Dossier d’œuvre architecture IA73002811 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, Patrimoine hydraulique des Pays de Savoie
Fonderie de fer et martinet du Villaret Rouge actuellement logement et exploitation agricole
Œuvre recensée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Assemblée des Pays de Savoie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Savoie - Châtelard (Le)
  • Hydrographies Ruisseau d'Aillon ; bassin-versant du Chéran
  • Commune Le Châtelard
  • Lieu-dit Le Martinet Le Villaret rouge
  • Cadastre 2013 A 144 (bâtiments), 610 (canal), 805

Le hameau du Villaret Rouge au Châtelard appartenait autrefois à l'Abbaye du Betton. A la fin du XVIIe, les familles du Villaret Rouge, dont les Armenjon (ou Arminjon) obtiennent de l'abbaye « La jouissance des terres, prés, bois, pâturages, maisons, granges, four, forge, martinet, moulins et foulons » en échange d’une redevance annuelle. L'exploitation des terres est répartie entre les habitants du village.

Jean Claude Armenjon est né au Châtelard vers 1628. Vers 1658, après un apprentissage chez un maître ferrier à Cluses, il installe au Villaret Rouge, au bord du Nant d’Aillon, un haut-fourneau à fer, un martinet et une martinette. Cet ensemble métallurgique forme un petit village avec une activité importante. Le minerai provient probablement des mines de Saint Georges-d'Hurtières (FR.AD073, c555). Après deux coulées de métal, Jean Claude Armenjon décide de cesser l’activité de fonderie qui nécessite trop de combustible et achète directement la gueuse. Au décès de Jean Claude Armenjon en 1688, son fils Jean Pierre Armenjon reprend l’exploitation de l’établissement. Le site comporte deux martinets, une martinette et une taillanderie attenante à la martinette, une forge et deux ateliers de clouterie. L’établissement emploie alors plus d’une vingtaine de personnes. La gueuse provient des fonderies d'Aillon (IA73002859, IA73002849) et de Bellevaux (IA73002794).

En 1720, le site est dirigé par Jean Armenjon (fils de Jean Pierre). Il est visible sur la mappe sarde de 1733 (parcelle 3261).

En 1743, le site est exploité par Nicolas Armenjon (fils de Jean). En 1782, l'Abbaye du Betton affranchi le hameau du Villaret Rouge (FR.AD073, 191E dépôt 7).

En 1783, le martinet est dirigé par Jean Baptiste Armenjon. Au cours de la Révolution, la prospérité du site est fragilisée par la réquisition des stocks de fer destinés à la défense nationale. Les fonderies d’Aillon et de Bellevaux qui appartenaient aux moines, sont confisquées par l’État qui confie à Jean Baptiste Armenjon leur administration.

Au début du XIXe siècle, le site du Villaret Rouge fonctionne au ralenti. En 1811, il emploie encore une quinzaine d'ouvriers. En 1816, il produit annuellement 60 quintaux de fer en verges pour la fabrication des clous. L'atelier comporte à cette date un martinet, une forge pour la fabrication d'outils aratoires et trois petites forges pour les clous. En 1822, ces installations ne sont plus en activité. Au décès de Jean Baptiste Armenjon, en 1825, le site revient à sa fille Rosine mariée au docteur Simond.

En 1876, le site appartient à Louis Coppier. Par acte du 24 janvier 1878, la propriété est vendue à François Gaime (ou Gaimoz). Le site est visible sur le premier cadastre français de 1882 sous le nom « Le martinet » mais il n'est plus en activité. Il comporte un battoir (section A, feuille 1, parcelle 16). En 1908, le site appartient à Jean-Marie Gaime (fils de François) et en 1924 à Louise Gaimoz (épouse de Constant Martin). En 1967, la propriété du Villaret Rouge appartient à Marius et Jeanne Martin mais elle n'est plus habitée. Elle reste dans la famille Martin jusque dans les années 1990.

Au cours du XXe siècle, le site a été équipé d'une turbine pour produire de l’électricité. Il est actuellement occupé par une exploitation agricole.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 17e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1658, daté par source

Le site est implanté en rive gauche du ruisseau d'Aillon. Le canal de dérivation, mentionné sur le premier cadastre français de 1879 sous le nom de "Canal du Martinet" est toujours visible ainsi que la prise d'eau située à proximité de la cascade du Pissieu.

