• inventaire topographique
fortification d'agglomération
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Taulignan
  • Cadastre 1835 AX  ; 1997 AX
  • Dénominations
    fortification d'agglomération
  • Parties constituantes non étudiées
    porte de ville, enceinte

Comme beaucoup de bourgs, Taulignan a été fortifié au Moyen Age, dès la fin du 12e siècle : le castrum de Taulignan est cité en 1199 dans le Cartulaire de Die. De la première enceinte circulaire autour de l'église et du château fort, que les habitants devaient entretenir selon la charte de franchises de 1285, il ne reste rien, sauf le tracé des rues. L'extension du village vers le sud-est a donné une configuration oblongue à l'enceinte, probablement définitive vers la fin du 14e siècle. En 1417, les murailles sont très endommagées par les guerres ; les habitants, tenus de les réparer à leurs frais, adressent une supplique au seigneur et obtiennent en compensation une réduction d'impôts. La fortification comprenait un mur d'enceinte certainement aveugle à l'origine, surmonté d'un chemin de ronde et ponctué de tours à intervalles réguliers, dont 2 de plan carré, sans doute plus anciennes ; deux portes d'entrée la perçaient : au sud-est, la porte Boucharde (ou portail Bouchard au 16e siècle), au nord, la porte nord ou porte Anguille (dite portail enguille en 1481, puis eyguerin, lanjuilhe en 1539, porte d'Enguille) encadrée de deux tours rondes. L'ensemble était entouré de fossés, dont le seigneur François Alleman concède en partie la jouissance aux consuls. Un acte d'octobre 1510 autorise Guy Alleman de fermer à son gré l'enceinte et le circuit de son château (donc la 1ère enceinte), que l'on ne pourra franchir sans sa permission pour aller à l'église. Lors des guerres de Religion, Antoine Alleman, seigneur de Taulignan, étant resté en bon terme avec les Huguenots, le démantèlement des murs est ordonné en 1579, mais ne sera pas réalisé ; seule une 3e porte probablement plus petite, la "Pousterle" ou Poterne, fut ouverte au sud, face au château, à l'usage du seigneur. A cette occasion est cité le nom d'une des tours, la tour des Tourteaux. En 1710, la garde aux deux portes du bourg est renforcée pour se prémunir de la peste. Au début du 18e siècle, il y avait une plantation de mûriers « dans les fossés et régales des remparts » ; leur largeur était de 5 à 6 mètres environ. Après la Révolution, qui fit disparaître le château fort, les fossés sont comblés pour aménager les accès du village et le contrefort de la tour carrée rue des Petits Remparts est supprimé. Au début du 19e siècle, pour élargir les entrées du bourg, la porte Boucharde, probablement encadrée de deux tours comme la porte Nord, et la porte de la Poterne sont démolies, ainsi que la tour qui flanquait cette dernière au sud-ouest, encore présente en 1835 sur le plan cadastral napoléonien (14 tours y figurent, mais il y en avait certainement plus à l'origine) ; en 1856, la porte Nord est élargie en supprimant le talus à la base des deux tours rondes. Au fil du temps, des constructions sont venues s'adosser à la courtine. Des ouvertures, qui ne sont d'abord autorisées que côté village, sont pratiquées vers l'extérieur, à partir du 18e siècle. Le 1er juin 1943, l'enceinte est inscrite au titre des sites par la Direction Régionale de l'Environnement. La porte nord devrait être prochainement rénovée.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 12e siècle , (détruit)
    • Principale : 2e moitié 14e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 4e quart 16e siècle
  • Dates
    • 1579, daté par travaux historiques

Construite en moellon de calcaire régulièrement assisé, l'enceinte fortifiée de Taulignan, de forme oblongue, a un périmètre de 700 mètres. Elle enserre encore le village de façon presque continue. Le mur est flanqué de sept tours semi-circulaires et de deux tours carrées. Un vestige de chemin de ronde subsiste au nord-ouest, au niveau du Trou du Pic. La fortification conserve un ouvrage d'entrée : la porte Nord. Encadrée de deux tours massives en fer à cheval, elle est constituée d'un passage couvert voûté en plein cintre, portant, côté intérieur, une galerie également couverte d'un berceau plein cintre ; côté extérieur, la porte est surmontée à la partie supérieure de quatre consoles à ressauts en quart-de-rond, traces d'une ancienne bretèche ou d'un mâchicoulis. On note une surépaisseur des murs au dernier niveau des deux tours. La tour carrée située au sud-est, au début de la rue des petits remparts, peu saillante, conserve également à son sommet une série de consoles de hourdage à ressauts. Le premier niveau des tours est probablement voûté, mais l'intérieur n'a pu être visité. La courtine est percée sur tout son pourtour d'ouvertures, portes et fenêtres, de même que la plupart des tours ; quelques-unes sont munies d'éléments défensifs (archères-canonnières).

  • Murs
    • calcaire
    • moellon
  • Plans
    plan centré
  • Statut de la propriété
    propriété privée
    propriété de la commune (incertitude)
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    site inscrit

Le site inscrit en 1943 concerne l'enceinte fortifiée du vieux village, les façades et toitures visibles sur le boulevard circulaire, ainsi que celles des maisons intra-muros qui donnent sur les passages d'entrée. Les numéros de parcelles cadastrales de cette époque (et non du cadastre de 1835) ont changé : les parcelles cadastrées AX 223 à 229, 231 à 235, 237 à 244, 283 à 287, 361 à 364, 366 à 368, 373 à 379, 386, 388, 392 à 404, 439 à 441, 444 à 446, 455, 456, 474 à 477, 468 à 488bis correspondent, dans l'ordre, aux parcelles actuelles AX 78 à 84, 72 à 76, 54 à 59, 64 partie est, 65,66, 87 à 89, 98, 99, 49, 50, 52, 53, 45 à 47, 29, 34 à 36, 38 à 40, 15, 16, 18 à 28, 1, 4 à 6, 12 à 15, 114, 115, 103, 104, 106 à 108, 224 à 233, 100 à 102. Les parcelles AX 386 et 388, près du Trou du Pic, ont été démolies en 1960 pour la création de la place du 8 mai.

  • Porte Nord, dite aussi porte de l'Anguille. Carte Postale.

  • Taulignan. Côté ouest. Ecoles. / Revoul (imprimeur). Carte Postale, Imprimerie Revoul " Aux dix mille articles", Valréas.

Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2002
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel