Dossier d’aire d’étude IA00141346 | Réalisé par
Renaud-Morand Bénédicte (Contributeur)
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
  • enquête thématique régionale, villes en Auvergne
L'Auvergne des villes
Copyright
  • © Région Auvergne - Inventaire général du Patrimoine culturel, ADAGP

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Auvergne

Au début du XIXe siècle, la principale forme urbaine héritée, sauf exceptions, reste celle des noyaux à réseau désordonné de rues, encombrées de saillies (encorbellements et surtout escaliers), générant des effets de coulisses et des impasses. La région ayant été épargnée par les conflits (les bombardements), il n'est pas étonnant qu'elle apparaisse pour certains comme un conservatoire spécialisé dans ce genre d'héritage.

À partir de la promulgation de la loi du 16 septembre 1807, toutes les villes françaises doivent se doter d’un plan d’alignement : il s’agit de faciliter la circulation dans ce réseau désordonné de rues.Cournon (Puy-de-Dôme). Exemple d'un plan d'alignement de traverse dite "chemin d'intérêt commun". Le plan est dressé par l'agent-voyer d'arrondissement en 1882. Archives municipales de Cournon-d'Auvergne. 1 O 13. (Photo chercheure). Aux plans d'alignement issus de la loi de 1807 (en général dressés par des géomètres, en collaboration éventuellement avec des architectes), s'ajoutaient les plans d'alignement des voies principales traversant les localités. Ils étaient l'oeuvre des ingénieurs des Ponts et Chaussées lorsqu'il s'agissait des routes impériales (puis royales puis nationales) de 1ère et seconde classes et celle d'agents-voyers recrutés localement pour les routes impériales de 3e classe, les routes départementales et les chemins vicinaux (à partir de la loi de création des services vicinaux du 21 mai 1836).Cournon (Puy-de-Dôme). Exemple d'un plan d'alignement de traverse dite "chemin d'intérêt commun". Le plan est dressé par l'agent-voyer d'arrondissement en 1882. Archives municipales de Cournon-d'Auvergne. 1 O 13. (Photo chercheure). Aux plans d'alignement issus de la loi de 1807 (en général dressés par des géomètres, en collaboration éventuellement avec des architectes), s'ajoutaient les plans d'alignement des voies principales traversant les localités. Ils étaient l'oeuvre des ingénieurs des Ponts et Chaussées lorsqu'il s'agissait des routes impériales (puis royales puis nationales) de 1ère et seconde classes et celle d'agents-voyers recrutés localement pour les routes impériales de 3e classe, les routes départementales et les chemins vicinaux (à partir de la loi de création des services vicinaux du 21 mai 1836).

En 1919, la loi de planification urbaine dite loi Cornudet, complétée en 1924, remplace les plans d’alignement par des plans d’aménagement, d’embellissement et d’extension. Elle représente en quelque sorte l’aboutissement des idées qui se mettaient en place depuis le XVIIIe siècle. D’autres dispositions suivent alors à un rythme plus soutenu jusqu’à nos jours (mise en place des plans d'aménagement régionaux en 1935, loi du 2 février 1941 qui réorganise les services de l'urbanisme, loi du 15 juin 1943...plans d'urbanisme directeurs à partir de 1958, schémas directeurs d'aménagement urbain, plans d'occupation des sols, plans locaux d'urbanisme...) .

Lorsqu’aux textes de loi qui concernent tout le territoire national on ajoute les décisions proprement municipales, on se rend compte que l’emplacement des édifices est un sujet âprement discuté et que les décisions prises alors sont propres à donner un sens à l’espace.Châtel-Guyon (Puy-de-Dôme). Rue du Docteur-Levadoux. La poste : située délibérément à mi-pente entre la partie basse de la ville où se trouve le centre thermal et où évoluent les curistes, et le centre historique, en partie haute, où demeurent les contribuables. De façon à satisfaire la direction des postes en même temps que les représentants des habitants (les conseillers municipaux).Châtel-Guyon (Puy-de-Dôme). Rue du Docteur-Levadoux. La poste : située délibérément à mi-pente entre la partie basse de la ville où se trouve le centre thermal et où évoluent les curistes, et le centre historique, en partie haute, où demeurent les contribuables. De façon à satisfaire la direction des postes en même temps que les représentants des habitants (les conseillers municipaux).

Les frontières régionales ne sont pas étanches aux mouvements d’idées1. C’est l’évidence lorsque les lois qui conduisent à la production de plans d’aménagements sont à appliquer sur tout le territoire national. Mais parfois les représentants de l’État (préfets ou Conseil des bâtiments civils ou Commission supérieure d'aménagement, d'embellissement et d'extension des villes...) freinent localement les projets. Il est possible à ce sujet qu’entre autres paramètres, les situations financières des villes n’auraient de toute façon pas permis leur mise en oeuvre ou bien au risque d’un endettement important. Cela reste à prouver. Au vu des projets monumentaux que recèlent les archives (ceux par exemple conçus pour Brioude en 1818 ou pour Aubière en 1938), le citoyen est incité à se poser la question : ma ville a-t-elle échappé à ou a-t-elle été privée d’une transformation majeure ?

La référence à l’espace parisien s’impose en Auvergne - ailleurs aussi - comme modèle esthétique chez plusieurs représentants du pouvoir local, sans que les instances nationales n’y soient pour quelque chose. La migration des règlements, à l’initiative de ces mêmes responsables, se révèle d’un fort pouvoir unificateur en matière de formes urbaines.

Ce sont des instructions étatiques qui prônent étalement et zonage à partir des années 1920 jusque dans les années 1960, pendant qu’en région Gaston Bardet d’un côté, Bernard Minot de l’autre, préviennent des méfaits de ces politiques urbaines dès les années 1940. Tous, élus et professionnels de l'aménagement, se heurtent à la difficulté de « prévoir l’avenir », inhérente au projet urbain.

Comprendre la formation du territoire, c’est se préoccuper de fonctionnement mais aussi d’histoire du goût : les pans coupés aux angles de rues, destinés au départ à faciliter la circulation (des véhicules mais aussi celle des piétons d'après une délibération du conseil municipal de Moulins datant de 1912), ont été jugés « très beaux » par certains au XIXe siècle, et leur multiplicité peut s’expliquer aussi avec ce type d’argument.

L’espace urbain est affaire de citoyens. Il arrive que les habitants expriment plus ou moins nettement la conscience qu’ils ont de « participer au théâtre de la rue » (l'expression est de Françoise BOudon) à travers les constructions qu’ils commanditent. Le rôle des habitants a été repéré à d’autres niveaux et dans différents registres. Par exemple, le beffroi de Moulins était naturellement protégé par l’attachement que les habitants lui manifestaient, relate un texte de 1824. L’hôtel de ville de Tence est reconstruit sur son ancien emplacement à la demande des Tençois, les emplacements des halles de Riom et de Maurs ont été désignés par des pétitionnaires entendus. Les enquêtes de commodo et incommodo et toute autre enquête préalable à des aménagements d’envergure ont eu plus ou moins de succès selon les villes, les époques et les projets, ce qui revient à dire que les habitants se mêlent plus ou moins selon les endroits et les périodes de la fabrication des espaces dans lesquels ils vivent.Moulins (Allier). Place de l'Hôtel-de-Ville avec à gauche le beffroi dont il était écrit dans le procès-verbal du plan d'alignement daté du 1er mai 1828 (AN, F 1a-2002-238) : "L"horloge qui est fort ancienne et à laquelle tous les habitants tiennent beaucoup serait conservée". Ainsi, sans même qu'il soit nécessaire de protéger le monument au titre des Monuments historiques, les habitants sont à l'origine de sa sauvegarde : il s'agit probablement du plus efficace des types de sauvegarde patrimoniale. Moulins (Allier). Place de l'Hôtel-de-Ville avec à gauche le beffroi dont il était écrit dans le procès-verbal du plan d'alignement daté du 1er mai 1828 (AN, F 1a-2002-238) : "L"horloge qui est fort ancienne et à laquelle tous les habitants tiennent beaucoup serait conservée". Ainsi, sans même qu'il soit nécessaire de protéger le monument au titre des Monuments historiques, les habitants sont à l'origine de sa sauvegarde : il s'agit probablement du plus efficace des types de sauvegarde patrimoniale.

