• inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Gare inférieure du téléphérique du Revard
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Parc naturel régional du Massif des Bauges

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Massif des Bauges
  • Commune Mouxy
  • Lieu-dit les Mentens
  • Adresse 1324 route de Pertuiset
  • Cadastre 1880 B 702  ; 2014 B 710
  • Dénominations
    gare
  • Précision dénomination
    de téléphérique
  • Appellations
    Revard
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

La gare inférieure du téléphérique est construite en 1935-1936. Le bâtiment abritant l’équipement technique est conçu par l’ingénieur André Rebuffel en 1935 ; la partie dédiée à l’accueil des voyageurs dessinée par l’architecte chambérien Laurent Pierron est construite dans la foulée.

Dès juillet 1935, cette partie fait l’objet d’un projet dessiné par le Service d’Architecture de la Compagnie de chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée (PLM). Avec son toit à deux versants, son pignon recouvert d’un essentage de bois et ses parties basses maçonnées, le projet adopte l’allure d’un chalet. A ce style pittoresque, il semble que les commanditaires, comme André Rebuffel, aient préféré la modernité des lignes Art déco proposées par Laurent Pierron, notament dans ses réalisations chambériennes. La tour signal qui surmonte le bâtiment technique, signée Pierron, devait être équipée d’un pinceau lumineux (non réalisé) et s’inspire de celle construite par l’architecte Mallet-Stevens pour le pavillon de l’exposition des Arts décoratifs de 1925.

Après l’arrêt du fonctionnement du téléphérique en 1969, la gare inférieure est vendue et occupée par des propriétaires privés avant d’être acquise par la Communauté d’Agglomération du Lac du Bourget (CALB aujourd'hui Grand Lac). Aujourd’hui, le bâtiment en friche est condamné et en instance de démolition.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1935, daté par source
    • 1936, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Rebuffel André
      Rebuffel André

      Ingénieur français spécialisé dans la construction de transports par câbles (téléphériques) dans la première moitié du XXe siècle.

      Biographie établie par Jean-Pierre Petit (architecte, CAUE 73):

      Ingénieur civil français ; élève externe le l’École nationale des Ponts et Chaussée, promotion 1902. Dès sa sortie d’École en 1906, Rebuffel intègre le bureau d'études de l'entreprise milanaise Ceretti & Tanfani qui travaillait au projet d'un chemin de fer aérien. Ingénieur très inventif, il dépose le brevet d'un téléphérique à trois câbles, et conçoit le projet du 1er téléphérique pour voyageurs de France, à Chamonix, sur les pentes de l'Aiguille du Midi, dont le chantier commencé en 1909, interrompu par la guerre, s'achèvera en 1924. Sitôt après guerre, il s'installe à son propre compte à Paris, en tant qu'ingénieur conseil et maître d’œuvre spécialisé en funiculaires aériens. En son nom, il concevra et dirigera la partie technique de téléphériques toujours plus innovateurs et puissants : ceux de Planpraz (1925-28) et du Brevent (1930), à Chamonix ; du Salève (1932), près de Genève ; du Veyrier-du-Lac (1934), près d'Annecy ; du Béout(1934), à Lourdes ; et du Revard (1935). Puis il s'associera jusqu'en 1959 avec l'entreprise de Pierre Monziès pour d'autres téléphériques : Las Donas à Auron ; les Grandes Rousses à l'Alpe d'Huez ; Bellevarde à Val d'Isère... Il inventa également le catérail, téléphérique à cabines automobiles, dont le prototype fut installé en 1946 aux Tovets, dans la toute naissante station de Courchevel. Dans les années 50, il deviendra membre du Conseil supérieur du tourisme, et président de Commission à l'Organisation internationale des transports par câbles. Ses premiers téléphériques furent tous salués comme étant d'avant-garde, soit pour leurs innovations et performances techniques, notamment les inventions des « double-boucle » et « boucle tri-câbles », et l'absence de pylône intermédiaire, soit pour leur architecture due à son choix de ne collaborer qu'avec des architectes modernes de renom. Ce fut le cas pour le téléphérique du Revard, commandé par la S.H.T.-P.L.M., considéré à l'époque comme « le plus puissant du monde » et auquel contribuèrent les architectes L. Pierron, pour la gare inférieure, et L. Guidetti, pour la gare supérieure.

