalet
  • Hydrographies le Ban
  • Commune Saint-Just-en-Chevalet
  • Lieu-dit les Rivières
  • Adresse chemin de la Carderie
  • Cadastre 1981 AB 204, 203, 293, 295, 444, 445, 296, 308
  • Dénominations
    usine de produit textile non tissé
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, logement

En 1592 apparaît la 1ère mention «Châtre tannerie», tanneur jusqu´en 1838 puis le lieu devient une carderie. Se trouve également la mention d´un ancien moulin à chanvre au lieu-dit de la rivière "le Ban" démoli en 1945 (qui était localisé au fond de la parcelle). En 1838, c'est la création de la carderie : atelier du haut (cardage et lavage, bâtiment du haut ; rivière « le Ban »). C'est un bâtiment d´un étage avec une extension latérale datant de 1970. Actuellement c'est le lieu de stockage de la laine lavée et séchée. La laine est achetée dans la région, les troupeaux sont de 200 têtes environ. Le choix des laines s´effectue selon la propreté du troupeau (laine choisie des flans et dos). Le triage des laines représente 20% de perte, après lavage : 60% de perte. Au r-d-ch de cet atelier est localisé l'atelier de lavage ou station de lavage. Les différentes machines de cet atelier datent de 1914. Arrivée à l´atelier de lavage la laine brute est triée une première fois sur une grille, les saletés sont enlevées. Le travail est saisonnier car il faut que la rivière ait assez d´eau (plutôt au printemps). 1) Lavage Le lavage est une opération naturelle (sans utilisation de produit lavant). La laine brute est graisseuse : le « soin » (graisse) va servir de savon naturel de lavage. De l´eau est chauffée à environ 60° : deux bacs de lavages métalliques et rectangulaires sont remplis puis la laine est mise dans les bacs environ 30 à 40 minutes. La laine est sortie des bacs et passée dans « l´exprimeur » (machine composée de deux rouleaux) et subit une second nettoyage des impuretés qui seraient restées. 2) Rinçage à l´eau froide de la rivière Ensuite la laine passe dans le bac de rinçage, des pales à laine la remue durant environ un quart d´heure. 3) Essorage La laine rincée est ensuite passée dans l´essoreuse. 4) Séchage à l´extérieur sur des grandes grilles (3/4 d´heure) 5) stockage de la laine propre. L'atelier cardage situé 1er étage, date de 1838. La laine est passée dans une carde pour en ressortir cardée « brute en flocons », pour la fabrication de couverture piquée à la main. Cette laine est ensuite passée dans les cardeuses pour être nappée, cette laine nappée servira à la fabrication de couvertures piquées (1kg de laine pour une bande de 1m de long ; pour une couverture cousue à la main, il faut environ 3kg de laine). Il se compose de 2 cardeuses (avec rouleaux) : une en bois (1mx1,50) la plus ancienne (à gauche photo IVR82_11420914NUCA) fabrique des bandes plus grosse, la seconde en fonte fabriquée à Vienne (38) : plaque : « Benoît GERMAIN constructeur à Vienne Isère » fabrique des bande plus fine. Elle est munie d'un système de 12 rouleaux : les petits rouleaux travaillent, les gros ne font que récupérer la matière. L'atelier matelas (bâtiment du bas) est en lien avec l´habitat de Philippe Châtre. Au temps du père de monsieur Philippe Châtre et jusqu´à son départ à la retraite en 1981, la fabrication des matelas s´effectuait également à domicile : on se déplaçait dans un rayon de 50 km. Une petite cardeuse était transportée dans une voiture. Il fallait une commande de 3 matelas/jour minimum pour un déplacement. Il faut environ une demi-heure pour carder la laine d´un matelas. Les toiles des matelas sont achetées dans le nord de la France. Dans l´atelier est installé un « métier à matelas » : il s´agit d´un grand cadre en bois sur pied (comme une table avec un plateau en cordage) ou se passe les différentes phases de la fabrication du matelas. La fabrication d´un matelas nécessite 15 kg de laine, la cardeuse à matelas garde le gonflant de la laine. Il s´agit d´une machine suisse « Rabier » en bois à double-tambour qui possède un système d´aspiration important. Une autre cardeuse en métal plus petite de marque française « cardeuse Bonduelle Lille » ne possédant qu´un seul tambour est moins utilisé aujourd´hui. Le système d´aspiration est moins important. Dans la cour se trouve en décoration une ancienne cardeuse manuelle à balancier en bois munie de deux roulettes, à l´avant et d'un siège incorporé. Les ancêtres de la cardeuse sont les « chardons cardiers ». L'atelier bois est localisé au r-d-ch de l´habitat de Jean-michel Brissay-Châtre (neveu). C'est ici qu'a lieu la fabrication de caisse de lit (sommier à ressort et lattes) et des têtes de lit. (Dosserets et accessoires literie : garnissage laine et duvets). L'achat en 2011 d´un entrepôt de 300 m² en totalité, à 200m des actuels ateliers, permet à la société de s'agrandir. Cette extension s'accompagne de l'achat d´une nouvelle cardeuse à rouleau datant de 1930 venant de Belgique, ainsi que de 2 machines à coudre pour les matelas, type grand bras avec une hauteur possible de 20cm et d'une machine à bois. Actuellement un employé travaille avec monsieur Brissay-Châtre son épouse travaille également dans l´entreprise.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle
    • Principale : 4e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1838, daté par source
    • 1970

Le site se compose de plusieurs bâtiments : l'atelier du haut (en bordure de la rivière le Ban) (parcelle 308) d'un étage carré où se trouvent les cardeuses à l'étage et la station de lavage en rez-de-chaussée, avec une extension latérale en béton datant 1970 (actuellement stockage de laine lavée et séchée), et l'espace extérieur du jardin-séchage-étendage des laines. Bâtiment de l'atelier bois et habitation connexe (section 295, 445, 444, 296), d'un étage, très certainement un ancien bâtiment agricol, il est en retrait et accolé à la maison d'habitation avec un avant-toit important. Bâtiment atelier matelas et habitation (parcelles 204, 203, 293, 258) en bordure de la rivière le Ban, appareil mixte, encadrement des baies en brique, toit à longs pans, grande cour intérieure. Un jardin est situé de l'autre côté de la rivière. L'extension 2011 : entrepôt rectangulaire avec 2 grandes portes coulissantes en bois latérales.

  • Murs
    • ciment
    • appareil mixte
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    machine de production

lieu-dit : les Rivières

Documents d'archives

  • Archives orales : Entretien avec Philippe Châtre (oncle retraité) qui a toujours travaillé avec son père à la carderie. août 2011

  • Archives orales : Entretien avec Jean-Michel Brissay-Châtre (neveu) qui a repris l´atelier. août 2011

Annexes

  • Historique
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2013
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel