• enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Filature Tibaldy et Burle puis usine Vaganay puis Proplan plastiques adhésifs actuellement musée de l'industrie textile et bibliothèque Vallée de la Gère
Œuvre monographiée
Auteur
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Vienne

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vienne patrimoine industriel - Vienne
  • Hydrographies la Gère
  • Commune Vienne
  • Lieu-dit Vallée de la Gère
  • Adresse 6 rue Victor-Faugier
  • Cadastre 2005 AO 121
  • Dénominations
    usine textile
  • Destinations
    Désaffecté, en attente de dépollution
  • Parties constituantes non étudiées
    cheminée d'usine

En 1824, ce lieu se situait dans le faubourg Pont Evêque, en dehors des remparts et des portes de la ville de Vienne.On se situe sur le site des anciennes usines du canal de Villars. Elles se situaient de part et d'autre du canal dans lequel prenaient l'eau des roues hydrauliques. On peut les voir sur le plan napoléonien. Les bâtiments sont restés à peu près identiques jusqu'à la fin du XIXème, début XXème. Beaucoup d'entre elles étaient détenues par Bourde (ou Burle) Louis Joseph en 1834.En 1864, se trouvaient les usines Morel, Serverin, Chatillon, Dijon, Vaudray, Martinet, Marque, Lardière, Vaganay et d'autres qui ont loué les bâtiments. En 1875, les propriétaires des usines ont peu changé. En 1919, il y avait deux usines principales : l'usine Tibaldy et l'usine Burle, toutes deux tournées vers la filature. A cette date, elles sont vendues à Vaganay qui fait alors construire le bâtiment que l'on peut voir aujourd'hui. L'architecte est Henri Poussin.Puis, en 1989, le bâtiment est réhabilité pour l'installation de l'usine de plastiques adhésifs Proplan. Elle fermera en 2006.Le barrage de Villars est toujours existant.

Cette ancienne usine textile Vaganay reprise ensuite par la société Proplan, localisée dans la vallée de la Gère, est très intéressante avec ses installations hydrauliques en places construites en 1919 par l'architecte Henri Poussin. En 2017, un projet d'installation d'un musée de l'industrie textile dans cette usine émerge grâce à une association. L'architecture est conçue par l'agence Studio Pyc, la scénographie Sophie Couëlle, et Vallon-Faure menuisier agenceur. Au total, 851 m2 pour la grande salle d'exposition (sur 1 135 m2 consacrés au musée) ouverte sur la rivière Gère. Le musée a ouvert en septembre 2019.

Ce bâtiment se situe sur la rive droite de la Gère, entre la rue et la rivière. Il est accoté, à l'est, à un immeuble d'habitation et longe un parking à l'ouest. Il occupe environ quarante-deux mètres de trottoir et comporte deux niveaux : un sous-sol et un rez-de-chaussée. Une petite partie habitable compte un étage.Cette usine, qui date du début du XXe siècle, est majoritairement construite en béton. Les toits-terrasses sont protégés par un revêtement bitumé. Quelques soubassements en grand appareil et en moellons sont les témoins du bâtiment précédent. Un ouvrage hydraulique (écluse et canal de dérivation) associé à l'usine, est aménagé sur la Gère. Une grande pièce occupe la quasi-totalité de la surface du rez-de-chaussée. L'espace de cette pièce est découpé par quatre rangées de piliers carrés en cinq parties dont trois correspondent aux trois décrochés à l'est. La partie sur rue est la plus longue, elle se rétrécit grâce à un mur en diagonale, les deux dernières parties sont des décrochés à angle droit. La façade sud mesure donc environ le quart de la façade nord. Les deux parties sud sont construites, à l'est, sur des pilotis.

Chacune est couverte par une voûte soutenue par des arcs de béton. De longues verrières à deux versants sont légèrement surélevées au sommet de la voûte. La partie la plus au nord n'a pas d'éclairage zénithal et les deux autres sont éclairées par des lucarnes surélevées au-dessus d'un plafond béton. Cette pièce principale distribue plusieurs pièces annexes: un vestiaire au sud-est, un local éclairé par trois baies au nord, un bureau et un laboratoire (où l'on a remarqué une colonne en fonte) au sud-ouest et une série de quatre pièces au nord-ouest. La première de ces quatre pièces, toutes éclairées par une baie rectangulaire qui donne sur le parking, est munie d'une cheminée en faux marbre. L'entrée principale des personnes se faisait par la façade nord, sur rue. Un long couloir donne accès à des bureaux et à l'escalier à droite, et à l'espace de production au fond. Un escalier assez large avec une rampe métallique part du sous-sol et dessert tous les niveaux jusqu'au toit. Le sous-sol est occupé par une première grande pièce carrée, avec trois piliers béton au centre. Elle est éclairée par quatre soupiraux oblongs qui donnent sur la rue et un monte-charge est installé côté nord. Une pièce au niveau de l'écluse est éclairée par des baies oblongues qui donnent sur la Gère. La partie est de cette pièce est occupée par une série de petites pièces aveugles. Une seconde grande pièce est aménagée au sud. Elle correspond au rez-de-chaussée au niveau du parking puisque la chaussée est nettement en pente entre la rue et la Gère. Le plafond est soutenu par quatre piliers de béton. A l'ouest, une grande porte coulissante par laquelle s'effectuait l'arrivage des matières premières, ainsi que deux baies oblongues, donnent sur le parking. Cette pièce est également éclairée par quatre baies oblongues au sud.