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      ingénieur civil attribution par source
    • Auteur :
      Pierron Laurent
      Pierron Laurent

      Architecte chambérien.

      Biographie dressée par Jean-Pierre Petit (architecte, CAUE 73) :

      Elève des Beaux-Arts et de l’École des Arts Décoratifs de Paris. Fils de l'architecte Eugène Pierron, neveu de l'architecte chambérien Laurent Faga, et filleul de l'architecte parisien Henri Sauvage. Il débute chez l'architecte Pierre Patout à Paris, de 1923 à 1926, à la décoration du Salon du paquebot Normandie, en même temps qu'un autre élève bien connu de Patout : Henry-Jacques Le Même. Il installe son agence à Chambéry, en association avec son frère Charles, ingénieur BTP. Ses réalisations chambériennes les plus connues sont l'immeuble Le Salteur et le cinéma l'Astrée. Il aurait collaboré à la reconstruction de la fameuse Salle Pleyel (1927). Sa modernité Arts déco fit de lui un spécialiste des cinémas, puisqu'avec l'Astrée, il conçu onze cinémas, dont le Rex à Aix-les-Bains (du moins le cinéma Palace qui lui a précédé). C'est avec son frère qu'il signe la gare inférieure du téléphérique du Revard en 1935. Une des perspectives qu'il réalisa de la gare, peinte à l'aquarelle, fut exposée au buffet de la gare de Lyon, à Paris, du temps du PLM.

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      architecte attribution par travaux historiques

La gare inférieure des Mentens se situe à 680 mètres d’altitude, à l’écart des habitations et dans la forêt. Elle s’élève en bordure de la route départementale D 49A et au départ du chemin de randonnée qui mène au col de Pertuiset. Elle comprend un bâtiment abritant les équipements techniques placé au sud qui se distingue nettement du bâtiment dédié à l’accueil des voyageurs situé au nord.

Le bâtiment technique, construit en béton, se signale par une tour portant l’inscription en relief « Le Revard » (peinture effacée) placée sur la toiture terrasse et à l’aplomb de la façade ouest (donnant sur la route). L'étage de soubassement sert de fosse pour abriter cinq poulies et des contrepoids tandis que les moteurs (disparus) étaient placés dans une salle située au-dessus. Cette salle prend le jour par les deux oculus percés dans la façade ouest et par une série de baies rectangulaires dont la disposition en escalier suit les redans de l’élévation sud. Cette salle communique par un escalier droit métallique avec la cabine de pilotage ainsi qu’avec l’escalier d’embarquement placé à l’extérieur sur la façade est et abrité d’un auvent.

Le bâtiment d’accueil des voyageurs, construit en béton, repose sur des soubassements en moyen appareil de pierres. La salle d’accueil (attente et billetterie), accessible par une entrée située sur la façade nord et autrefois signalée par un parasol en béton armé (disparu), se situe au-dessus d’un étage de soubassement utilisé pour le stockage. Depuis la salle, un large escalier en équerre, placé dans l’angle nord-est, dessert l’espace d’embarquement. De larges baies rectangulaires éclairent les espaces intérieurs. Outre une petite construction annexe en mâchefer, ce bâtiment comprend également l’appartement du chef de gare qui occupe une partie de la toiture terrasse entourée de garde-corps et de piliers.

  • Murs
    • béton
    • pierre moyen appareil
    • résidu industriel en gros oeuvre
  • Toits
    béton en couverture
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier en équerre en maçonnerie
  • Énergies
  • État de conservation
    menacé
  • Techniques
    • maçonnerie
  • Précision représentations

    Inscription en relief (autrefois peinte) sur la tour signal : "Le Revard"

  • Statut de la propriété
    propriété publique, Propriété de la Communauté d'Agglomération Grand Lac
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections

  • Précisions sur la protection

    Label XXe attribué le 10/03/2003.

Édifice étudié dans le cadre de l'exposition "Aix côté Montagne - Le Revard - Les Corbières" en 2016.

Documents d'archives

  • AD Savoie. S 1426. Téléphérique du Revard, 1935-1936

    AD Savoie : S 1426
  • AC Aix-les-Bains. 2 O 24-25. Téléphérique du Revard, 1935-1984.

    AC Aix-les-Bains : 2 O 24-25
  • AP Jean-Pierre Petit. Entretien avec l'architecte Laurent Pierron, 25 avril 1996.

