Inventaire topographique du patrimoine de Lyon. Cahier des charges / Agence d'urbanisme pour le développement de l'agglomération lyonnaise, septembre 1999.
PREAMBULE
Le présent cahier des charges détermine le cadre général dans lequel se déroulera l´inventaire topographique du patrimoine de la Ville de Lyon, mené conjointement par la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) et la Ville de Lyon. Au sein de la Ville de Lyon, le musée Gadagne représente un acteur particulièrement concerné par l´inventaire, tant sur le plan de la collecte et du traitement de l´information que sur le plan de son exploitation et de sa valorisation finale.
Les services de la Ville de Lyon qui ont par ailleurs contribué à l´élaboration du cahier des charges sont les suivants
- la Direction de l´Aménagement Urbain
- la Direction des affaires culturelles
- la Direction des systèmes d´Information et de Télécommunication
L´Agence d´urbanisme pour le développement de l´agglomération lyonnaise a été sollicitée par la Ville pour établir ce cahier des charges au vu des objectifs et des impératifs de chacun des acteurs concernés.
Le cadre de la convention
La rénovation du musée Gadagne et l´inventaire du patrimoine de la Ville de Lyon font l´objet d´une convention entre l´Etat et la Ville de Lyon. Cette convention, signée le 8 décembre 1998, stipule,
Chapitre II : Le musée Gadagne : un musée de ville
Article 2 - Réalisation de l´inventaire général :
Le musée Gadagne dont l´histoire et la genèse procèdent de l´étude du patrimoine lyonnais ne peut être restructuré sans que la connaissance de celui-ci ne soit actualisée.
L´inventaire général de la ville apparaît donc comme le prolongement obligé du projet culturel, objet de cette convention.
L´Etat et la Ville de Lyon conviennent de la mise en oeuvre de l´inventaire de Lyon, sous la responsabilité du Service régional de l´inventaire de Rhône-Alpes. Cet inventaire sera aussi un instrument de pilotage de l´urbanisme de la Ville de Lyon.
Cette convention porte sur une durée de cinq années, à partir de l´exercice 99.
L´équipe sera constituée et commencera son travail à partir du mois de septembre
1999.
LES OBJECTIFS DES MAITRES D´OUVRAGE
1. LA DRAC - SERVICE RÉGIONAL DE L´INVENTAIRE
Depuis 1964, l´Inventaire développe une méthode scientifique nationale pour ses enquêtes de terrain, et constitue peu à peu la plus importante documentation historique, graphique et photographique jamais rassemblée sur l´ensemble du patrimoine français, architectural et mobilier...
L'Inventaire, avec une équipe installée dans chaque région, à la Direction régionale des affaires culturelles, est le révélateur de l´identité culturelle régionale... Depuis sa création, il s´applique à mieux faire connaître le patrimoine de chaque région de France, en particulier aux habitants et aux visiteurs, grâce à des expositions et de nombreuses publications.
L´Inventaire contribue activement à l´élargissement de la notion de patrimoine : il étudie l´usine comme le château, l´outil comme le tableau, l´abbaye cistercienne comme l´immeuble du XXe siècle. (Brochure "L'INVENTAIRE". Ministère de la Culture et de la Francophonie, Direction du Patrimoine, Sous-direction de l´Inventaire général et de la documentation du Patrimoine, 1994).
Sur le plan régional, l´objectif de la DRAC est de rassembler et organiser l´ensemble des données qui permettront :
- d´enrichir les bases de données nationales,
- de construire l´Atlas historique de la ville,
- d´étudier l´évolution urbanistique de la ville,
- de diffuser les résultats sous forme de publication, multi-média, etc.
Des études sur des thématiques particulières pourront être réalisées au cours de l´avancement de l´inventaire, soit par les chercheurs de l´inventaire, soit confiées à des étudiants ou des centres de recherche.
Plusieurs axes d´études peuvent être envisagés à des niveaux divers, par exemple :
- les fonctions de la ville, leur évolution dans le temps et dans l´espace, leurs incidences sur l´urbanisme et la composition socio-économique des quartiers
- le rôle des cours d´eau et leur traduction urbanistique et architecturale
- la place de l´activité agricole dans la ville et son évolution
- la place de l´industrie dans la ville, ses déplacements, les traces des activités anciennes sur le bâti
- les rapports entre Lyon et l´Italie, ou l´Allemagne
- etc.
En approfondissant la connaissance de l´évolution historique de la ville, l´inventaire contribuera à améliorer l´appréhension de la ville d´aujourd´hui.
2. LA VILLE DE LYON
2.1 Le Musée Gadagne
Installé dans le Vieux Lyon, au coeur du site historique de Lyon classé patrimoine mondial par I´UNESCO, dans le plus grand hôtel particulier du 16e siècle, le musée Gadagne est à la fois le musée international de la marionnette et le musée historique de la Ville de Lyon.
Sa genèse est celle des musées historiques des grandes métropoles européennes, liée au romantisme, à l´attrait du passé, des identités nationales, régionales et locales, mais aussi aux transformations urbaines du l9e siècle et aux difficultés d´adaptation actuelles.
Sa restauration devrait ouvrir le musée vers les enjeux urbains en présentant passé et présent de Lyon notamment à travers l´image de la ville, fil conducteur du parcours muséographique.
Musée citadin et citoyen, le musée Gadagne doit établir un lien entre patrimoine muséographié et patrimoine in-situ, en incitant le public à regarder la ville différemment et à intégrer dans son quotidien une lecture nouvelle de son environnement urbain.
Alors que se constitue et s´enrichit le musée historique, la commission municipale du Vieux Lyon entreprend l´inventaire général des maisons, sculptures et inscriptions du Vieux Lyon publié en 1903. La convention liant rénovation du musée et Inventaire général reprend donc l´esprit constitué au musée.
Musée de synthèse, le musée Gadagne renverra sur les autres musées et les centres de documentation spécialisés comme tête d´un réseau de sites relais en charge du patrimoine avec
- Le musée de la civilisation gallo-romaine
- Le musée des Arts décoratifs et des Tissus
- Le musée des Beaux-Arts
- Le musée de l´Imprimerie
- Le musée urbain Tony Garnier
- Le musée de Fourvière
- La maison des canuts
- LE C.H.R.D.
- Le musée d´Art contemporain
- Le musée Guimet
- La fondation Berliet
- L´Institut Lumière
- Les archives municipales et départementales
- Les centres Pierre Léon et Latreille
- etc.
Le musée accueillera les résultats validés de l´Inventaire général et certaines données complémentaires de la Direction de l´Aménagement urbain pour les mettre à la disposition du public.
2.2 La Direction de l´Aménagement Urbain de la Ville de Lyon
La DAU voit dans l´inventaire, l´occasion d´aider les acteurs du développement urbain à intégrer dans leurs réflexions, non seulement les traces du passé mais aussi les impacts éventuels de leurs décisions et de leurs actes projetés dans le futur.
La DAU souhaite créer un outil permanent de mémoire, de pilotage et de gestion de l´urbanisme qui sera alimenté, entre autre, par les informations récoltées au cours de l´inventaire.
Cet outil d´aide à la décision pourrait :
- alimenter le débat urbain et le dialogue avec les professionnels
- faciliter l´instruction des permis de construire (en particulier sur la question de l´insertion architecturale et urbaine des projets)
- éclairer les travaux réglementaires, notamment les POS.
En conclusion, la DRAC et la Ville de Lyon ont pour objectif d´élaborer un outil commun qui permettra la réalisation de l´inventaire topographique, et qui viendra alimenter leurs missions respectives.
MÉTHODE GÉNERALE DE RÉALISATION DE L´INVENTAIRE
1. RÉCOLEMENT DOCUMENTAIRE
La première année (septembre 1999 - septembre 2000) sera principalement employée à la mise à plat de la documentation relative à l´ensemble de la commune.
Durant cette phase, le récolement documentaire consistera à rassembler des éléments bibliographiques, iconographiques et cartographiques. Ces dépouillements seront confrontés entre eux et soumis à un examen critique.
Cette première approche permettra de mieux cerner et de hiérarchiser les territoires d´investigation.
Ce travail débouchera sur une cartographie historique et thématique établie sur la base du fond de plan cadastral numérique de la Ville : le but est de ramener sur un fond de plan à même échelle la connaissance acquise sur le milieu urbain actuellement dispersée sous différents supports, de souligner les lignes de force du schéma urbain, d´actualiser et d´affiner les problématiques de recherche.
Cette cartographie évolutive s´enrichira des résultats des enquêtes terrains tout au long de l´inventaire.
Parallèlement, dès le début de l´année 99, la DRAC a entrepris le récolement documentaire spécifiquement lié à l´un des thèmes de l´inventaire considéré comme primordial par la DRAC et par la Ville : le patrimoine industriel.
2. RECENSEMENT EXHAUSTIF ET FICHES D´IDENTITÉ
Dans un deuxième temps, un recensement exhaustif des édifices*, édicules et ensembles bâtis et non bâtis (Cf. annexe 1 : définition) sera réalisé, sur le terrain, par l´intermédiaire d´une fiche d´identité qui comportera :
- la localisation exacte (adresses, parcelle cadastrale)
- la désignation de l´oeuvre (dénomination, appellation, vocable) et sa nature (immeuble de série, hôtel particulier, atelier, usine...)
- sa fonction (habitat, édifice religieux, public, industriel...)
- son état (désaffecté, menacé, remanié, restauré...)
- une datation
- une illustration (photographie numérique)
- la hauteur médiane à la gouttière de la façade sur rue de l´édifice (relevé laser).
*(Le nombre des édifices, édicules, ensembles bâtis et non bâtis à recenser sur la ville de Lyon est estimé à 150 000)
3. CONSTITUTION D´UN CATALOGUE DE RÉFÉRENCE
Ce recensement servira de base à la constitution d´un catalogue des oeuvres de référence*, qu´il s´agisse d´oeuvres majeures ou d´oeuvres représentatives de l´architecture urbaine. Dans ce cas, la fiche d´identité sera complétée :
- de données historiques : datation (date portée, date attribuée par des sources ou par l´analyse) ; auteurs (architecte, maître d´oeuvre, sculpteur...) ; personnages célèbres rattachés à l´oeuvre ;
- d´une description : parties constituantes, éléments remarquables, typologie rattachée à des oeuvres sélectionnées comme modèles représentatifs ; liaisons avec l´environnement urbain ;
- d´un commentaire éventuel précisant les éléments historiques ou descriptifs dans le cas d´oeuvres complexes, la place de l´oeuvre dans le contexte local ou national (artistique, économique, social...) ;
- d´une documentation sélective apportant des renseignements spécifiques sur l´oeuvre ;
- d´une iconographie : reproductions de documents anciens (photographies, dessins, cartes postales...), photographies et relevés éventuels de l´état actuel.
(*Par expérience et à titre indicatif, le nombre d'oeuvres de référence représente environ 20% du nombre total d'éléments recensés)
4. EXPLOITATIONS POSSIBLES
L´ensemble des données est traité de façon à constituer :
- une base de données de travail d´accès limité aux partenaires
- une base de données diffusable sur le patrimoine urbain, validée par les chercheurs et les partenaires
- une cartographie thématique de la ville (chronologie, typologie...), qui mettra en valeur l´évolution urbanistique et les spécificités de l´architecture lyonnaise, reliées au contexte historique, économique et social.
Parallèlement, au fur et à mesure de la confrontation des éléments rassemblés, des approfondissements apparaîtront nécessaires. Certaines études relatives aux territoires enquêtés pourront être réalisées dans les cinq années à venir par des étudiants ou des centres de recherche. D´autres s´enrichiront constamment au cours de l´inventaire topographique, et pourraient aborder les thèmes suivants :
- les fonctions de la ville, leur évolution dans le temps,
- le rôle des cours d´eau
- la place des établissements religieux dans la ville,
- les fortifications,
- les transports en commun,
- les liens entre Lyon et l´Italie,
-etc.
ELÉMENTS DE MÉTHODE À APPROFONDIR AU COURS DE LA PREMIÈRE ANNÉE
Certains éléments de méthode ne pourront être approfondis et précisés qu´avec l´aide de l´équipe au fur et à mesure de l´avancement de leurs travaux.
D´ores et déjà, plusieurs questions ont été identifiées et devront trouver une réponse dans le courant de la première année (septembre 1999 - septembre 2000) :
Le lexique proposé par la DRAC pour remplir les fiches d´identité (cf. annexe 2) répond-il aux attentes et besoins des partenaires ?
