La cité de Lachaux (cité ouvrière pour l’essentiel mais aussi, partiellement, pour employés), au sud-est de Clermont-Ferrand, s'est constituée à partir d'un ensemble de plus d'une centaine de parcelles rachetées à leurs différents propriétaires en 1920. C'est l'une des plus étendues, après celle de la Plaine (au nord-est de la ville). Les premières habitations ont été réalisées en plusieurs tranches de construction, en 1925 et 1926 (un permis de construire est délivré en mai 1925, par exemple, pour une 2e tranche de travaux concernant 70 bâtiments), et représentaient au total 505 logements, répartis en plusieurs types, les plus utilisés étant les types O (372 logements) et U (72 logements), type que l’on retrouve à La Plaine ; mais y était aussi présent, en nombre restreint (34 logements), le type T, adapté aux terrains en pente, ainsi que quelques autres modèles d'habitations pour les logements d'employés : maisons doubles (18 logements) ou petits immeubles collectifs (9 logements). Y figurait aussi, au centre de la cité (à proximité de l'actuel boulevard Pochet-Lagaye) un ensemble de 3 bâtiments allongés en rez-de-chaussée avec annexes, probablement des locaux scolaires et leurs préaux. Ces bâtiments bas seront démolis en deux temps : entre 1985 et 1988 pour les deux les plus au nord, qui ont été remplacés par le groupe scolaire Pierre Mendès-France, et entre 1991 et 1996 pour les autres.
Dans les années 1950, de nouvelles constructions sont venues s’ajouter à celles d’origine. En février 1955, une demande d'autorisation est faite pour deux baraquements de 12 logements, généralement attribués à des célibataires (accord du permis de construire en avril 1955 et déclaration de fin de travaux en septembre de la même année) ; ils sont implantés dans la partie centrale nord de la cité. Puis quatre maisons doubles sont construites en 1956-1957 le long de la nouvelle rue des Troënes, à l’extrémité nord-ouest de la cité, ainsi qu’un immeuble collectif et ses garages, également au nord-ouest, sur l’avenue Léon-Blum, entre 1956 et 1960. Au début des années 1960, allée de Rochefeuille, un petit ensemble de 10 maisons en bande de type « Bezance » (type inauguré en 1962 à Romagnat, dans le quartier de Bezance) sort de terre : il s'agit du quartier des "Violettes", pour lequel un permis de construire a été obtenu en septembre 1962 et l'achèvement des travaux déclaré le 29/10/1964. En août 1963, par ailleurs, un permis de construire 48 logements "économiques et familiaux", les "Capucines" sur l'allée du même nom, est accordé. Le projet est dû à l'architecte Daniel Michelin : il s'agit de deux immeubles collectifs avec leurs garages, venant s'implanter sur l'emplacement des deux baraquements de 1955 qui sont donc alors démolis successivement, et l'un remplacé par des espaces verts. Le permis d'habiter de ces collectifs date d'avril 1965. Une partie des parkings de cet ensemble (côté sud-ouest) sera à son tour détruit pour laisser la place à un nouvel immeuble (a priori non "Michelin") entre 2009 et 2011.
Puis entre 1965 et 1968, ce sont de nouveaux immeubles collectifs qui sont édifiés sur l’avenue Léon-Blum, près de celui des années 1950, et sur la rue Bergson. Notons que conjointement à la construction de ces derniers, un bâtiment destiné à la SOCAP du quartier de Lachaux (société d'approvisionnement) a été construit perpendiculairement à l'immeuble collectif le plus à l'ouest.
Les années 1970 voient l’édification de garages individuels, associés aux habitations des années 1920, en particulier dans la moitié sud de la cité. Puis commencent, dans les années 1980, les démolitions de maisons d’origine pour céder la place à des constructions neuves : entre 1981 et 1984, disparaissent ainsi trois premières habitations quadruples qui sont remplacées par un ensemble collectif à l’angle de l’avenue Léon-Blum et du boulevard Pochet-Lagaye (voie tracée quelques années auparavant entre 1969 et 1971, accentuant la coupure entre partie nord et partie sud de la cité). Tout au long des années 1980, 1990 et jusqu’au début des années 2000, une petite quarantaine des habitations d’origine a été démolie, destruction suivie dans la plupart des cas par l’édification de pavillons (souvent mitoyens) ou d’immeubles neufs.
Comme dans les autres anciennes cités Michelin, d’importants travaux de rénovation ont été menés par la Manufacture dans les années 1980 (ici à partir de 1987) avant revente aux particuliers. Parmi les habitations d’origine encore préservées, certaines ont fait l’objet d’agrandissements par leurs nouveaux propriétaires : ces ajouts se constatent plutôt dans la partie nord, la moitié sud ayant été a priori moins touchée par ce phénomène.
Architecte, petit-fils d'André Michelin l'un des deux fondateurs de la Manufacture Michelin.
A réalisé de nombreux logements sociaux (en particulier pour le compte de la SCIC, Société centrale immobilière de la Caisse des dépôts et consignations, mais aussi pour la société HLM de la SNCF). Élève de l'atelier Pontremoli Leconte à l'ENSBA ; diplômé en 1946. Ami de Jean Dubuisson. Auteur, en particulier, des cités ouvrière Michelin "Bezance" à Romagnat (63), "des Pègues" à Gerzat (63), de Champratel à Clermont-Ferrand (63)...