Dossier d’œuvre architecture IA42001502 | Réalisé par
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique
Église paroissiale Notre-Dame, puis saint Isidore et Saint-Roch
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Montbrison
  • Commune Mornand-en-Forez
  • Lieu-dit le Bourg
  • Cadastre 1987 B2 196
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Notre-Dame, saint Isidore, Saint-Roch

L'église de Mornand est mentionnée en 1225. Elle est alors à la collation du prieur de la Boulaine (elle passe ensuite au prieur de Montverdun). Dédiée à la Vierge au 14e siècle, elle a pris plus tard (après 1662 au moins) le vocable de Saint-Benoît et Saint-Isidore (Dufour). Le plan cadastral de 1809 (section B, n°13) montre un édifice qui semble avoir eu une nef unique, avec un transept, peut-être dessiné par des chapelles : une chapelle est signalée du côté nord dans la visite pastorale du 26 juin 1614 (chapelle de la confrérie du Rosaire dans la visite du 19 juin 1662 ?), une autre chapelle est citée dans celle de 1662, dédiée à sainte Anne ; l'excroissance visible au nord en 1809 était peut-être la sacristie. La visite pastorale de 1662 précise que l'abside était voûtée en cul-de-four ("coquille" voûtée) et la nef lambrissée. Les archives de la commune conservent quelques documents concernant le clocher de cet édifice : une réfection importante de l'étage des cloches est projetée en 1828 (dessin, semble-t-il d'état des lieux, signé Rollet en 1825 ; le clocher est dessiné en pierre de taille, alors que l'enquête pastorale de 1804 signale un clocher en bois (Halm, p. 31). Projet de 1828 signé J R Maingaut (?), mais les réparations payées en 1829 ne se montent qu'à 21,66 F, ce qui laisse des doutes quant'à la réalisation du projet de 1828. Cette église a été démolie et un nouvel édifice reconstruit à son emplacement, sur un projet donné dès 1863 (Halm, p. 32, d'après AD Loire, série V : 805) par l'architecte Etienne Boisson (Thiollier), lyonnais établi à Saint-Etienne. En 1876, le curé Antoine Dumas lègue 2000 F pour la réparation ou reconstruction de l'église. Les délibérations du conseil municipal indiquent qu'en 1881, l'église est en cours de travaux, et qu'un devis de 27 000 F pour l'achèvement de l'édifice a été dressé par l'architecte Jean-Baptiste Dulac. En effet la mort d'Etienne Boisson en février 1880 a dû donner un coup d'arrêt au chantier. En 1884, Dulac, sur avis de la commission des inspecteurs généraux des travaux diocésains, apporte des modifications au plan du clocher. L'adjudication des travaux ayant échoué, un traité de gré à gré est passé avec l'entrepreneur de la première phase du chantier, Jean Dutel, de Montbrison. En février 1889, le conseil demande à Dulac un projet pour le clocher ; lors du règlement définitif des travaux de l'église, le 8 avril 1888, le maire précise que l'on projette de financer le clocher grâce à des souscriptions. Finalement, il sera élevé grâce à la générosité de riches familles de la commune : M. et Mme Frédéric Durand pour la construction (Dutel est adjudicataire des travaux le 4 décembre 1888), M. Le Conte pour le beffroi ; les cloches sont en place à la fin de l'année 1890. Le décor intérieur de l'édifice est resté inachevé (un seul chapiteau est sculpté). Par la suite, c´est la famille Chatin qui finance certains éléments de second oeuvre ou de décor intérieur dans les années 1930 (lambris, vantaux du portail).

L'église comprend une tour de clocher de plan carré formant vestibule au rez-de-chaussée, une travée d'avant-nef sans bas-côtés, une nef de 2 travées à 3 vaisseaux, et un choeur encadré de deux sacristies, terminé par une abside à trois pans. Les travées de nef ont le double de longueur des travées d'avant-nef et de choeur (le choeur liturgique, matérialisé par une plateforme avec un degré, inclue la moitié est de la travée III). La tour-clocher est desservie par un escalier en vis demi-hors-oeuvre plaqué du côté sud. Le vestibule est surmonté d'une tribune en charpente, ouvrant sur l'avant-nef par un arc brisé outrepassé. La travée d'avant-nef est voûtée d'ogives. Les travées de nef sont à voûte d'ogives sexpartite : les supports aux angles des travées sont formés de piles de plan carré avec des colonnettes engagées sur les faces nord et sud et des pilastres à angles abattus sur les faces est et ouest ; les supports intermédiaires sont des colonnes. L'alternance des supports se poursuit dans les bas-côtés à voûtes d'ogives simples : colonnettes engagées en regard des piles, culots en support intermédiaire. La travée de choeur et l'abside sont voûtées d'ogives retombant sur des colonnettes adossées à des piles. Les bases sont à tores et angles abattus ; les chapiteaux, inachevés, sont seulement épannelés, sauf les chapiteaux de la pile séparant les travées II et III, côté nord, qui est sculpté. Les arcs sont soulignés de tores, les ogives, de cavets. L'abside est éclairée par des fenêtres à deux lancettes brisées et un oculus, les bas-côtés par des fenêtres à une lancette en arc brisé. L'église est essentiellement bâtie en granite : la tour clocher, la première travée et le mur ouest des bas-côtés sont appareillés en pierre de taille, dont les faces sont grossièrement dressées au pic ; la nef et le chevet sont en moellon de granite assisé. La pierre calcaire blanche est employée pour les encadrements de fenêtres et le portail (voussures, tympan, colonnettes), pour les contreforts et corniches, ainsi que pour les supports à l'intérieur. Le mur haut de la nef, au-dessus des bas-côtés, est enduit avec un décor de faux appareil. L'intérieur de l'église est enduit. Le sol est en ciment quadrillé, sauf l'allée centrale de la nef, en dalles de granite provenant peut-être de l'ancienne église. Les toits sont en tuile creuse : à longs pans sur la nef, en appentis sur les bas-côtés, à croupe sur les sacristies, à croupe polygonale sur l'abside, en pavillon sur le clocher. Inscriptions sur les culots de part et d'autre de la tribune ; inscriptions sur la porte du clocher : voir relevé en annexe.

  • Murs
    • granite
    • pierre
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • appentis
    • croupe polygonale
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement végétal
    • feuille
    • billette
  • Précision représentations

    Décor de pseudo billettes (frise de cubes) sur la voussure du portail, les encadrements des baies du clocher, la frise sous la corniche du clocher. L'archivolte du portail présente un extrados en escalier incliné, orné de trois quadrilobes dans des cercles. Le tympan du portail était sans doute prévu pour être sculpté. La face occidentale de l'étage des cloches est ornée d'une croix en relief. A l'intérieur, décor de l'unique chapiteau sculpté : feuilles trilobées recourbées en crossettes dans les angles.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AC Mornand. Enveloppe ancienne église. 12 décembre 1829. Lettre du préfet au maire. La commune a pris une délibération au sujet du payement des réparations du clocher (21,66 F).

  • AC Mornand. Dossier : Attribution des biens ayant appartenu à la fabrique. Copie de décret de l'Administration des Cultes. Le trésorier de la fabrique est autorisé à accepter le legs de l'abbé Antoine Dumas, par testament du 16 août 1876 : 2000 F pour réparation ou reconstruction de l'église.

  • AC Mornand. Registres des délibérations du conseil municipal, 1880-1885. Délibération du 23 mai 1881. Achèvement de l'église. On ne peut as laisser les travaux en l'état sans préjudice pour la commune. Plan et devis de Dulac architecte pour l'achèvement des travaux : 27 000 F. Il faut faire un nouveau devis pour l'achèvement. La commune est déjà imposée pour la construction de l'école de Champs.

  • AC Mornand. Registres des délibérations du conseil municipal, 1880-1885. Délibération du 11 mars 1884. La commission des inspecteurs généraux des travaux diocésains a fait des observations, transmises à Dulac qui a fait sur le plan les modifications voulues : construction d'un simple campanile et établissement de contreforts aux angles des murs des bas-côtés.

  • AC Mornand. Registres des délibérations du conseil municipal, 1880-1885. Délibération du 3 novembre 1884. Le ministre des Cultes a renvoyé le plan des travaux de l'achèvement de l'église de la commune pour qu'il y soit fait certaines modifications, faites par M. Dulac.

  • AC Mornand. Registres des délibérations du conseil municipal, 1885-1895. Délibération du 28 mars 1886. Les travaux pour la construction de l'église n'ayant pas pu se donner par adjudication [?], pour éviter les prix d'une nouvelle adjudication il y aurait lieu de traiter de gré à gré. Projet de traiter avec Dutel, l'ancien entrepreneur, qui offre toutes les garanties. Le conseil demande l'autorisation de pouvoir traiter de gré à gré pour l'achèvement des travaux de l'église et approuve le marché passé avec M. Dulac.

  • AC Mornand. Registres des délibérations du conseil municipal, 1885-1895. Février 1888. Le maire a prié l'architecte de soumettre les comptes de l'église, l'entrepreneur Dutel n'ayant pas été en mesure de le faire.

  • AC Mornand. Registres des délibérations du conseil municipal, 1885-1895. Délibération du 8 avril 1888. Règlement définitif des travaux de l'église. Le maire pense que le clocher se fera grâce à des souscriptions et que la commune n'aura rien à payer.