- réalisation de quelques tests sur le terrain
- vérification de la pertinence des informations répertoriées par rapport aux volontés d´exploitation des partenaires (DRAC, DAU, Musée)
- enrichissement éventuel du lexique
Selon les quartiers, quels seront les délais approximatifs nécessaires aux enquêtes et aux analyses ?
Quels sont les périmètres des territoires à enquêter en priorité ? (enquêtes territoriales exhaustives et enquêtes d´urgence (cf. p. 11 "fonctionnement des équipes")).
Quel sera le planning prévisionnel des cinq années couvertes par la convention ? (territoires susceptibles d´être couverts, délais d´enquêtes et d´analyses, périodicité de la production de résultats diffusables par territoires).
LES OUTILS DE TRAITEMENT ET D´EXPLOITATION DE L´INFORMATION
1. LES IMPÉRATIFS ET LES OUTILS ACTUELS DE LA DRAC
Les bases de données nationales que l´inventaire du patrimoine de la Ville de Lyon doit, au final, alimenter, sont constituées de la façon suivante :
- Base Mérimée : rassemble les informations et analyses textuelles relatives aux ensembles et édifices
- Base Palissy : rassemble les informations et analyses textuelles relatives aux objet mobiliers (décor porté par l´architecture, huisseries et annexes)
- Des outils de gestion documentaire ont été développés pour la gestion des photographies et des documents graphiques (Base Mémoire), ainsi que pour le traitement des sources documentaires (Base Malraux, Archi Doc).
Ce sont les traitements et recherches effectués localement qui vont permettre à la DRAC d´identifier les éléments, validés scientifiquement, à transférer vers les bases nationales.
Pour réaliser ces travaux préalables, la DRAC dispose de certains outils informatiques utilisés par le SRI, compatibles avec les structures, les syntaxes et les lexiques des base nationales :
- Des bases de données alphanumériques, constituées à partir de "fiches" saisies sous le logiciel TEXTO.
- EXCEL, logiciel de traitement statistique de données, est utilisé pour analyser les divers types d´architecture ou d´objets recensés (maisons, immeubles, rues, places, statues...), et en dresser la typologie.
- Le SIG ARCVIEW, permet d´effectuer les traitements cartographiques (à condition de disposer d´un "fond de plan" permettant de géoréférencer les informations).
La DRAC souhaite développer une nouvelle base informatique de type "image", qui permettra de mémoriser numériquement les images récoltées lors de l´inventaire (photos, dessins, etc.).
Les liens et connexions entre les bases d´informations (texte, image et fond de plan cadastral) devront également être développés, afin de faciliter les analyses et les traitements cartographiques.
Cet ensemble de bases de données permettra ainsi de constituer des dossiers texte-image et d´alimenter les bases nationales sous une forme entièrement électronique (susceptible de remplacer l´actuel support papier).
Il est à noter que de tels outils ont déjà été développés et réalisés par le SRI de Rennes (RENABL). Si, après expertise, ces développements s´avéraient utiles, ils pourraient être mis à disposition des partenaires de l´inventaire de la ville de Lyon.
2. LES IMPÉRATIFS ET OUTILS ACTUELS DE LA VILLE DE LYON
La Ville de Lyon dispose d´un système d´information géographique exploitable à partir du logiciel MAPINFO. Ce SIG contient entre autre le plan cadastral numérisé, ainsi que l´ensemble des tronçons de voies nommés et numérotés qui permettent le géoréférencement des informations.
La DAU développe actuellement, à partir de cet outil, un observatoire des données urbaines, destiné à faciliter l´analyse des phénomènes urbains. L´objectif de la DAU est de pouvoir croiser les bases de données de l´inventaire avec celles de l´observatoire.
En particulier, les éléments rassemblés au cours de l´enquête terrain devront être consultables au fur et à mesure de leur saisie (fiches d´identité et photos numériques) car elles présentent un grand intérêt pour les services qui instruisent les permis de construire.
3. LE DÉVELOPPEMENT DES OUTILS NOUVEAUX
Les deux partenaires souhaitent donc que l´ensemble des informations récoltées au cours de l´inventaire soit entièrement numérisé.
Ces informations devront être organisées en bases de données alpha-numériques ou images, de manière à permettre des croisements, traitements et analyses multiples. Ces traitements pourront être effectués à partir de différents logiciels Excel, Arcview, Mapinfo, etc.
Pour ce faire, il est nécessaire que la Ville de Lyon mette à disposition des partenaires certaines couches de son SIG plan cadastral et tronçons de voies au minimum, éventuellement autres couches susceptibles de faciliter les opérations de l´Inventaire (traboules par exemple). Le plan cadastral deviendra ainsi l´outil de référence commun, permettant le croisement des bases de l´inventaire avec d´autres bases de la Ville de Lyon, actuelles ou futures.
Les bases de travail constituées au cours de l´inventaire devront être accessibles directement, au fur et à mesure de leur saisie, par la DRAC, les services de la Ville de Lyon, et le musée Gadagne (pour un usage interne seulement).
Ces mêmes bases "de travail" seront utilisées ensuite pour générer des produits de diffusion variés : bases validées interrogeables via des bornes interactives ou Internet par exemple, réalisation de dossiers numériques, produits multi-médias, etc.
Afin d´approfondir ces questions, la Ville de Lyon a recruté un informaticien qui a rejoint l´équipe de l´Inventaire le ler Juillet 1999. Son financement est assuré par les deux partenaires : DRAC et Ville (cf. "organisation et fonctionnement des équipes de travail").
Il sera à l´interface entre les partenaires et travaillera en lien avec leurs services informatiques respectifs.
Il devra dans un premier temps :
- expertiser les outils actuels : matériels et logiciels
- identifier les développements nécessaires à la première phase de l´inventaire (bases de travail partagées, exploitables par les deux partenaires), en lien avec les services informatiques des deux partenaires
- identifier le matériel informatique (hard) nécessaire au bon déroulement de l´inventaire (saisie, traitement de l´information).
En fonction de leur importance, les développements pourront, soit être effectués par l´informaticien, soit donner lieu à un appel d´offres.
Dans un deuxième temps, l´informaticien s´attachera à faciliter le traitement des informations utile au bon déroulement de l´inventaire : développement de macros Excel ou SIG, aide aux utilisateurs, etc.
Enfin, l´informaticien devra également approfondir la question des outils informatiques qui permettront de mettre à disposition l´information validée : bases de données interrogeables via une borne interactive (ou Internet), système de gestion électronique de document permettant de réaliser des dossiers numériques ou des produits multi-médias, etc.
Pour effectuer expertises, transferts et développements, en articulation constante avec les services informatiques des partenaires, l´informaticien devra intervenir pour moitié sur le site de la DRAC et pour l´autre moitié sur celui de la Ville de Lyon.
FONCTIONNEMENT DES ÉQUIPES DRAC ET VILLE
1. CONSTITUTION DE L´ÉQUIPE DE BASE
Trois chercheurs du SRI participeront à la réalisation de l´inventaire. L´Etat et la Ville se sont par ailleurs engagés, par convention, à consentir, pendant une durée de cinq années, un crédit de 300 000 francs par an chacun, à partir de l´exercice 99.
La Ville de Lyon assure le recrutement d´un chercheur et d´un technicien (informaticien) dont les rémunérations sont couvertes par les dotations précitées de chacun des partenaires de l´opération (Convention Etat - Ville de Lyon - II - Article 2).
Un travail d´équipe étant nécessaire dès le début des recherches, l´arrivée des deux derniers membres de l´équipe (prévue pour septembre 99), conditionne le démarrage de l´inventaire topographique.
Le SRI affectera également en tant que de besoin, deux photographes pour effectuer les prises de vue des édifices cités dans le catalogue des oeuvres de référence, ainsi qu´un dessinateur pour contribuer aux relevés et réalisations cartographiques.
Il est prévu que les équipes consacrent 80% de leur temps au déroulement normal du processus de réalisation de l´inventaire. Les 20% restant seront consacrés à la réalisation d´enquêtes d´urgences dans les zones en mutation rapide.
2. LE SOUTIEN DES SERVICES DE LA VILLE
Le récolement documentaire nécessite de travailler avec les services d´archives, les bibliothèques et les musées, municipaux ou d´agglomération. La Ville s´engage à faciliter l´accès de l´équipe aux documents ainsi qu´à en permettre la photocopie gratuite et la copie des bases de données (textes et images).