    AP Jean-Pierre Petit

Bibliographie

  • BOUVIER, Samuel. « La gare de téléphérique du Revard à Mouxy : un patrimoine technique et Art déco méconnu », in La Rubrique des patrimoines de Savoie. Chambéry : Conservation départementale de la Savoie, juillet 2015, n°35

    pp. 12-13

Documents figurés

  • Téléférique du Revard. Gare de Mouxy. Façade côté route. Façade côté Entrée [Projet non réalisé] / Service d'architecture. Paris, juillet 1935. Ech. 1 : 100. 1 tirage de plan ; 31 x 98 cm (AC Aix-les-Bains. 2 O 24)

    AC Aix-les-Bains : 2 O 24
  • Téléférique du Revard. Gare de Mouxy. Plan du rez-de-chaussée [Projet non réalisé] / Service d'architecture. Paris, juillet 1935. Ech. 1 : 100. 1 tirage de plan ; 46, 8 x 57 cm (AC Aix-les-Bains. 2 O 24)

    AC Aix-les-Bains : 2 O 24
  • Téléférique du Revard. Gare de Mouxy. Coupe suivant CD. Coupe suivant AB [Projet non réalisé] / Service d'architecture. Paris, juillet 1935. Ech. 1 : 100. 1 tirage de plan ; 27, 6 x 73 cm (AC Aix-les-Bains. 2 O 24)

    AC Aix-les-Bains : AC Aix-les-Bains. 2 O 24
  • N°1332. Station inférieure. Ensemble [Plan et coupes de la salle des machines] / Rebuffel André, ingénieur EPC. Paris, [1934?]. Ech. 1:50. 1 tirage de plan ; 70, 6 x 100, 5 cm (AC Aix-les-Bains. 2 O 24)

    AC Aix-les-Bains : 2 O 24
  • [Gare inférieure du téléphérique du Revard. Salle des machines] / S.n., [1936]. 1 photogr.: n. et b. ; 10, 7 x 14, 2 cm (AD Savoie. S 1426)

    AD Savoie : S 1426
  • [Gare inférieure du téléphérique du Revard. Hall d'embarquement] / S.n., [1936]. 1 photogr.: n. et b. ; 13, 2 x 18 cm (AD Savoie. S 1426)

    AD Savoie : S 1426
  • [Gare inférieure du téléphérique du Revard. Salle de contrôle] / S.n., [1936]. 1 photogr.: n. et b. ; 10 x 13, 5 cm (AD Savoie. S 1426)

    AD Savoie : S 1426
  • [Construction de la gare inférieure du téléphérique du Revard : vue de la façade sud] / S.n. [Mouxy], [1935]. 1 photogr. : n. et b. ; 7, 5 x 11, 5 cm (AC Aix-les-Bains. 11 Fi 2521)

    AC Aix-les-Bains : 11 Fi 2521
  • [Téléphérique du Revard : chantier de construction de la gare inférieure] / S.n. [Mouxy], [1935]. 1 photogr. : n. et b. ; (AP Eric Surrel)

    AP Eric Surrel
  • [Téléphérique du Revard : installation des contrepoids de la gare inférieure] / S.n. [Mouxy], [1935]. 1 photogr. : n. et b. ; (AP Eric Surrel)

    AP Eric Surrel
  • 26727 – Aix-les-Bains – Gare de départ du téléphérique du Revard / [Mouxy], [3e quart du XXe siècle]. 1 carte postale : n. et b. (AP Eric Surrel)

    AP Eric Surrel
  • Savoie Tourisme. 1949 – Aix-les-Bains – Mouxy. Les Mentens. Gare du téléphérique du Revard / [Mouxy], [2e quart du XXe siècle]. 1 carte postale : n. et b. (AP Eric Surrel)

    AP Eric Surrel
  • [Gare inférieure du téléphérique du Revard : vue depuis le sud] / Aix-les-Bains : Télé. [2e quart du XXe siècle]. 1 carte postale : n. et b. ; (AP Eric Surrel)

    AP Eric Surrel
  • 1950 – Aix-les-Bains – Gare de départ du téléphérique du Revard / [Mouxy], [2e quart du XXe siècle]. 1 carte postale : n. et b. ; (AP Eric Surrel)

    AP Eric Surrel
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2016
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges
Articulation des dossiers
Dossier d’ensemble