  • AC Mornand. Registres des délibérations du conseil municipal, 1885-1895. Délibération du 10 février 1889. La commune souhaite que les travaux du clocher soient entrepris. Le conseil invite l'architecte à faire un projet le plus tôt possible.

  • AC Mornand. Registres des délibérations du conseil municipal, 1885-1895. Délibération du 3 novembre 1889. Le clocher a pu être élevé grâce à la générosité de M. et Mme Frédéric Durand.

  • AC Mornand. Registres des délibérations du conseil municipal, 1885-1895. Délibération du 2 novembre 1890. M. Le Conte a fait faire le beffroi de l'église a ses frais ; grâce à sa générosité, les cloches sont en place.

  • AC Mornand. Registres des délibérations du conseil municipal. 1880-1885. Courrier inséré au début du registre. 2 novembre 1890. Travaux de reconstruction de l'église. Procès-verbal de réception définitive rédigé par Jean-Baptiste Dulac, architecte à Montbrison ; 2e vérification. Dutel entrepreneur à Montbrison, adjudicataire le 4 décembre 1888.

  • AC Mornand. Registres des délibérations du conseil municipal, 1919-1965. Délibération du 23 janvier 1944. M. Chatin offre de faire changer le portail de l'église.

  • AC Mornand. Registres des délibérations du conseil municipal, 1919-1965. Délibération du 24 février 1950. Réparation de la toiture de l'église. Palmier, architecte, Reymond, entrepreneur.

  • Bibl. Diana, Montbrison. Procès-verbal de la visite pastorale de Monseigneur Camille de Neuville, 1658-1662. Transcription réalisée par l'abbé Merle, milieu 20e siècle

Bibliographie

  • Archives départementales du Rhône. Recueil des visites pastorales du diocèse de Lyon aux XVIIe et XVIIIe siècles, Tome I. Visites de 1613-1614. Lyon : aux Archives départementales, 1926

    p. 400-401
  • DUFOUR, J.-E. Dictionnaire topographique du Forez et des paroisses du Lyonnais et du Beaujolais formant le département de la Loire. Mâcon : imprimerie Protat frères, 1946.

    col. 616-617
  • HALM, Cindy. Les églises du Forez au 19e siècle et leur importance dans le tissus social. T. 2. canton de Montbrison et Noirétable. Montbrison : la Diana (Recueil de mémoires et documents sur le Forez ; 43), 2006

    p. 25, 31-32
  • THIOLLIER, Félix. Le Forez pittoresque et monumental, histoire et description du département de la Loire et de ses confins, ouvrage illustré de 980 gravures ou eaux-fortes, publié sous les auspices de la Diana... Lyon : Imprimerie A. Waltener, 1889 (2 vol.)

    p. 284

Documents figurés

  • [Eglise de Mornand. Dessin du clocher]. Plan du rez-de-chaussée, plan de la voûte, élévation, coupe. / Rollet ( ?, architecte ?). 1 dess. : encres et lavis colorés sur papier. 41x24,5 cm. 1er quart 19e siècle. 'Fait à Montbrison le 6 avril 1825', signé : Rollet (ou Bollet), avec une ruche. Texte manuscrit dans les espaces libres du dessin : 'Je ne peut vous donner davanta / le temps et tropt cour / on donneras les observation / une autre fois. / Vous me rendré raison sammedi / pour trété avec vous'. AC Mornand.

  • Département de la Loire. Arrondissement de Montbrison. Détail des réparations à faire au clocher de l'église de Mornand. Plan, coupes. / J. R. Maingaut ( ?, ingénieur). 1 dess. : encres et lavis colorés sur papier. 40x51,7 cm. 2e quart 19e siècle. Fait et dressé par l'ingénieur ordinaire soussigné, à Montbrison le 31 mars 1828 ; signé : J R Maingaut (?). Support en mauvais état (réparé au ruban adhésif). AC Mornand. Nota. Les parties neuves sont tracées à l´encre rouge et les parties conservées à l´encre noire.

  • 5. MORNAND - L'Eglise. Vue extérieure. Mornand : Michon, éditeur / Michon (éditeur). 1 impr. photoméc (carte postale) : N&B. 1er quart 20e siècle (tamponnée en 1915) (Coll. Part. Tissier).

  • 6. MORNAND - L'Eglise. Vue intérieure. Mornand : Michon, éditeur / Michon (éditeur). 1 impr. photoméc (carte postale) : N&B. 1er quart 20e siècle (tamponnée en 1914) (Coll. Part. Tissier).

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2011
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Conseil général de la Loire
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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