Le travail de l´équipe sur le terrain est susceptible de soulever une certaine interrogation de la part de la population. La Ville de Lyon assurera donc l´information préalable des habitants et des services de sécurité.
Dans la mesure du possible, l´équipe doit pénétrer à l´intérieur des édifices pour approfondir ses enquêtes. La Ville s´engage à faciliter ces visites, prises de vue, et relevés, au moins au sein des édifices publics.
Pour enrichir le catalogue des oeuvres de référence, les photographes doivent effectuer des prises de vue dans les meilleures conditions possibles : prises de vue "de face" à partir d´une nacelle si nécessaire, pas d´éléments perturbateurs devant les façades (véhicules en particulier).
La Ville s´engage donc à solliciter ses services pour participer aux travaux des photographes :
- préparation conjointe des campagnes photos de façon à optimiser leur organisation au vu des contraintes de chacun,
- interdiction d´accès aux véhicules durant le temps nécessaire aux prises de vue,
- mise à disposition d´une nacelle si nécessaire,
- participation des services de sécurité si nécessaire.
LE SYSTEME DE VALIDATION
La mise en oeuvre de l´inventaire topographique du patrimoine de Lyon est assurée par deux comités : un comité de pilotage, un comité scientifique et technique.
1.LE COMITÉ DE PILOTAGE
Il examine et valide les orientations scientifiques et techniques, les programmes de recherche ainsi que les opérations de diffusion et de valorisation de l´inventaire. Il procède également à l´évaluation des opérations en cours ou achevées.
Il se compose :
pour la Ville de Lyon,
de l´adjoint à l´urbanisme
de l´adjoint au développement économique et aux grands projets
de l´adjoint chargé de la culture et du patrimoine
pour l´Etat,
du directeur régional des affaires culturelles ou son représentant
du directeur de l´architecture et du patrimoine ou son représentant
du directeur des musées de France ou son représentant
ainsi que les sept membres de la délégation permanente du comité scientifique et technique (définie ci-dessous).
Ce comité se réunit au moins une fois par an. La présidence est assurée par le représentant de la Ville de Lyon.
2. LE COMITÉ SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE
Il propose les orientations, les programmes de recherche, et les opérations de diffusion. Il établit l´ordre du jour du comité de pilotage. Il assure la mise en oeuvre et le suivi des opérations décidées par le comité de pilotage.
Il se compose :
pour la Ville de Lyon,
du directeur des affaires culturelles ou son représentant
du directeur de l´aménagement urbain ou son représentant
du conservateur du musée Gadagne ou son représentant
du directeur du système d´information et télécommunication ou son représentant
du responsable du service municipal d´archéologie ou son représentant
du directeur des archives municipales ou son représentant
du directeur de la bibliothèque municipale ou son représentant
du conseiller patrimoine de la Ville de Lyon
pour l´Etat,
du conservateur régional de l´inventaire
du conservateur responsable de l´inventaire de Lyon
du conseiller pour les musées
du conseiller pour l´ethnologie
du conseiller pour l´architecture
du conservateur régional des monuments historiques ou son représentant
du conservateur régional de l´archéologie ou son représentant
du conseiller pour l´action culturelle patrimoniale
du chef de service départemental de l´architecture ou son représentant
du responsable des études urbaines, direction de l´architecture et du patrimoine
du chef du département des publics de la direction des musées de France ou son représentant
et d´experts invités par le comité scientifique sur proposition de la délégation permanente.
Ces experts sont choisis en fonction des thématiques abordées, parmi des universitaires ou chercheurs (universités, écoles d´architecture, école normale supérieure, CNRS...), des représentants d´associations ou d´organismes divers compétents (Agence d´urbanisme, CAUE, pré-inventaire...).
Il se réunit au moins deux fois par an. La présidence est assurée par le représentant du directeur régional des affaires culturelles.
Afin d´assurer un suivi régulier des travaux, une délégation permanente, issue du comité scientifique et technique, est mise en place. Elle se réunit en tant que de besoin.