La partie habitable, située au nord-ouest, s'élève sur un étage. L'espace est découpé par des cloisons et les pièces sont éclairées par des baies qui donnent au nord et à l'ouest.La façade sur rue compte deux niveaux dont un niveau semi-enterré qui est percé par quatre soupiraux et quatre fenêtres carrées. L'autre niveau est percé par quinze baies rectangulaires groupées trois par trois grâce à une modénature simple. Chaque trio est surmonté d'une table oblongue, ils sont séparés entre eux par des trumeaux plus larges, décorés par des modillons à gouttes. La quatorzième travée est couronnée par un attique à ailerons décoré par trois tables saillantes barlongues. A l'ouest, cette façade est percée par une porte monumentale qui servait à l'expédition des marchandises, mais également par deux entrées piétonnes. La porte qui donne accès au couloir principal, est surmontée d'un petit attique sur lequel le mot "ENTRÉE" est sculpté. Cette porte est couronnée par une corniche supportée par deux modillons. au premier étage, deux baies rectangulaires sont munies de simples garde-corps. Au sommet de l'angle nord-ouest, un joli lampadaire de style art nouveau a été conservé. Sur la façade ouest, les percements nord et ceux de l'avant-corps central sont encadrés par une modénature à fasces et soulignés par des appuis saillants ou par un bandeau filant. La partie sud correspond aux espaces de production, elle est décorée par deux séries de deux grandes tables barlongues et par un fronton à redans décoré par une modénature en arc de cercle qui rappelle la forme des voûtes en béton de l'intérieur. Les façades est des deux bâtiments sur pilotis sont décorées de façon similaire. La façade sur Gère est divisée en trois parties. A l'ouest et au centre, les bâtiments sont sur pilotis. Des baies oblongues éclairent le sous-sol. Le rez-de-chaussée est totalement aveugle, il est seulement décoré par des séries de tables affleurées barlongues. Certains pilotis, à l'est, reposent sur des gros blocs de pierre de taille. La façade concave de la troisième partie est irrégulière, deux baies éclairent le sous-sol. L'ouvrage hydraulique est antérieur à la construction de l'usine actuelle. Il se compose d'un premier barrage qui occupe presque toute la largueur de la Gère, d'une dérivation à droite avec un empellement composé de sept pelles, d'une courbe du canal à gauche, d'une seconde série de quatre pelles verticales, d'un second barrage puis l'eau retrouve le cours de la Gère."

  • Murs
    • béton
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

L'intérêt de ce bâtiment réside dans son architecture : très belle charpente en béton et par ses installations hydrauliques datant de 1919. Celles ci témoignent d'une ingénieuse utilisation du site. Installée à la sortie de la courbe de la rivière, là où le courant est le plus puissant, elle accumule toute la puissance des eaux qu'elle canalise dans un barrage avec écluse et déversoir. Ces eaux ainsi récupérées passaient dans le sous-sol construit à vide, où étaient installées les roues et les turbines, et ressortait par un canal d'évacuation. Bâtiment qui mérite une reconversion.

pour citer cette étude :

Dupuis I., Péré M., Attali J., Halitim-Dubois N., Filature Tibaldy et Burle puis usine Vaganay puis Proplan plastiques adhésifs actuellement musée de l'industrie textile et de la bibliothèque Vallée de la Gère, 2006. URL : - Inventaire Général du Patrimoine Culturel, /5346f24a-f1ce-4faa-81d5-8afd4e55c8b4 (auvergnerhonealpes.fr)

Bibliographie

  • RAYMOND, F., Plan général d'alignement à parcelles fermées de la ville de Vienne, accompagné de son index de noms, échelle 1/2000, CREAM, 1875 RAYMOND, F., Plan dressé par le géomètre soussigné, échelle 1/2000, CREAM, 1891

  • AD Isère, VI S 3 42 Travaux publics, cours d'eau, la Gère 1864 AD Isère, 3541 W 14 Matrices cadastrales AD Isère Carte postale "Le quartier des usines, le vieux pont" 1902 Plan de construction, par l'achitecte Henri Poussin, Fonds Patrimonia Industria 1919

Documents figurés

  • Plan napoléonien, échelle : 1/2500ème, services techniques, Mairie de Vienne 1824

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2009, 2017