Dans le dossier dit dossier collectif intitulé "Villes en Auvergne : les formes urbaines", on trouvera un exposé illustré des différentes caractéristiques morphologiques qu'ont en commun l'ensemble des 91 villes, issu d'un constat in situ. Ce même dossier est illustré également d'un choix d'extraits de plans généraux d'alignement de différentes villes, issus de l'application de la loi de 1807, présentés dans l'ordre chronologique, tous départements confondus (depuis une première version du plan de Brioude, en Haute-Loire, dont la datation la plus probable est 1817-1818 jusqu'au plan de Mauriac, dans le Cantal, daté de 1880-1881) : ces plans pourraient constituer une indication générale de ce vers quoi tendent les municipalités ; leur rassemblement met en évidence des objectifs communs entre villes, suscités bien évidemment par l'injonction législative. Les plans produits à l'occasion de la promulgation de la loi Cornudet (1919-1924), présentés de la même manière, dans un ordre chronologique, constituent en quelque sorte les derniers marqueurs d'une manière de concevoir les espaces urbains, que les plans d'alignement avaient inaugurée, la rupture consistant essentiellement à prévoir une évolution du tissu par zonage et dans une logique de discontinuité du bâti, à partir des années 1960.

1L'historien de l'architecture et de l'urbanisme François Loyer a eu l'occasion d'écrire que l'identité "[...] est le produit de multiples courants extérieurs auxquels il s'agit de donner une traduction [...] ce défi de l'assimilation passe par une nécessaire hybridation entre le local et l'international". L'architecture de la Grèce au XIXe siècle (1821-1912), École française d'Athènes : Athènes, 2017.

La région et son réseau de villes.

L’entité administrative de l’Auvergne comprend, outre les unités bien identifiées des anciennes Basse et Haute-Auvergne, une grande partie du Bourbonnais, et une enclave du Velay. Le Bourbonnais a formé une unité politique, que l’on retrouve dans la constitution du département de l’Allier et de l’évêché de Moulins, mais des solidarités profondes, notamment culturelles, unissent l’Auvergne et le Bourbonnais, entre autres régions, dans ce que Pierre Bonnaud a baptisé la « France médiane ». Le Velay, lui, inscrivait son histoire avant la Révolution dans celle du Languedoc. L’entité géographique plus vaste à laquelle Auvergne, Bourbonnais et Velay appartiennent reste prioritairement le Massif central.

D’après Jean-Luc Fray, la primauté du facteur ecclésial est une caractéristique des « lieux centraux » d’Auvergne dès le bas Moyen Âge. Sur les soixante villes, ou « localités centrales » médiévales, vingt avaient une origine antique, avec une spécificité auvergnate et bourbonnaise : sur ces vingt, cinq étaient des stations thermales dès l’Antiquité.

Dès cette époque, l’altitude apparaît comme une donnée trop contraignante à l’implantation mais des exceptions sont à noter : Saint-Flour (881 m d’altitude), Mauriac (722 m), Aurillac (685 m), Le Puy-en-Velay (630 m) et Herment (823 m). Les voies navigables (Allier et Dore) sont attractives (Pont-du-Château, Pont-de-Dore), de même que la « voie régordane » (la route de Paris au Midi languedocien) : dix villes sont disposées sur son tracé ou à proximité. C’est d’ailleurs un des facteurs qui conduit à un « retournement de centralité » : Moulins supplante à partir du XVe siècle les centres de pouvoir que sont Souvigny et Bourbon-l’Archambault, grâce à sa situation dans la vallée de l’Allier. Nous noterons aussi que le roi et les seigneurs locaux (comtes d’Auvergne principalement) se sont lancés dans la création de villes nouvelles aux XIIe et XIIIe siècles (Montferrand, Riom, Ardes-sur-Couze…). Pour ce qui concerne les débuts de l’époque moderne (XVIe-XVIIe siècles), nous ne disposons donc pas de référentiel complet sur la région, qui permettrait de saisir les localités centrales du Moyen Âge dans leur évolution. Paul Claval a cependant publié en 1984 des cartes de France destinées à figurer l’évolution du réseau urbain français jusqu’au milieu du XVIe siècle : il observe qu’entre la Gaule romaine et cette date, « une trame enfin régulière de villes petites et moyennes » s’est mise en place. Au vu des cartes produites par cet auteur (sur lesquelles les villes sont figurées par des points anonymes), il semblerait que l’Auvergne illustre particulièrement bien cette transformation du territoire. Au début du XIXe siècle, la région, spécialement la zone centrale située entre Gannat et Brioude, se distingue par un pullulement de villes et bourgs. Il n’y a qu’en Alsace et autour de Nîmes et Avignon qu’un phénomène semblable est visible sur la carte de France produite par les chercheurs de l’École des Hautes Études en Sciences sociales à partir des résultats d’enquêtes de 1806 et 1809.

