• enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Immeuble d'habitation dit le 150 ou la Maison des Arméniens
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Vienne

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vienne patrimoine industriel - Vienne
  • Hydrographies la Gère
  • Commune Vienne
  • Lieu-dit Vallée de la Gère
  • Adresse 167 rue Lafayette
  • Cadastre 2005 AT 187

C'est ici que commence la zone de saisine archéologique de Vienne. En 1824, ce lieu se situait dans le faubourg Pont Evêque, en dehors des remparts et des portes de la ville de Vienne. L'immeuble dont on parle ici se trouve à l'emplacement de l'ancienne parcelle n°260 et sur une partie de la n°261, section C du cadastre napoléonien. Ces parcelles n'étaient pas bâties en 1824. En 1875, le terrain appartenait à Angeniol François, rentier. Il est resté inoccupé jusqu'en 1891 au moins. Ce bâtiment a été construit dans le 1er quart XXème. Il devait probablement servir d'atelier ou d'entrepot car il reprend les caractéristiques de cette typologie (long, sur deux ou trois niveaux, fenêtres régulières). Après la Première Guerre mondiale, l'industrie viennoise manquait de main d'oeuvre et la direction des établissements Pellet (fondés en 1860) eut l'idée de recruter des ouvriers à Marseille. A cette époque, le génocide arménien avait poussé bon nombres de familles à fuir dans cette ville. C'est donc parmi ces réfugiés que l'usine Pellet trouva sa main d'oeuvre. Les premiers arméniens arrivèrent à Vienne en 1922. Ils s'installèrent d'abord dans des locaux souvent insalubres du quartier St Martin. Puis la direction Pellet fit rénover ce bâtiment qui portait alors le numéro de rue 150 rue Lafayette. Il possédait électricité, eau courante, et sanitaires. Plus de 30 familles, soit prés de 200 personnes, ont bénéficié de ce geste paternaliste. Les établissements Pascal Valluit à Estressin ont été les premiers à proposer ce genre d'habitat ouvrier aux arméniens logés au Kemp. Cette maison des arméniens est restée occupée jusque dans les années 1987, date à laquelle l'usine Pellet ferma ses portes.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle

Cet immeuble composé de deux corps de bâtiment se situe sur la rive droite de la rivière de la Véga, à l'angle de la rue Lafayette et de la rue de Seigne.L'ensemble, qui n'est nulle part accoté, mesure environ soixante-dix mètres de longueur en façade sur rue et sept mètres de largeur.Les deux corps de bâtiment accotés l'un à l'autre s'élèvent sur deux et trois étages. Ils sont couverts par des toitures à deux versants avec avant-toit, portées par des charpentes en bois. Chaque extrémité, au Nord et au Sud, se termine par un mur pignon à redans.Les façades sur rue, orientées à l'Est, sont alignées et sont chacune composées de neuf travées de fenêtres rectangulaires à appui saillant. Le rez-de-chaussée est percé de grandes portes de garages avec en linteau des poutres métalliques. On en compte huit sur le premier corps de bâtiment et quatre sur le second, dont le reste du rez-de-chaussée est un mur aveugle.Les façades arrière sont occupées par des coursives à tous les étages qui distribuent les appartements. Les ouvertures de ce côté-ci sont également très régulières, chaque appartement ayant une porte piétonne et deux fenêtres rectangulaires.Les étages sont desservis par trois escaliers :Un escalier droit en béton, suspendu contre la façade aveugle orientée au Sud, permet d'accéder au premier étage.Un second escalier béton à une volée tournante se situe dans une cage hors-oeuvre à la séparation entre les deux corps de bâtiment. Il dessert les deuxièmes et troisièmes étages.Enfin un dernier escalier à deux volées droites qui dessert les trois étages se situe sur la façade Nord dans une cage semi hors-oeuvre, éclairée par des séries de jours étroits.

  • État de conservation
    mauvais état, désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Son histoire particulière en fait un bâtiment majeur de la vallée. Il est lié à l'usine Pellet, dominante dans l'industrie de la chaussure, mais aussi à la mémoire de tout un peuple, persécuté puis en fuite et enfin intégré dans la vallée de Gère. Il est le symbole de la nouvelle vie des personnes ayant connu le génocide. De nombreux témoignages en parlent de façon positive et émouvante et le qualifient de havre de paix. Il est donc très important d'un point de vue historique, sociologique et mémoriel.

Bibliographie

  • RAYMOND, F., Plan général d'alignement à parcelles fermées de la ville de Vienne, accompagné de son index de noms, échelle 1/2000, CREAM, 1875 RAYMOND, F., Plan dressé par le géomètre soussigné, échelle 1/2000, CREAM, 1891

  • RAYMOND, F., Plan dressé par le géomètre soussigné, échelle 1/2000, CREAM, 1891

  • PUISSANTIN, F., "Les familles du 150", in Le Dauphiné libéré 11 mai 2006 GIRARDOT PENNORS, H., Les contreforts du patrimoine, la dialectique du patrimoine et de la mémoire dans la vallée de la Gère, mémoire de Master 2 professionnel "Sociologie appliquée au développement local", Université Lyon 2, Directeurs de mémoire : François Portet et André Micoud 2005-2006

Documents figurés

  • Plan napoléonien, échelle : 1/2500ème, services techniques, Mairie de Vienne 1824

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2009