Actuellement, le site est occupé par une exploitation agricole. La configuration des bâtiments a peu évolué depuis le cadastre de 1882 à l'exception de celui du battoir qui n'existe plus. Le bâtiment d'habitation est toujours occupé. Cet édifice est de plan rectangulaire sur deux niveaux : un rez-de-chaussée semi-enterré et un étage. Il est construit en pierre et couvert d'un toit en tuile mécanique (à l'origine en ardoise). Une partie du bâtiment est occupé par un espace de vente pour les produits de la ferme. Ce bâtiment abritait également une chapelle au premier étage. Son emplacement est toujours visible mais le plancher a disparu. Un puits est toujours présent dans la cour de la propriété. A l'origine, le site comportait également un four à pain.

La turbine et la conduite forcée installés au cours du XXe siècle sont toujours visibles. La présence d'une meule laisse penser que le site a pu avoir une activité de moulin à une époque.

  • Murs
    • pierre
  • Toits
    tuile mécanique
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite sur place
    • énergie électrique produite sur place
  • État de conservation
    inégal suivant les parties
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Sites de protection
    parc naturel régional

Le site se trouve dans le PNR des Bauges.

L’établissement métallurgique du Villaret Rouge a connu une très grande prospérité. Le site a contribué à la renommée et à l’enrichissement de ses exploitants, la famille Armenjon. Le Martinet était le premier d’une succession de sites hydrauliques animés par la même dérivation : IA73002812, IA73002813, IA73002814.

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Documents d'archives

  • FR.AD073, C555, Fonds de l'Intendance générale de Savoie. Mines, usines, carrières, etc., 1647-1790.

    AD Savoie : C555
  • FR.AD073, C2592, Cadastre de 1728, Châtelard (le), 196, Vue 4, 1733.

    AD Savoie : C2592
  • FR.AD073, 191E dépôt 7, Archives communales : Châtelard (le) (1324-1795), Fief de l'abbaye du Bétton : mas du Villaret-Rouge. Affranchissement, 1740-1788.

    AD Savoie : 191E dépôt 7
  • FR.AD073, L584, Fonds des administrations lors de la Révolution et l'Empire, Industrie, Métallurgie, usines, forges et martinets divers, 1792-1815.

    AD Savoie : L584
  • FR.AD073, 81S32, Service hydraulique. Le Châtelard. Affaires diverses (Chéran : barrage, etc.) (1861-1935). Usines et scieries : Lapierre-Miguet (le Châtelard et la Compôte, 1861-1870), Laperrière, Miguet (1865), Garin (Pommière, 1878), Blambert (Granges 1891), 1861-1935.

    AD Savoie : 81S32
  • FR.AD073, 3P 7086, Premier cadastre français, Châtelard (le), Section A, feuille 1, 1882.

    AD Savoie : 3P 7086
  • FR.AD073, 3P 7087, Cadastre rénové, Châtelard (le), Section A, feuille 1, 1962.

    AD Savoie : 3P 7087
  • FR.AD073 sous-série J1706, Inventaire des moulins de Savoie. Association des amis des moulins savoyards. Nicole Gotteland, Louis Crabières, commune Châtelard (le), 1999.

    AD Savoie : J1706

Bibliographie

  • Le Courrier des Alpes, 23 septembre 1845.

  • MORAND, Laurent. Les Bauges : histoire et documents. Vol. II : Seigneurs ecclésiastiques. Chambéry : Imprimerie savoisienne, 1890.

  • MORAND, Laurent. Les Bauges : histoire et documents. Vol. III : Peuple et clergé. Chambéry : Imprimerie savoisienne, 1891.

  • PAILLARD, Philippe (dir.), Histoire des communes savoyardes. Tome 2 : Aix-les-Bains et ses environs. Les Bauges - La Chartreuse - La Combe de Savoie - Montmélian, Roanne, Le Coteau : éditions Horvath, 1984.

    p.130-131.
  • N.Garioud, Histoire et archéologie des mines de fer et des installations métallurgiques du massif des Bauges (Antiquité-milieu XIXe siècle), mémoire de maîtrise d'histoire de l'art et archéologie, Grenoble, 1997.

    p.118-120.
  • H.Bouvier, Histoire du Châtelard en Bauges, La fontaine de Siloë, Montmélian, 1997.

    p.57, 63, 199.
  • Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, Les maîtres de forges en Bauges, n°129, mars 1998.

  • N.Garioud, Sites d'extraction et de transformation des métaux : massif des Bauges et vallée de la Maurienne, Rapport campagne 1999, Prospection thématique, Opération n°99/071, Programme 25 : Histoire des techniques de la protohistoire au 18e s.et archéologie industrielle, 1999.

    CDP Savoie
    p.7.

Annexes

  • Le Courrier des Alpes, 23 septembre 1845.
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2013
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Assemblée des Pays de Savoie