La largeur actuelle de la rue de la Ferrandière est la conséquence du projet de percement de la rue Centrale (aujourd'hui rue de Brest) dont le premier tronçon relie la rue Grenette à la place des Jacobins ; il implique l'alignement des rues Tupin, Ferrandière et Thomassin sur 15 mètres, de chaque côté à ouvrir (BERTIN, MATHIAN. Silhouettes..., 2008, p. 73).
Le premier propriétaire recensé par les matrices cadastrales est Joseph Fléchet. L'immeuble est alors composé au rez-de-chaussée de deux pièces dont une sur rue, au premier étage de trois pièces dont une sur rue, aux deuxième et troisième étages de cinq pièces dont deux sur rue, au quatrième étage de quatre pièces dont deux sur rue et enfin, au cinquième étage, de cinq pièces dont deux sur rue. L'immeuble est démoli en 1863. La construction nouvelle est terminée en 1865, date à laquelle le propriétaire est Jean-Baptiste Gianoly, entrepreneur domicilié 44 rue Bourbon (actuelle rue Victor-Hugo). La vente est reçue chez le notaire Morand (Moraud) le 3 février 1868. En 1869, le propriétaire est Joseph Ernest Passerat de la Chapelle 30 place Louis-le-Grand (actuelle place Bellecour). En 1879, c'est Jean-Baptiste Béchetoile, d'Annonay, à qui succède un membre de sa famille, Antoine Léon, en 1897. En 1929, un descendant Bèchetoile est toujours propriétaire de l'immeuble.
Contrairement à l'immeuble lyonnais "type" où des escaliers spectaculaires se cachent derrière de sobres façades, cet immeuble se distingue par une élévation antérieure ornée de deux frises sculptées tandis que l'accès aux étages se fait par un escalier plus modeste. Pourrait-on imaginer que le commanditaire ou l'architecte ne soit pas Lyonnais ? L'entrepreneur Gianoly pourrait-il être le maître d'ouvrage et le maître d’œuvre ? La représentation, peu courante, de solanacées (tomates, aubergines) dans une frise pourrait plaider en faveur de cette hypothèse. Selon Hélène de la Selle (1986), "Rue Ferrandière se trouvaient les brasseries du Coq-Noir, La Chinoise et au numéro 9, la Brasserie des Concerts, siège de la société Saint-Hubert, décorée de tableaux de chasse et de natures mortes." : l'adresse précise de La Chinoise n'est pas donnée. Était-elle voisine de la Brasserie des Concerts et sa proximité aurait-elle inspiré l'artiste qui mêlent en un même décor Chinois et animaux divers, clin d’œil à saint Hubert, patron des chasseurs ?