Dossier d’œuvre architecture IA42003274 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Couvent de Pénitentes de l'ordre de Saint-Augustin puis Prieuré bénédictin Saint-Eloi puis demeure, appelée villa de M. Dubost
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Montbrison
  • Commune Montbrison
  • Adresse 19 avenue de la Libération
  • Cadastre 1809 D 190-191 (non bâties) ; 1986 BN 253-254
  • Dénominations
    couvent, prieuré, demeure
  • Vocables
    Saint-Eloi
  • Appellations
    villa de M. Dubost
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, jardin, puits, dépendance, atelier

Sur cet emplacement se situait le couvent de l´ordre de la Pénitence ; tiers-ordre séculier fondé à Bologne par François d´Assise en 1221. Le chanoine de La Mure fait remonter la création de cette communauté de femmes à Montbrison - devenue Pénitentes de l´ordre de Saint-Augustin - vers 1224, par Guy IV, comte de Forez. Située « près de la ville de Montbrison », cette maison de Pénitentes possédait « outre les enclos qui, d´ordinaire, entourent les couvents, un vaste champ situé sur les bords du Vizézy et joignant aux Cordeliers de Montbrison ». Sa probable importance lui permit de disposer d´un chapelain à la fin du 13e siècle. Sous le gouvernement du comte Jean 1er (1290-1332), les Pénitentes sont victimes d´une épidémie qui les oblige à quitter les lieux temporairement. Dès lors, la communauté végète et finit par être décimée suite à d´incessantes maladies. En 1362 le couvent est supprimé sous la gouvernance de Jean II (1362-1372). Délaissé, et presque en ruine, il est repris par une communauté de bénédictins relevant de la Chaise-Dieu. Ce petit prieuré Saint-Eloi composé de quelques moines survit jusqu´en 1489, date à laquelle les bâtiments sont abandonnés. Désormais, seule la chapelle est desservie par un moine du prieuré de Savigneux ; en 1656, le Chanoine de la Mure évoque encore la présence de l´église Saint-Eloi. Cette ancienne église prieurale Saint-Eloi est convoitée en 1676 par les recteurs de l´hôtel-Dieu, lorsque des religieuses hospitalières arrivent à Montbrison pour y soigner les malades. En effet la chapelle Sainte-Anne de l´hôtel-Dieu, servant par usage aux habitants du quartier, devient trop petite en raison de l´installation d´un choeur des religieuses dans l´édifice. Les recteurs envisagent alors d´acquérir l´église Saint-Eloi, toute proche, « de ceux qui en sont les patrons, de leur acheter, joignant ladite église, un terrain assez grand pour faire un cimetière, et de faire les réparations nécessaires » (cf. annexe 1). Ce projet d´annexion, qui nécessite de nombreuses autorisations et d´importants travaux, dans un bâtiment inoccupé depuis plusieurs décennies, ne semble pas avoir été réalisé. La vue cavalière de la ville en 1732, montre encore une petite chapelle munie d´un clocher-mur en façade et le plan de 1775 représente l´édifice de plan rectangulaire au chevet semi-circulaire. En 1809, sur cet emplacement, les matrices cadastrales mentionnent deux parcelles non bâties (D 190 et 191), soit un « chenevier » appartenant à L´hospice civil et une « terre » à M. Julliard. C´est sur ce terrain qu´en 1932 l´entrepreneur de travaux publics de Montbrison, Julien Dubost implante sa demeure. Il fait appel au cabinet d´architecture Deroure et Fuzerot, de Saint-Étienne, qui le 12 décembre 1929 dresse les plans d´une « villa » avec dépendances, dans un style néo-régional et néo-renaissance. Ces plans sont complétés par ceux d´Eugène Serre, architecte-expert à Montbrison, qui en janvier 1932 dessine les parties techniques de la demeure tandis que le 7 mai 1932 un ferronnier d´art exécute un dessin coté pour la fabrication d´une porte d´entrée en fer forgé. Une photographie de l´édifice, du 20 juin 1932, annotée au verso par Julien Dubost donne quelques indications sur l´avancement du chantier : « les façades étant terminées je t´envoie une photographie de la maison (...). Les travaux continuent à marcher activement mais le temps est lui désagréable ... ». La demeure est datée de 1932 ; cette date est gravée sur la console d´une colonne du porche. D´après une source orale, le terrassement réalisé au moment de la construction de la villa Dubost a permis de dégager un chapiteau figuré datable du 13e siècle ; il pourrait s´agir d´un vestige du couvent des Pénitentes de l´ordre de Saint-Augustin (en remploi dans la cour).

La maison présente un 1er niveau en pierre de taille de calcaire et granite. Le 2e niveau est couvert d´un enduit tandis qu´au 3e niveau, le pignon montre un décor à pan de bois plaqué contre un enduit. La toiture couverte de tuiles plates est à forte pente avec des longs pans à égouts retroussés tandis que l´auvent à croupe protège la porte d´entrée. La façade principale est à deux travées : ses ouvertures se composent de fenêtres en arcs segmentaires au rez-de-chaussée, de deux croisées au 1er étage et d´une baie jumelée dans l´étage de comble. L´élévation antérieure comprend un corps en avancée dans lequel s´intègre une terrasse bordée d´une balustrade ; dans le renfoncement se loge le perron et la porte bâtarde en fer forgé, abrités par l´auvent. Dans le mur de clôture, une porte piétonne, avec linteau en accolade, est associée à une entrée cochère en plein cintre (remaniée), toutes deux protégées par un chaperon. Au fond du jardin, les dépendances installées selon un plan en L, présentent des toitures à longs pans couverts de tuiles plates mécaniques. Les murs maçonnés, à deux niveaux, sont enduits tandis que les piliers qui supportent un hangar sont en brique. Le plan précise que les dépendances, situées à l´est, servent à stocker, entre autres, la chaux et les moellons ; matériaux nécessaires à l´entreprise de travaux publics dirigée par J. Dubost dont le bureau se situe dans les dépendances placées au sud-ouest. Plaque sous le porche d'entrée : Sur cet emplacement/ s'élevait autrefois/ le prieuré de Saint-Eloi/ 1(5)60-1792 //

  • Murs
    • calcaire
    • granite
    • brique
    • enduit
    • pierre de taille
    • pan de bois
  • Toits
    tuile plate, tuile plate mécanique
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
    • pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours avec jour en charpente
  • État de conservation
    détruit, vestiges, bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AC. Montbrison, fonds de l'hôpital : boîte 61, série C. Chapelle Sainte-Anne, chemise 3

Bibliographie

  • BEYSSAC, Jean. Abbayes et prieurés de l'ancienne France. 10 [Livre]. Province ecclésiastique de Lyon. 01. Diocèses de Lyon et de Saint-Claude : recueil historique des archevêchés, évêchés, abbayes et prieurés de France. Paris : A. Picard, 1933 ; coll. Archives de la France monastique ; 37

    t. 10, p. 123
  • BROUTIN, Auguste. Histoire des couvents de Montbrison avant 1793. Saint-Etienne : impr. de Montagny, 1874-1876. 2 vol. (XIII-376-396 p.) : pl., sceaux.

    t. 1, p. 79-88
  • LA MURE, Jean-Marie de, chanoine. Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, en forme d'annales, sur preuves authentiques... : publiée pour la première fois d'après un manuscrit de la bibliothèque de Montbrison portant la date de 1675. Paris : Potier, 1860-1869. STEYERT, André (éd.) ; Roanne : Horvath, 1982- .4 vol.

    t. 1, p. 219

Documents figurés

  • [Vue cavalière simplifiée réalisée à l'occasion d'un procès soutenu par le chapitre de Montbrison. Plan de Montbrison et de Moingt]. Anonyme, 1732. Papier, encre sépia, lavis jaune, rouge, bleu. Ss éch., 60,5 x 101 cm. Ss éch., 60,5 x 101 cm. Lég., tampon. Texte en marge. (A. Diana, Montbrison)

    B Diana Montbrison
  • [Plan pour la construction de la route de Montbrison à Bellegarde-en-Forez]. Argoud, 1775, photocopie, 55 x 42 cm. (A. Diana, Montbrison. Cote C géo 142 (1). Original aux AD 42 : série 1 C 9)

