Dossier d’œuvre architecture IA42002533 | Réalisé par
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique
Château fort d'Essertines
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Montbrison - Montbrison
  • Commune Essertines-en-Châtelneuf
  • Lieu-dit la Chapelle
  • Cadastre 1986 H non cadastré (vers H 265)
  • Dénominations
    château fort
  • Parties constituantes non étudiées
    donjon, enceinte

Les vestiges du château et du bourg castral (castrum) d´Essertines ont été fouillés dans le dernier quart du 20e siècle : la première prospection, en 1970, orientée par les écrits de l´abbé Epinat dans les années 1950, a été suivie d´une exploration systématique du site (17 campagnes de fouilles entre 1973 et 1991), liée à un projet (finalement abandonné) de barrage sur le Vizézy dont l´eau devait atteindre la partie basse de l´habitat fortifié. La publication des résultats de cette entreprise (DARA n°8), ainsi que l´analyse de la représentation du château dans l´Armorial de Revel (DARA n°35) ont fourni l´essentiel de la matière de cet historique et des éléments de description. Le site du château a révélé des traces d´occupation prémédiévale. Le château est, quant à lui, postérieur au 10e siècle : il a peut-être été construit peu après celui de Montbrison (au début du 12e siècle ?), pour en défendre l´arrivée par l´ouest. Il fait partie de la première génération des châteaux de pierre édifiés en Forez au tournant du 12e siècle. La première mention du château et du mandement d´Essertines remonte à 1190. Quelques années plus tard, le testament d´Albert de Thizy, chevalier (vers 1207-1210 ; édité dans les Chartes du Forez), donne des éléments précieux pour l´historique de l´édifice : il mentionne une maison noble et une ruine dans l´enceinte du château (domum d´Essartines et muram que est supra capellam), ainsi que la tour et la courtine, dont Albert de Thizy possédait une partie et qu´il a cédées au comte de Forez (parte quam habebat in turri et cortina quam dedit G., comiti Foresii) : le château est ainsi aux mains du comte dès le début du 13e siècle. Cependant, cette forteresse est rapidement doublée par l´édification, dans le courant du 12e siècle, du château de Châtelneuf, plus en avant sur le front des défrichements, mieux situé dans le contexte de la lutte avec les Damas de Couzan et sur un site moins difficile (caractéristique de la 2e génération des châteaux en Forez). Dès le 14e siècle, la châtellenie est établie à Châtelneuf (qui devient également paroisse). Les fouilles ont permis d´établir une chronologie de l´édifice. Les vestiges encore visibles en élévation sont ceux d'un état du bâtiment postérieur à un incendie survenu à la fin du 14e siècle, qui correspond à celui représenté sur l´Armorial de Revel (et qui fait suite à une reconstruction partielle et modification à la suite d´un premier incendie, probablement à la fin du 13e siècle ; la première tour élevée au 12e siècle, plus petite, n'avait pas d'accès au niveau du rez-de-chaussée). L'Armorial représente cinq niveaux d'élévation pour la tour (avec deux niveaux habitables à fenêtres à meneaux), dont rien ne subsiste, et deux enceintes crénelées en maçonnerie. L´abandon total du château et début de l´effondrement des murs et de la toiture interviennent dès la fin du 15e siècle ; la tour est systématiquement démolie et ses matériaux sans doute remployés. La zone du château et du castrum, jusqu'au Vizézy, prend le nom d'Essertines-basses au 16e siècle. L'abbé Epinat a relevé dans les registres paroissiaux, et dans le terrier du Chevallard (Bibl. Diana), des mentions concernant l'occupation de ce village : en 1580, il y avait un maréchal-ferrant, quatre meuniers, un charpentier, deux tisserands, un tailleur, des laboureurs et journaliers et trois notaires résidant habituellement à Montbrison. La fouille de l'une de ces maisons a fait l'objet d'un compte-rendu détaillé dans Cent maisons médiévales... en 1998. Le village compte encore 15 feux en 1672, avec une dizaine de tisserands de chanvre ; en 1822 (matrice cadastrale), les tisserands ont été remplacés par des meuniers. L´accès actuel semble avoir été aménagé à la suite de la construction de la route "nouvelle", dans le 2e quart du 19e siècle, en comblant le fossé défensif barrant l´éperon rocheux par l´effondrement volontaire d´un pan de la seconde enceinte, afin de relier la chapelle à la route. Le village d'Essertines-basses, surtout la partie située fond de vallée (qui compte plusieurs moulins), est resté habité jusqu'au 19e siècle, et de façon résiduelle, pour la partie bordant le Vizézy, au 20e siècle (en 1948, l'abbé Epinat observe encore une maison restée en élévation au nord de la chapelle ; le dernier habitant est parti en 1980). Le site s´est considérablement embroussaillé et les vestiges sont actuellement beaucoup moins visibles qu´au début des années 1990.