Elle se compose :
du directeur de l´aménagement urbain ou son représentant
du directeur des affaires culturelles de la Ville ou son représentant
du directeur du système d´information et télécommunication ou son représentant
du conservateur du musée Gadagne ou son représentant
du conservateur régional de l´inventaire
du conservateur responsable de l´inventaire de Lyon
du conseiller pour les musées.
DROITS D´EXPLOITATION ET DE DIFFUSION
Les droits et modalités de diffusion des résultats feront l´objet d´une étude juridique approfondie, réalisée par les services juridiques de la Ville et de l´Etat. Néanmoins, quelques principes peuvent d´ores et déjà être proposés:
1. L´EXPLOITATION DES DONNÉES BRUTES
Les informations brutes collectées dans le cadre de l´inventaire topographique durant les cinq années que couvre la convention, seront la propriété commune des deux maîtres d´ouvrage Etat et Ville de Lyon.
Elles pourront être exploitées par les deux maîtres d´ouvrage, soit pour des besoins relatifs à l´inventaire, soit pour des besoins propres, à condition que cette exploitation reste interne aux services des maîtres d´ouvrages.
2. LA DIFFUSION DES RÉSULTATS
A la fin de l´étude d´un territoire, des informations validées, éventuellement retravaillées, seront extraites des bases de travail, pour constituer des bases "diffusables" auprès du grand public. L´Etat et la Ville seront les co-auteurs de ces bases qui devront être dûment "estampillées".
Seules ces bases validées pourront être utilisées par les maîtres d´ouvrage pour élaborer, conjointement ou séparément, des produits de diffusion (interactifs, multi-médias, ouvrages, etc.).
Dans tous les cas, ces produits devront systématiquement porter le double copyright "Inventaire Général - Ville de Lyon".
Tout produit utilisant ou donnant accès au plan cadastral portera la mention "Origine cadastre - droit de l´Etat réservé".
Au-delà des cinq années couvertes par la convention, l´outil commun que représente le fond de plan cadastral sera conservé par les partenaires et utilisé selon les modalités définies ci-dessus.
Annexe 1. Définitions
Les ensembles
"L´ensemble est le jeu des relations de complémentarité qui s´établissent entre plusieurs oeuvres ou ouvrages rassemblés dans un même lieu, ou reliés par un même tracé". L´ensemble majeur peut être ici la ville de Lyon, c´est-à-dire le territoire des 9 arrondissements. Ce dossier sera ouvert dès le début de l´enquête et sera régulièrement enrichi tout au long de celle-ci, en particulier par les apports bibliographiques, iconographiques. Il sera bien sûr indispensable d´établir des liens avec les ensembles extérieurs à la ville proprement dite (Villeurbanne, périurbain...). Il faudra de plus s´interroger sur les limites de ce dossier : limites administratives recouvrant une certaine réalité historique, limites plus historiques comme celles de la ceinture de fortification retenue par la proposition du site historique dans le cadre du Patrimoine mondial, ou autres à déterminer.
D´autres ensembles seront définis au cours de l´enquête. Il s´agit d´ensemble non bâtis quartiers, rues ou places remarquables soit par leur ancienneté, soit par leur schéma d´urbanisme volontaire, ...ou d´ensembles bâtis : lotissements, cimetières...
Les édifices
"L´édifice est un bâtiment ou un groupe de bâtiments, affectés à une même destination, construits sur un terrain d´un seul tenant, et formant une unité de propriété".
Une des étapes importantes du recensement du patrimoine est de reconnaître et de délimiter les édifices, en particulier de les restituer, lorsqu´ils ont été divisés, ou au contraire regroupés, lors des mutations successives de propriétés (par ex. dans le cas des établissements religieux vendus à la Révolution).
La notion d´édifice fait appel aux catégories architecturales : architecture religieuse, architecture publique, architecture privée...
Les édicules
"L´édicule n´a pas d´espace intérieur habitable". Entrent dans cette catégorie les fontaines, les kiosques... S´y rattachent les monuments commémoratifs, votifs ou funéraires ; les ouvrages d´art sont des édicules propres au génie civil.
Les objets mobiliers
Le décor porté par l´architecture, les huisseries et leurs annexes, sont traités selon le système descriptif des objets mobiliers. Il en sera éventuellement de même pour les objets qui pourraient être découverts dans le cadre du recensement.
Chercheuse au service de l'Inventaire