En 1890, le cadastre napoléonien flèche la parcelle n° 59, propriété de Bogey Charles, aubergiste à la Pallud, en tant que « Chalet-Restaurant du Pont de l’Abîme ». Les premières cartes postales de l’édifice le nomment « Chalet du Pont de l’Abîme », est-il déjà restaurant ? Situé à côté de la passerelle qui enjambe le Chéran, construite en 1887 et inaugurée en 1888, le site devient très vite une curiosité pour les curistes et touristes d’Aix-les-Bains. Le propriétaire de la maison la fait-il construire dès la réalisation du pont pour proposer un lieu de restauration à ces touristes ?
Une carte postale timbrée de 1904 montre un bâtiment à trois niveaux (rez-de-chaussée, étage carré et étage de comble). Chacun des deux niveaux du mur gouttereau est possède trois ouvertures (une porte encadrée de deux fenêtres) et un profond balcon avec garde-corps en fonte, à l’étage, est protégé par un important avant-toit. Les chaîne d’angle en drapeau sont en saillie (béton moulé ?). La toiture à longs pans et croupes est en tuiles plates mécaniques. Un grand bassin-lavoir octogonale (en béton ?) est placé au-devant du mur pignon sud.
Une autre carte postale timbrée 1912 montre le même bâtiment avec l’inscription peinte : « Café Restaurant » sur son mur pignon ; un tampon bleu apposé sur la carte indique qu’Armada en est le propriétaire.
D’autres cartes postales, dès 1958 nous montrent un tout autre bâtiment : le bâtiment est agrandi au-devant du mur gouttereau est pour créer une salle de restauration. Agrandissement qui occasionne au rez-de-chaussée de larges baies et portes sur les murs pignons et le mur gouttereau est, et plusieurs fenêtres à l’étage sur les mêmes façades.
En 1958 l’Hôtel – Café – Restaurant est toujours propriété d’Armada ; en 1960, une autre carte postale indique que A. Demeure prend sa suite. Durant ces dernières périodes un profond auvent protège le devant du mur gouttereau est tandis qu’un autre abrite la terrasse au-devant du mur pignon nord qui s’agrandit et s’entoure de garde-corps et d’un départ de pergola en béton armé ajouré. Le bassin-lavoir sert durant un temps de bassin à truites. La toiture, toujours en tuiles plates mécaniques, à longs pans et croupes, reçoit sur l'angle sud-est un petit toit en pavillon.
L’hôtel – Restaurant est détruit au début du 21e siècle.
Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )