Par lettres patentes du 7 novembre 1429, le duc Amédée VIII accorde au noble Jean Vivard, dit Chevalier, maitre-auditeur de la chambre des Comptes de Savoie le droit d'établir des artifices sur le Chéran, au lieu-dit Ranfian (Courrier des Alpes, 23 septembre 1845). Par la suite, il semblerait que le site appartiennent à la famille de Lescheraines. Le site apparaît sur la mappe sarde de 1728. Après la Révolution, les moulins sont exploités par les familles Perrier et Miguet. Ils apparaissent sur la carte de l’État-major français (années 1860) sous le nom « Moulins de Ranfian ». Le site est toujours visible sur le premier cadastre français de 1879. A cette date, il comporte un moulin et un moulin à chanvre appartenant à Victor Miguet ainsi qu'un moulin et un battoir appartenant à Jean Perrier. Le moulin Perrier apparaît dans le recensement des moulins de 1917 toutefois il ne semble plus en activité. Le document nous précise que Jean Perrier est décédé et que ses héritiers ont vendu en 1913 la force motrice à la Société électrique des Bauges dont le siège est au Châtelard. Le recensement de 1923 nous confirme que le moulin Perrier ne fonctionne plus depuis le décès du père il y a 25 ans. Le moulin n'est plus mentionné sur le recensement de 1924. La dernière occupante du moulin est Céline Picot. Après son décès, dans les années 1990, le moulin devient propriété de la commune du Châtelard.
- enquête thématique départementale, Patrimoine hydraulique des Pays de Savoie
- © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
- © Assemblée des Pays de Savoie
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Pays de Savoie - Châtelard (Le)
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Hydrographies
Chéran ; bassin-versant du Chéran
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Commune
Le Châtelard
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Lieu-dit
Ranfian
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Adresse
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Cadastre
2009
E
435
;
2009
E
436
;
2009
E
437
;
2009
E
438
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Dénominationsmoulin à farine
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Période(s)
- Principale : 2e quart 18e siècle
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Dates
- 1728, daté par source
Le site est situé sur la commune du Châtelard à la limite de la commune de la Motte-en-Bauges. Les artifices sont situés en rive droite du Chéran, en aval des artifices Despine-Miguet (IA73002816). Ils étaient alimentés par une dérivation mentionnée sous le nom "Canal de Ranfian". A l'origine, ce canal se divisait en deux bras pour alimenter les différents artifices. Les moulins étaient équipés de roues en bois horizontales. Par la suite, les deux moulins sont réunis pour former un seul bâtiment. Celui-ci est toujours visible. Il présente un plan rectangulaire sur deux niveaux : un rez-de-chaussée et un étage. Il est construit en pierre. Un escalier en pierre et un escalier en bois extérieurs permettent d'accéder au premier niveau. Le bâtiment est couvert d'un toit à longs pans en tôle ondulée. L'équipement du moulin a en grande partie disparu mais certains éléments sont toujours en place (paire de meule, blutoir, etc.). La roue horizontale n'existe plus mais son emplacement est bien visible. Une fontaine en pierre est présente le long de la façade ouest du bâtiment. Des meules réutilisées sont visibles dans le pavage de la cour. Les deux battoirs qui étaient des édifices sommaires, ne sont plus en place. Des amas de pierre témoignent de leurs emplacements.
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Murs
- pierre
- bois
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Toitstôle ondulée
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Plansplan rectangulaire régulier
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Étagesrez-de-chaussée, 1 étage carré
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Couvrements
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Couvertures
- toit à longs pans
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Escaliers
- escalier de distribution extérieur : en maçonnerie
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Énergies
- énergie hydraulique
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État de conservationdésaffecté, menacé
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Statut de la propriétépropriété d'un établissement public communal
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Sites de protectionparc naturel régional
Le site se trouve dans le PNR des Bauges. Le pont permettant d'accéder directement au moulin n'est plus praticable mais le site est toujours accessible à pied par un chemin partant du chef-lieu du Châtelard. La particularité du site est d'avoir continué à fonctionner avec une roue horizontale.