Le maillage formé par l’ensemble des villes est un facteur de cohésion pour la région mais il ne se serait que progressivement transformé en réseau urbain, au sens d’un ensemble de villes « reliées entre elles d’une manière durable et structurante par des interactions et des flux d’échanges matériels et immatériels ». D’après les géographes, ce n’est qu’à partir des années 1970 qu’une « pyramide urbaine » se serait dégagée. Pierre Estienne montre que les relations, de quelque nature que ce soit, entre Aurillac et Clermont-Ferrand ont significativement augmenté à partir de cette date, au détriment des relations entre Aurillac et Paris. Actuellement, le réseau urbain auvergnat fonctionne bien d’après Jean-Charles Edouard. Cet auteur se sert du concept de réseau urbain pour indiquer un « ensemble de villes hiérarchisées et interdépendantes dans un espace donné ».

Des villes, des buttes et la multipolarité.

Si l’altitude apparaît comme une donnée trop contraignante à l’implantation des agglomérations au Moyen Âge, on observe en 2007 une accentuation de la mise à l’écart des zones de montagne, corrélée à l’extension de l’étalement périurbain et à une dynamique démographique qui se diffuse sur l’axe central Brioude-Vichy. En privilégiant la circulation dans les vallées, une aire métropolitaine s’est étendue à cheval sur les deux entités Auvergne et Bourbonnais en les soudant, et délaissant par ailleurs les zones d’altitude. Cette mise à l’écart aurait commencé, d’après Daniel Martin, au XVIIIe siècle. Ainsi écrit-il qu’à la veille de la Révolution le réseau routier était « inégalement réparti au profit de la Basse-Auvergne, laissait largement en dehors les hautes terres et ne rompait pas l’isolement de nombreuses paroisses […]. Si les routes “des intendants” favorisèrent, en principe, le développement du roulage, leur insuffisante densité […] contribuèrent paradoxalement à l’enclavement d’une Auvergne certainement plus ouverte et franchissable du temps des mulets et du portage » !