  • Monsieur J. Dubost. Entreprise générale de Travaux publics, rue de la Caserne n° 19. Montbrison. [Plan masse] [Dubost], Montbrison, 27 février 1933. Tirage sur papier jaune. Ech. 1 : 100 ; 80 x 65 cm. Lég. Rue de la Caserne. Montbrison. [confronts] : Peyrat, Gaudrand / Limouzin-Descours / Chevalier [à droite] : bief. [Dans les dépendances] : moellons garage (2 fois) chaux hangar. [marque et symbole] : une équerre, un compas, un fils à plomb associés. [En bas à droite] : Ech. 0,01 p.m. [Dans l'angle] : 27-2-1933 (A. Privées Dubost, Montbrison).

  • Monsieur Dubost à Montbrison. Construction d'une villa. Coupe longitudinale Deroure et Fuzerot, architectes, Saint-Etienne, 12 décembre 1929. Tirage au bleu. Ech. 1 : 200 ; 49,5 x 40,5 cm. Tampon des architectes : DEROURE et FUZEROT/ architectes/ 25 rue de la République/ St Etienne// (A. Privées Dubost, Montbrison)

  • Monsieur Dubost à Montbrison. Construction d'une villa. Coupe transversale Deroure et Fuzerot, architectes, Saint-Etienne, 12 décembre 1929. Tirage au bleu. Ech. 1 : 200 ; 49,5 x 40,5 cm. Lég. Tampon des architectes : DEROURE et FUZEROT/ architectes/ 25 rue de la République/ St Etienne// Annotations en bas à gauche : NB voir détails spéciaux pour/ la cheminée - les supports et têtes/ de cheminées - la rampe d'escalier etc// (A. Privées Dubost, Montbrison)

  • Monsieur Dubost à Montbrison. Construction d'une villa. Façade sud. Deroure et Fuzerot, architectes, Saint-Etienne, 12 décembre 1929. Tirage au bleu. Ech. 1 : 200 ; 49,5 x 40,5 cm. Lég. Tampon des architectes : DEROURE et FUZEROT/ architectes/ 25 rue de la République/ St Etienne// (A. Privées Dubost, Montbrison)

  • Villa de M.Dubost à Montbrison. L'élévation. Le plan. [Dubost], entrepreneur, (s.l.n.d.). Calque, encre. Plan et élévation cotés, ss éch. ; 30 x 42 cm. Tampon à l'encre violette en bas à droite : Julien DUBOST/ Entrepreneur/ de travaux publics/ Montbrison (Loire)// (A. Privées Dubost, Montbrison)

  • Monsieur Dubost, sa villa, rue de la Caserne. E.V. Porte en fer forgé. Coupe A-B. [H.R.], (s.l), 1932. Calque, encre. Ech. 1 : 10 ; 38 x 40,7 cm. Lég. En haut à droite, à l'encre : J. DUBOST/ Entrepreneur/ Montbrison.// Daté et signé en bas à droite à l'encre : le 7 mai 1932, H.R. Annotations en marge : Mesures à vérifier sur place, [au centre] : crémone avec douille à clef, [en bas] : panneau fixe (2 fois) vantail ouvrant (2 fois) ; (A. Privées Dubost, Montbrison)

  • Villa de Mr Dubost à Montbrison. Plancher haut du rez-de-chaussée en ciment armé.Serre, Eugène, architecte, 18 janvier 1932. Calque, encre. Ss éch. ; 50,5 x 42,5 cm. Lég. Daté et signé en haut à droite : 18-1-1932. Sur le plan, tampon : Eug. SERRE/ architecte/ expert/ chemin du parc/ Montbrison/ Loire// (A. Privées Dubost, Montbrison)

  • [Villa de M. Dubost, avenue de la Libération à Montbrison]. Dubost (?), 20 juin 1932. Photographie ; 11,8 x 17,8 cm. Lettre manuscrite au dos du 8 juillet 1932 : " (...) Les façades étant terminées je t'envoie une photo de la maison (...) les travaux continuent à marcher activement mais le temps est bien désagréable (...)." (A. Privées Dubost, Montbrison)

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2013
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Conseil général de la Loire