- © Archives départementales de la Savoie
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- © Ministère des finances, CIDF, Service du cadastre
- © Collections et clichés Musée Savoisien, Conseil général de la Savoie
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- © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
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Documents d'archives
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FR.AD073, C2592, Cadastre de 1728, Châtelard (le), 196, Vue 3, 1732.
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FR.AD073, 3P 7086, Premier cadastre français, Châtelard (le), Section E, feuille 5, 1882.
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FR.AD073, 81S52, Service hydraulique. Motte-en-Bauges (La). Affaires diverses (1880-1894). Scieries Frénaud, Mugnier (1861-1870), Richardet (1887), Chauland (1900), 1861-1894.
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FR.AD073, 3P 7087, Cadastre rénové, Châtelard (le), Section E, feuille 5, 1962.
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FR.AD073, 284 R 1, Moulins : recensements, Châtelard (Le), 1917.
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FR.AD073, 284 R 1, Moulins : recensements, Châtelard (Le), 1923.
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FR.AD073, 284 R 1, Moulins : recensements, Châtelard (Le) 1924.
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FR.AD073 sous-série J1706, Inventaire des moulins de Savoie. Association des amis des moulins savoyards. Nicole Gotteland, Louis Crabières, commune Châtelard (le), 1999.
Bibliographie
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Le Patriote Savoisien, 26 avril 1895.
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H.Bouvier, Histoire du Châtelard en Bauges, La fontaine de Siloë, Montmélian, 1997.
LÉON AYMONIER (1863-1934) PHARMACIEN AU CHÂTELARD
Léon Aymonier naît au Châtelard en1863. Il appartient à la lignée bourgeoise de cette famille, présente dans les Bauges depuis 1430. Sa mère tient un café dans le bourg, en complément d’un emploi à la poste ; son père est cultivateur. Son oncle, le commandant Étienne Aymonier, est administrateur en Asie du Sud-Est et spécialiste de la langue et de la culture cambodgiennes. C’est sans doute avec son soutien que Léon Aymonier entreprend des études de pharmacie à Grenoble, après son service militaire. Il obtient son diplôme en 1890. De retour au Châtelard après un stage à Paris, il achète en 1892 l’officine de Charles Gavard et épouse sa cousine germaine, Jeanne [...]. Quatre enfants naîtront, Paul (décédé en bas âge), Marthe, Paul et Marie-Louise.
UN PHOTOGRAPHE EN DEVENIR
La pratique amateur, si elle concerne un nombre croissant d’individus à la fin du 19e siècle, reste un hobby réservé à une élite sociale et culturelle. Léon Aymonier se livre à ses premières expériences photographiques dans les années1890. C’est peut-être auprès de Joseph Flandrin, son camarade d’internat à Grenoble et futur médecin accoucheur, que Léon Aymonier s’initie à la photographie. Les innovations techniques, en particulier la mise au point du gélatino-bromure d’argent au cours des années 1870, accélèrent la diffusion de cette pratique. La photographie n’est plus réservée aux seuls photographes professionnels, grâce à des temps de pose réduits et des appareils plus maniables. Faciles d’emploi et fabriqués industriellement, les négatifs sur plaques de verre sèches, prêts à l’emploi, ont la préférence de Léon Aymonier.
UN PHOTOGRAPHE EN MOYENNE MONTAGNE
Tantôt pharmacien, tantôt photographe, Léon Aymonier perfectionne sa pratique en consacrant à sa passion une partie importante de son temps. Il l’introduit dans les Bauges, espace rural de moyenne montagne. Si les photographes ambulants sillonnent les campagnes dès la fin du19e siècle, la majorité des studios professionnels est installée en ville, drainant une clientèle essentiellement urbaine. En l’absence de concurrent dans les Bauges, il improvise un studio photographique en plein air à proximité de son officine. Des années durant, se succèdent devant son objectif la population des Bauges dans sa diversité sociale et dans tous les âges de la vie.
Extrait de "Les Bauges de Léon Aymonier", Carnet de découverte des exposition, Exposition du Musée Savoisien, Chambéry, 2013.