L’organisation des territoires urbains, quand elle est manifestement liée au relief de la région, doit encore compter avec des sites de buttes, qui « entraînent souvent le dédoublement de l’agglomération » (ville haute, ville basse). Parmi les plus représentatives des quatre-vingt-onze villes sélectionnées figurent Clermont et Montferrand mais aussi Riom (Puy-de-Dôme), pour lesquelles Marilyne Doutre parle « d’acropole », Saint-Flour (Cantal), Lapalisse (Allier), et Thiers (Puy-de-Dôme). Pour ce qui concerne l’agglomération de Clermont, Hélène Dartevelle écrit : « La mise en scène des villes était une préoccupation chère aux Romains. Le relief particulier du bassin de Clermont [« nombreuses buttes et autres édifices volcaniques »] s’est particulièrement bien prêté à cet exercice […] ». Puis, la ville haute correspond classiquement au lieu d’implantation d’un château ou d’un établissement religieux fondateur, et la ville basse aux abords des rivières, recherchées en priorité par les tanneurs. Il peut y avoir eu aussi dédoublement d’origine médiévale quand « les influences entre église paroissiale et château, au lieu de se conjuguer, se sont concurrencées ». Et si la ville dispose de plusieurs buttes plus ou moins importantes, certaines pourront avoir un rôle de « mobilier urbain » : les dykes (murs de lave) du Velay font office de socles pour des statues ou des croix (Vierge ou statue de Saint-Joseph au Puy-en-Velay, Vierge de Laroquebrou, calvaires d’Yssingeaux et, dans le Puy-de-Dôme, calvaire et monument aux morts de Châtel-Guyon…), ou bien favorisent l’aménagement de squares ou jardins-belvédères (parc de Montjuzet à Clermont-Ferrand, Longpuy à Châtel-Guyon, sur le sommet duquel a été érigé le monument aux morts…). Mais les localités peuvent aussi se trouver dédoublées pour d’autres raisons. Bien sûr, les gares, qui elles aussi préfèrent les lieux de plaine, constituent, comme ailleurs en France, un pôle attractif distinct du noyau urbain d’origine, de même que les routes importantes, quand elles ne sont pas réellement traversantes (comme à Riom par exemple où la voie Régordane devenue route royale a constitué l’axe d’implantation du lotissement médiéval, dont la ville n’est que le développement). On peut pourtant parler de dédoublement dans certaines localités quand le quartier de la gare apparaît comme un secteur disjoint du reste de la localité : Vic-sur-Cère (Cantal) correspond à ce schéma, et aussi a fortiori les cités devenues noeuds ferroviaires comme Saint-Germain-des-Fossés (Allier), et surtout Neussargues (Cantal). Dans ce dernier cas, le quartier de la gare a attiré mairie et commerces et seul l’édifice religieux continue d’animer le noyau historique. Suivant ce même principe, nous constatons des dédoublements lorsque des puits de mines ont été ouverts dans les alentours de localités plus anciennes (Commentry dans l’Allier, Saint-Eloy-les-Mines ou Brassac-les-Mines dans le Puy-de-Dôme), lorsqu’un quartier industriel est créé aux abords d’un canal juste ouvert (à Montluçon, avec la « Ville-Gozet », après l’ouverture du canal du Berry en 1834), lorsque des thermes ont été construits sur des sources situées en contrebas des villages les plus proches (à La Bourboule surtout, dans le Puy-de-Dôme, en contrebas de Murat-le-Quaire), ou encore, dans le cas de Besse et Super-Besse (Puy-de-Dôme), lorsqu’une station de ski a été ouverte sur le territoire communal.

À l’inverse, l’Auvergne présente le cas particulier de Clermont et Montferrand, deux villes anciennement indépendantes (le coeur de chacune est situé au sommet d’une butte). En 1630, le gouverneur avait obtenu un édit de Louis XIII afin qu’elles soient réunies pour constituer une grande capitale régionale. Le texte prévoyait notamment l’interdiction de bâtir sauf dans l’espace vide qui s’étendait entre les deux villes. Si le rassemblement n’a été effectif qu’un siècle plus tard, Montferrand étant alors reléguée officiellement au rang de faubourg de Clermont, alors rebaptisée Clermont-Ferrand, il semble inaugurer une politique de regroupement urbain dont les fondements applicables à tout le territoire national ne verront le jour qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. La loi du 15 juin 1943 ouvrait alors la possibilité de produire des Plans d’aménagement sur des territoires comprenant plusieurs communes (on parle à cette époque de « région » pour qualifier cet ensemble). Par exemple, Vichy, Bellerive-sur-Allier et Cusset font l’objet d’un même plan d’aménagement (finalisé en1947). Cette politique de regroupement est elle-même annonciatrice des créations de communautés de communes (1999). Aujourd’hui, le « Schéma de cohérence territoriale » (SCOT) du Grand-Clermont se veut multipolaire et le semis de buttes des environs de Clermont est présenté comme l’occasion « d’affirmer la lisibilité de la structure multipolaire » du territoire concerné, et de « mettre en scène les espaces bâtis ».

Documents d'archives

  • AD Puy-de-Dôme. S 5968. Gares : plans : Aigueperse, Riom, Gerzat, Clermont ; Sarliève, Le Cendre, Coudes, Les Martres, Vic-le-Comte, Issoire, Le Broc, Brassac. Par M. Populus, ingénieur des Ponts et Chaussées et du Contrôle. 1862-1908.

