ROUSSELLE, Bruno. SAVAY-GUERRAZ, Hugues. TRITENNE, Dominique. Glossaire (fossiles, matériaux, outils de taille de la pierre)
Fossiles :
Ammonite : animal céphalopode marin nectonique (nageur) de l’ère secondaire, à tentacules et à coquille creuse, cloisonnée et enroulée en spirale.
Bélemnite : animal céphalopode marin nectonique (nageur) de l’ère secondaire, proche de la sèche, muni d’un os calcaire interne en forme de balle de fusil (rostre).
Bryozoaires : organismes coloniaux constructeurs, au mode de vie proche de celui des coraux mais issus d’un embranchement zoologique différent (Lophophoriens).
Crinoïdes (voir aussi « Entroques ») : animaux marins fixes de la classe des Echinodermes, à l’aspect général de fleur, muni d’un squelette calcaire articulé (tige, calice et bras) et dont les débris (entroques) entrent dans la composition de nombreuses roches calcaires.
Gryphée : mollusque bivalve marin fossile (Trias-Actuel) de la famille des huîtres, à coquille épaisse, munie d’un important crochet et recouverte d’un opercule.
Nautile : animal céphalopode marin nectonique (nageur) de l’ère secondaire, à tentacules et à coquille creuse, cloisonnée et enroulée en spirale. La différence d’avec l’ammonite tient à la forme de la coquille (généralement plus large que cette dernière) et des cloisons intérieures (simples et courbes) et à la position du siphon (centrale).
Rudiste : mollusque marin bivalve fossile du Jurassique et du Crétacé, fixé et généralement récifal, à coquille droite ou courbe très épaisse, partiellement cloisonnée et fermée par un opercule sommital.
Matériaux :
Anastomosé : se dit d’un réseau (cours d’eau, galeries…) de forme complexe, divisé en de nombreux bras sinueux reliés entre eux.
Azoïque : littéralement « sans vie ». Caractérise une roche sédimentaire dans laquelle il n’y a aucun fossile. Il s’agit par exemple des calcaires qui se sont formés à partir de boues fines déposées dans les grands fonds marins, loin des côtes. Mais l’absence de fossiles peut aussi affecter des sédiments formés en milieu marin peu profond.
Bioclastique : se dit d’une roche sédimentaire en grande partie constituée d’une accumulation de débris d’organismes fossiles. Exemple : la pierre du Midi, calcaire qui s’est formé dans la mer qui occupait au Miocène (Tertiaire) l’emplacement de la vallée du Rhône et de la Provence, agglomère des débris de coquillages, de tests d’oursins, de coraux, d’algues… Le calcaire à entroques jaune et le calcaire à gryphées du Mont d’Or sont également des roches bioclastiques.
Bioturbation : perturbation d’un sédiment résultant de l’activité d’organismes vivants, animaux ou végétaux. Dans le cas des roches calcaires, il s’agit de galeries d’animaux marins (mollusques, crustacés, vers…) creusées dans le sédiment encore meuble (ex : le calcaire de Villebois).
Calcite : minéral composé de carbonate de calcium, constituant essentiel des roches calcaires, sous forme amorphe ou cristallisée. Issus de l’érosion des roches continentales et de l’hydrothermalisme océanique, le calcium et le carbonate sont transportés en solution jusque dans les bassins marins ou lacustres, d’où ils sont extraits (précipitation) par des processus chimiques (oolithes*…) ou biologiques (squelettes d’organismes marins micro- ou macroscopiques…). Le carbonate de calcium ainsi formé se dépose sur les fonds marins, sous la forme d’un sédiment meuble. La transformation en une roche compacte (diagénèse) s’opère lors de l’enfouissement profond des sédiments et lors des grands mouvements tectoniques qui aboutissent à la formation des chaînes de montagne.
Cassure : l’aspect que présente la surface d’une roche après avoir été fracturée peut révéler des informations sur sa structure. Une cassure conchoïdale (littéralement en forme de coquille, c’est à dire courbe et lisse) caractérise les roches compactes et dépourvues de grains comme le silex (de composition siliceuse) ou même certains calcaires dits (sub)lithographiques. La présence de petites écailles (cassure esquilleuse) caractérise des roches dures, constituées de grains cristallisés.
Choin : terme local (Lyon et sa région), d’origine incertaine (pierre de choix ?) qui désignait dans le langage traditionnel des carriers et des tailleurs de pierre, une pierre de taille calcaire très dure.
Coquillier : se dit d'un calcaire riche en coquilles de mollusques, essentiellement de bivalves (ex. calcaire à gryphées), parfois de gastéropodes.
Entroques : les calcaires à entroques sont constitués de petits articles fossiles de calcite cristallisée, qui formaient à l’origine la tige d’organismes marins fixes (Crinoïdes ou « lys de mer »). Après leur mort, ces éléments dissociés se sont accumulés sur les fonds marins : liés par un ciment naturel de calcite, ils sont les constituants parfois uniques d’une roche compacte (le « calcaire à entroques »), qui offre à l’œil nu de multiples facettes miroitantes.
Joints stylolithiques (ou stylolithes) : sur les faces verticales des strates de certaines roches calcaires apparaissent des sortes de sutures en forme de lignes brisées, qui ne sont pas des joints de strates, mais qui résultent de phénomènes de dissolution (ex : le calcaire de Villebois).
Faciès : ensemble des caractères physiques d’une roche sédimentaire : couleur, dureté, structure, nature des éléments constitutifs (minéraux, fossiles…). Au sein d’une même carrière, on peut observer sur un front de taille des variations de faciès verticales, qui traduisent les évolutions du milieu sédimentaire au cours du temps.
Lithographique : désigne une roche calcaire compacte et à grain très fin, autrefois utilisée pour l’imprimerie. Sublithographique : se dit d’un calcaire à grain fin dont les caractéristiques pétrographiques approchent celles de la pierre lithographique mais n’ayant pas été exploité pour cet usage.
Lumachelle : roche sédimentaire constituée d’une accumulation de coquilles fossiles (ex : certains faciès du calcaire à gryphées).
Oolithes : éléments en forme de petites billes de quelques dixièmes de mm à quelques mm de diamètre, qui se forment en milieu marin chaud (tropical), peu profond et agité par précipitation de la calcite* autour d’un noyau (grain de sable…). Les oolithes sont parfois les constituants uniques de roches calcaires, dites « oolithiques » (ex : la pierre de Lucenay).
Récifal : en dehors des simples rochers à fleur d'eau, désigne couramment l'organisation en massif construit, étendu et peu profond et l'environnement de formation (mer généralement chaude et agitée) des organismes marins constructeurs (notamment les coraux) réalisant des structures de soutien calcaires et vivant en colonies plus ou moins développées.
Outils de taille de la pierre
Boucharde : outil de type marteau emmanché, à percussion lancée, à tête carrée et munie de petites dents pyramidales, apparue probablement dès la fin du Moyen âge et dont l’usage se généralise à l’époque moderne. Le nombre (de 16 à 144) et la taille des dents sont variables en fonction de la finesse d'exécution recherchée. Utilisé pour la taille des pierres dures.
Bouchardage : action ou résultat de l'usage de la boucharde.
Bretturage : action ou résultat de l'usage de la bretture, ou marteau bretté.
Broche : outil à percussion posée avec percuteur (massette), formé d’une tige de fer de section octogonale, avec une extrémité pointue.
Chasse : outil à percussion posée avec percuteur (massette), formé d’une tige de fer dont l’extrémité est élargie avec un plan de frappe épais et légèrement oblique.
Ciseau : outil à percussion posé avec percuteur (massette), formé d’une tige de fer dont l’extrémité aplatie est effilée.
Ciseau grain d’orge : ciseau dont l’extrémité aplatie est découpée en forme de dents pointues.
Gradine : ciseau dont l’extrémité aplatie droite ou courbe, est découpée en forme de dents tranchantes.
Laie, ou Laye : cf. Marteau taillant.
Layage : action ou résultat de l'usage du marteau taillant, de la laie ou de la polka.
Marteau taillant (ou laie, laye) : outil emmanché à percussion lancée, semblable à une hache, muni de deux tranchants effilés et sans dents, utilisé pour la taille des pierres tendres. La polka est un outil emmanché à percussion lancée, dérivé du taillant, dont la tête double présente à chaque extrémité un bord d’attaque perpendiculaire à l’autre.
Marteau rustique (parfois aussi appelé marteau grain d'orge) : outil dérivé du marteau taillant, dont au moins un des deux tranchants est découpé en forme de dents pyramidales. Le nombre et la taille des dents sont variables en fonction de la finesse d'exécution recherchée.
Marteau bretté (ou bretture) : outil dérivé du marteau taillant, dont au moins un des deux tranchants est découpé en forme de dents plates. Le nombre et la taille des dents sont variables en fonction de la finesse d'exécution recherchée.
Marteline : petit marteau de tailleur de pierre ou de sculpteur à tête simple ou double et de forme variable : carrée dentée, taillant droite, pyramidale ou conique pointue ou émoussée.
Pic : outil emmanché, à percussion lancée, à grosse pointe de frappe de section carrée, et destiné aux opérations de dégrossissage précédant l'usage des outils à percussion posée (ciseau, gradine...).
Pointerolle : petit burin effilé terminé par une tête pyramidale ou conique généralement pointue mais parfois volontairement émoussée.
Photographe au service de l'Inventaire Auvergne-Rhône-Alpes