  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle

Le site du château forme un éperon rocheux qui avance sur le vallon très encaissé du Vizézy, relié à la pente, côté rive droite, par un isthme étroit barré d´un fossé défensif. La tour maîtresse ou donjon quadrangulaire (entre 7 et 10 m de côté) occupe la plateforme sommitale. Elle a une porte au rez-de-chaussée, côté sud-est (le claveau sommital d´un arc en plein-cintre, décoré d´une croix, a été retrouvé en fouille). Il ne subsiste pratiquement rien de l´élévation. Devant la porte et à l´ouest s´étendait une cour entourée d´une courtine, ou première enceinte, de forme arrondie épousant la topographie du site et joignant l´angle sud-ouest de la tour. Une seconde enceinte, de plan quadrangulaire, se développe vers le sud (la partie nord a disparu) ; une poterne dans le mur ouest, établie à proximité d´une source, donnait accès à l´intérieur (avec probablement un autre passage en face, côté village). La façade ouest de la chapelle (étudiée) s´appuie sur cette enceinte. Un habitat villageois se développe en contrebas sur le versant est de l´éperon rocheux. Une vingtaine de constructions établies sur des terrasses, protégées par une enceinte maçonnée (essentiellement constituée des murs arrière des maisons), ont été identifiées.

  • Murs
    • granite
    • maçonnerie
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Site comparable à celui d'Ecotay-l'Olme. L'histoire du château d'Essertines, abandonné au profit d'un "châteauneuf", est exemplaire de l'évolution de nombre des châteaux de la première génération castrale en Forez.

Bibliographie

  • BON, Philippe. PIPONNIER, Françoise. 61. Le château d'Essertines (Loire). Fin XVe-début XVIe siècle. ESQUIEU, Yves (dir.). PESEZ, Jean-Marie (dir.). Cent maisons médiévales en France (du XIIe au milieu du XVIe siècle). Un corpus et une esquisse. Paris : CNRS Editions, 1998 (Monographie du CRA ; 20).

    p. 345-347
  • BRECHON, Franck. 475. Le chatiau d'Issartine. In LAFFONT, Pierre-Yves (dir.). L'Armorial de Guillaume Revel. Châteaux, villes et bourgs du Forez au XVe siècle. Lyon : Association de liaison pour le patrimoine et l'archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne / Publications de la Maison de l'Orient et de la Méditerranée - Jean Pouilloux, Université Lumière-Lyon 2, CNRS, 2011 (Documents d'archéologie en Rhône-Alpes et en Auvergne ; 35)

    p. 338-345
  • EPINAT, Joannès (abbé). Le Pont. Bulletin paroissial de la commune d'Essertines-en-Châtelneuf. Décembre 1948. Rubrique Un peu d'histoire de chez nous : "Essertines-basses : la ville de Gaza".

  • EPINAT, Joannès (abbé). Le Pont. Bulletin paroissial de la commune d'Essertines-en-Châtelneuf. Janvier 1949. Rubrique Un peu d'histoire de chez nous : "La mort d'un village : Essertines-basses".

  • PIPONNIER, Françoise. Le château d'Essertines (Loire). Lyon : Association lyonnaise pour la promotion de l'archéologie en Rhône-Alpes, 1993 (Documents d'archéologie en Rhône-Alpes ; 8)

  • SALOMON, Emile. Les châteaux historiques : manoirs, maisons fortes, gentilhommières, anciens fiefs du Forez et des enclaves du Lyonnais, du Beaujolais et du Macônnais qui ont formé le département de la Loire ; ill. par le Vicomte Gaston de Jourda de Vaux et Henry Gonnard. Réimpression de l'édition de Hennebont de 1916, 1922, 1926. Marseille : Laffitte, 1979. 3 Vol. (446-464-361 p.) : ill.; 30 cm

    T. I, p. 161, 162

Périodiques

  • EPINAT, Joannès (abbé). Histoire d'un village : Essertines-Basse. Bulletin de la Diana, T. XXXII, n°6, 1954

    p. 135-147

Documents figurés

  • Le chatiau d'Issartine / Guillaume Revel (héraut d´armes). 1 dess. : peinture sur parchemin, v. 1450. Tiré de : Armorial de Guillaume Revel, ou Livre d'armes des pays de Bourbonois et d'Auvergne (BNF, Paris. manuscrit Fr 22297, fol. 475).

  • Le chatiau (fol. 475) / Guillaume Revel (héraut d´armes). 1 dess. : peinture sur parchemin (protégée par un papier de soie). Tiré de : Armorial du Forez, fac-similé par Chéri-Rousseau (4e quart 19e siècle) du manuscrit Fr 22297 de la B.N.F (original v. 1450). Pages foliotées au crayon à papier (foliotage de l´original) ; dessin seulement sur recto. (Bibl. Diana, Montbrison).

  • [Vue du château d'Essertines] / 1 photogr. : argentique, tirage noir et blanc sur papier perlé (papier citrate ?). 20,4x24,9 cm. Limite 19e-20e siècle (?) (Bibl. Diana, Montbrison. Fonds Brassart, cote 5055).

  • Essertines. Le château. 1910 / Abbé Bégonnet (photographe). 1 photogr. : argentique, tirage noir et blanc sur papier perlé (papier citrate ?), 12x9 cm (Bibl. Diana, Montbrison. Fonds Brassart, cote 5074).

  • ESSERTINE-en-CHATEAUNEUF (Loire) - Essertines-Bâsses / 1 impr. photoméc (carte postale) : N&B. 2e quart 20e siècle (tampon de 1935). Coll. Part. L. Tissier.

  • Aspect de la muraille ouest, vue de l'intérieur ; angle S-O. La courtine ouest, vue extérieure. / Bernard, Louis (photographe). 2 photogr. pos. : tirages sur papier argentique, 1972. Photographies collées sur le dossier de recensement MH n°42.72.372, avril 1972. (AD Loire, série 1111 VT : 76).

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2012
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Conseil général de la Loire
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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