    Ces plans de gare indiquent les environnements immédiats de chacune des gares.

    AD Puy-de-Dôme : S 5968

Bibliographie

  • BOIRON, Isabelle, BUCAILLE, Richard, JAY, C. et al. Des esthétiques méconnues : II. Art laïque et architecture civile dans le Puy-de-Dôme (1789-2005). Clermont-Ferrand : Conseil général du Puy-de-Dôme (Carnets patrimoniaux du Puy-de-Dôme ; 9), 2005.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : 63.318 ou CDP I074
  • BUCAILLE, Richard, VIRIEUX, Jeanne. Des esthétiques méconnues : III. Thermalisme et architecture thermale en Puy-de-Dôme (XIXe -XXIe siècles). Clermont-Ferrand : Conseil général du Puy-de-Dôme (coll. "Carnets patrimoniaux", n°3), 2013.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : 63.489 ou CDP M131
  • CENTRE d'ETUDES FOREZIENNES. Centre interdisciplinaires d'études et de recherches sur les structures régionales. Colloque de Saint-Etienne, 27-28 novembre 1970. Les villes du Massif central. Réd. Pierre Estienne, et al. Actes du colloque,1971.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : 63.210
  • Centre d'études et de recherches appliquées au Massif central (CERAMAC). L'Auvergne urbaine. Mythes et réalités de la ville auvergnate. Clermont-Ferrand : CERAMAC (CERAMAC ; 18), 2002.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : CDP AUV210
  • ESTIENNE, Pierre. Villes du Massif central. Le Puy : Presses universitaires de France (Publications de la faculté des lettres et sciences humaines de Clermont-Ferrand ; XV), 1963.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : AUV216
  • FABRE, Xavier. Aux villes du centre. Massif central. L'esprit des hautes-terres. Paris : éditions Autrement (collection "France" ; n° 15), 1996, p. 158-167.

    p. 158-167
  • GRENIER, Lise, dir. Villes d'eaux en France. Paris : Institut français d'architecture/Hazan, 1984.

  • Inventaire général. Service régional de l'Inventaire d'Auvergne. Les villes en Auvergne. Fragments choisis. Réd. RENAUD-MORAND, Bénédicte. Lyon : Lieux dits (Cahiers du patrimoine ; 109), 2014.

  • [Exposition. Archives départementales de l'Allier, Yzeure. 1993]. La ville au XVIIIe siècle. Urbanisme et architecture en Bourbonnais. Réd. Jean-Luc Lascar. Moulins : Conseil général de l'Allier, 1993.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : 03.058 ou CDP J012
  • MARTIN, Daniel, dir. L'identité de l'Auvergne (Auvergne - Bourbonnais - Velay), mythe ou réalité historique. Essai sur une histoire de l'Auvergne des origines à nos jours. Nonette : Créer, 2002.

  • RENAUD, Bénédicte. La morphologie des villes en Auvergne, en quatre ans. In MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION, et AL. Colloque "1794, 1964, 2004, 2014. Dynamiques d'une aventure de l'esprit : l'Inventaire général du patrimoine culturel" (Cahiers du patrimoine ; 115 ; 2014 ; Paris). Une aventure de l'esprit. L'Inventaire général du patrimoine culturel. Lyon : Éditions Lieux dits, 2016, p. 166-173.

Périodiques

  • BARDET, Gaston. Vingt ans d'urbanisme appliqué. Architecture d'aujourd'hui, mars 1939, n°3, p. 2-3.

    Le titre de l'introduction donnée par G. Bardet est le thème du numéro de la revue.

    p. 2-3
  • LAURENT, Christophe. Il faut savoir arrondir les angles. Auvergne architectures, 2008, n°45, p. 23.

    p. 23

Annexes

  • Références archivistiques : sources manuscrites, sources imprimées, documents figurés.
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2017
© Région Auvergne - Inventaire général du Patrimoine culturel
Renaud-Morand Bénédicte
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.