• inventaire topographique
Les maisons et les fermes du canton de Grignan
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison, ferme
  • Aires d'études
    Grignan
  • Adresse
    • Commune : Drôme

Les bourgs castraux du canton se sont formés dans l'ensemble au cours du 13e siècle, mais il ne subsiste aucune maison de cette époque. Le village de Montjoyer, ancienne grange monastique, fait exception : il reste des vestiges datables du 13e siècle dans une maison, ainsi que des baies isolées. Ailleurs, les maisons repérées les plus anciennes conservent les fondations (cave, étage de soubassement) et en partie leur structure de la fin de l'époque médiévale, distribution, cage d'escalier. Plus visibles sont des éléments fragmentaires en façade ou quelques baies lorsque la façade n'a pas été entièrement remaniée : fenêtres à croisée ou à traverse à moulures prismatiques (14e siècle) à Taulignan, Grignan, Rousset-les-Vignes, Salles-sous-Bois, portes à linteau en accolade (15e-16e) nombreuses à Réauville et à Salles-sous-Bois. La date relevée la plus ancienne, 1582, la seule du 16e siècle, est gravée sur le linteau d'une maison du Grand Faubourg à Grignan, époque où ce quartier a été constitué par Louis Adhémar. Le corpus des dates relevées (268) dans l'ensemble des maisons et des fermes comprend 22 dates du 17e siècle (8,2 %), 62 du 18e siècle (23,2 %), 156 du 19e siècle (58,2 %), 27 du 20e siècle (10 %). Les 41 dates portées de la 2e moitié du 18e siècle, nombreuses en agglomération, témoignent d'une volonté de moderniser les maisons urbaines. Le 19e siècle est une période de forte construction, particulièrement le milieu du siècle : sur les 156 dates relevées, 90, dont 54 dans des fermes, se situent entre 1827 et 1875. Certains édifices, surtout les fermes, portent plusieurs dates marquant les agrandissements successifs du bâtiment ; ainsi une ferme de Valaurie ne compte pas moins de cinq dates, la 1ère de la fin du 18e siècle, la dernière sur une porcherie ajoutée en 1921. Si certaines fermes sont des constructions nouvelles, d'autres ont été reconstruites à l'emplacement d'une ferme antérieure ou d'un simple bâtiment rural. Le chronogramme n'est donc pas entièrement significatif d'une époque de construction, mais il corrobore les statistiques observées dans l'ensemble des maisons et fermes non datées. Sur 855 immeubles repérés, 711 sont antérieurs à 1835, date du cadastre napoléonien. Ce sont 416 maisons sur 479 repérées, soit 87 %, et 295 fermes sur 376, soit 78 % ; près d'un quart des fermes repérées (81) ont été construites dans le courant du 19e siècle. Les dates du 20e siècle n'ont été relevées que sur des édifices repérés plus anciens : elles marquent un ajout, une transformation, un changement de propriétaire, voire un événement politique ou personnel (1915 à Salles).

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : Epoque contemporaine
    • Secondaire : Fin du Moyen Age

Les maisons et les fermes du canton de Grignan sont construites en moellon de calcaire ou de molasse des anciennes carrières de Chamaret, Grignan ou Taulignan, et couvertes de tuiles creuses, les rives des toits soulignées d'une génoise de 2 à 4 rangs. Les élévations sont généralement enduites. La tuile plate mécanique, apparue à la fin du 19e siècle, est utilisée sur des bâtiments annexes comme les hangars, ou sur des demeures bourgeoises élevées à cette époque (domaine Urdy à Saint-Pantaléon, Fontjeugne à Chamaret, maison Chapon à Grignan). Les chaînes d'angle et encadrements de baies sont en pierre de taille locale ; on trouve parfois des linteaux de bois dans les dépendances, la brique est rare sauf pour les pigeonniers intégrés en élévation. Les bâtiments comptent en général 3 niveaux, 4 au plus. Autant dans les maisons que dans les fermes, le 1er est souvent un étage de soubassement, généralement voûté et abritant des dépendances, le logis se situant en majorité au 2e niveau. Six types de maisons et six de fermes ont été observés. Pour les maisons, le type 1, le plus urbain, correspond à des parcelles en lanière, à façade étroite : Taulignan intra-muros contient plus de 50% des maisons de ce type et Grignan 23 %. Le type 2 qui se caractérise, comme le type B des fermes, par un escalier extérieur desservant le logis à l'étage, reste très présent dans les bourgs plus ruraux comme Le Pègue et Réauville. Les maisons affichant un parti de façade régulier ou ordonnancé (type 4) sont nombreuses dans les gros villages et surtout les faubourgs ; le logis des fermes de type D adopte un parti semblable. Certaines maisons élevées sur des parcelles traversantes sont de type mixte et relèvent aussi du type 6, observé dans les villages à forte déclivité. Le type 5 concerne peu de maisons, la plupart du temps isolées dans la campagne, ce qui permet leur développement. Les fermes de types E et F (31%), dont le logis à l'étage est précédé d'un perron ou d'une galerie sur voûtes, ont un caractère régional très affirmé. Les paramètres de repérage des fermes, qui disposent toutes d'une cour, prennent en compte leur plan : la ferme de plan en L, qui comprend une aile en retour sur cour, est la plus répandue dans le canton (42 %) ; la ferme de plan linéaire reste très fréquente (25 %), de même que la ferme de plan en U (30 %), résultant de l'ajout successif à une ferme originelle de plan linéaire de corps de bâtiment autour de la cour. Enfin, on trouve à Taulignan, Montbrison-sur-Lez et Chantemerle-lès-Grignan quelques anciens habitats troglodytiques (2 % environ) creusés dans le "safre" (molasse gréseuse ou marno-calcaire), parfois fermés d'un mur de façade en moellon, ou englobés dans une demeure construite autour.

  • Typologies
    MAISONS - Type 1 : logis à l'étage, accès par escalier intérieur latéral, parcelle en lanière, logis sur toute la profondeur de la parcelle, mur gouttereau en façade, deux portes au rez-de-chaussée, l'une desservant l'escalier et l'autre desservant les dépendances = 15,2 %. Type 2 : logis à l'étage, accès par escalier extérieur, dépendances ou communs au rez-de-chaussée = 19,8 %. Type 3 : logis au rez-de-chaussée et sur un ou deux étages, escalier intérieur = 26,3 %. Type 4 : logis au rez-de-chaussée et sur un ou deux étages, escalier intérieur, rez-de-chaussée contenant parfois une dépendance, façade à travées régulières, maison mitoyenne ou isolée, généralement avec cour ou jardin = 25,2 %. Type 5 : logis occupant deux étage ou plus, escaliers intérieur et extérieur, maison à deux corps de plan en L, généralement isolée dans un jardin = 9,1 %. Type 6 : logis occupant un ou plusieurs étages, escalier intérieur et/ou extérieur ; parcelle traversante, maison présentant un ou deux étages de soubassement sur rue basse = 19 %.£ FERMES - Type A : logis en rez-de-chaussée, dépendances agricoles dans le même bloc en longueur = 4,5 %. Type B : logis à l'étage, escalier extérieur, dépendances agricoles au rez-de-chaussée = 14 %. Type C : logis sur deux niveaux, escalier intérieur, dépendances agricoles dans le même bloc ou accolées = 34,5 %. Type D : logis sur deux niveaux, escalier intérieur, élévation régulière à travées, parties agricoles accolées ou/et isolées = 18 %. Type E : logis sur deux niveaux, escalier extérieur avec perron, galerie ou terrasse, dépendances agricoles contenues dans le bloc = 9,5 %. Type F : logis à l'étage, accès par escalier extérieur avec perron, galerie ou terrasse, dépendances agricoles au rez-de-chaussée, accolées et/ou isolées = 21,2 %.
  • Toits
    tuile creuse, tuile plate mécanique
  • Murs
    • calcaire
    • molasse
    • enduit
    • moellon
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 3 662
    • repéré 855
    • étudié 70
Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2011
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