Dossier d’œuvre architecture IA63002575 | Réalisé par
Renaud-Morand Bénédicte (Contributeur)
Renaud-Morand Bénédicte

Chercheure à l'Inventaire général du patrimoine culturel d'Auvergne-Rhône-Alpes.

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  • opération d'urgence
Nouvelle usine de tabac de Riom
Œuvre recensée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel, ADAGP

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Auvergne-Rhône-Alpes - Riom-Est
  • Commune Riom
  • Lieu-dit Zone industrielle La Varenne
  • Adresse du Stade avenue
  • Cadastre 2017 BE 257
  • Précisions
  • Dénominations
    usine de tabac
  • Appellations
    du SEITA, puis de la SEITA, puis Altadis, puis Imperial Tobacco
  • Destinations
    usine de tabac

Le 4 mai 2017 le service a été contacté par Paul Smith, chercheur à la direction générale des Patrimoines au ministère de la Culture, afin de suggérer l'ouverture d'un dossier d'urgence concernant la "nouvelle usine de tabac de Riom" dont la fermeture définitive était annoncée. Riom est en effet unique en France pour l'histoire des manufactures des tabacs, ayant conservé 1° les ateliers provisoires du Second Empire (ancienne caserne Vercingétorix), 2° la manufacture du XIXe siècle, et 3° l'usine moderne des cigarettes. La constitution du dossier se justifiait d'autant plus que le service avait produit un premier dossier sur l'ancienne manufacture du XIXe siècle (notice IA63001027 de la base de données nationale Architecture). Dans le but de conserver la trace minimale d'un état des lieux destiné à disparaître, un dossier d'urgence a donc été ouvert grâce à l'accueil dans les lieux de la direction d'Imperial Tobacco le 28 novembre 20171, le 11 décembre 2017 (campagne de photographies des intérieurs) et le 24 janvier 2018 (campagne de photographies des extérieurs).

1Nous remercions Monsieur Sébastien Depierre, directeur de l'usine, pour son accueil.

À la fin des années 1960, les bâtiments de la manufacture riomoise construite principalement entre 1876 et 1883, n'offraient plus suffisamment de possibilités d'adaptation aux conditions modernes d'exploitation, notamment en ce qui concerne la préparation générale des matières premières. En 1969, le SEITA (Service d'exploitation des tabacs) décide donc de faire construire une nouvelle usine dans la zone industrielle de la Varenne. Édifiée à partir d'août 1971, sur des plans produits par le bureau des études et de l'équipement du SEITA, ouverte le 1er septembre 1975, l'usine était en 1981 le principal centre de production de cigarettes en tabacs blonds en France, employant environ 550 personnes.

En 1980, le SEITA devient la SEITA (Société d'exploitation industrielle des tabacs et des allumettes), elle-même privatisée en 1995. En 1999, une alliance est créée avec Tabacalera (équivalent espagnol). La société franco-espagnole prend le nom d'Altadis. En 2008, Imperial Tobacco Group rachète Altadis. En novembre 2016, la fermeture de l'usine est annoncée.

Les machines en place en 2017, dont le déménagement est programmé pour la fin de la même année, ont une vingtaine d'années d'âge.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1971, daté par source

Le terrain de 21 hectares sur lequel est implantée l'usine est situé au croisement de plusieurs axes routiers et dispose d'un embranchement ferroviaire sur la ligne Clermont-Ferrand - Paris, comme l'ancienne manufacture. Il comprend une réserve foncière qui n'a jamais été utilisée. L'usine occupe une surface de 80 000 mètres carrés. Sont reliés au bâtiment principal trois pavillons affectés aux bureaux, au restaurant et aux vestiaires (et infirmerie). On compte aussi quatre pavillons isolés destinés à la direction. Le plan est semblable à celui de l'usine nantaise de Carquefou, dont la construction est achevée en 1974. Un parc de stationnement de 260 places précède l'entrée principale du site.

Tous les bâtiments sont de plain-pied. Les poteaux en béton porte la couverture à 7 mètres de hauteur. La charpente métallique est apparente sauf dans certaines zones où des faux-plafonds contiennent des réseaux techniques. D'après les plans, la couverture était composée de toits à longs pans et noue, mais d'après la vue d'avion, il semblerait que le toit soit en terrasse. Les façades des pavillons (bureaux, restaurant, vestiaires) présentent une structure de panneaux préfabriqués.

Des marquages au sol nombreux renvoient à un système de "lean manufacturing" (qui permet à l'ouvrier de mieux se replacer après une action). D'une manière générale l'environnement est très bavard, en commençant par le panneau d'accueil de l'usine qui indique le nombre de jours passés sans accident (le dernier affichage indique un nombre de 423, avec un record à battre de 649). L'ambiance intérieure est également très colorée.

L'usine est divisée en plusieurs ateliers ou postes, principalement : stock tabacs et stock fourniture, préparation générale, contrôle qualité, masses, confection-paquetage, stock produits finis, ainsi que des quais de chargement et de déchargement, une chaufferie, un local de maintenance, un local d'archives, un local syndical et un gymnase (ce dernier est un unicum dans le corpus des usines du SEITA).

Le tabac à son arrivée est très sec, il s'agit donc de le réhumidifier à l'aide de vapeur, de lui ajouter des sauces, puis les feuilles sont hachées, séchées, aromatisées, confectionnées en cigarettes, empaquetées et enfin stockées dans des masses (des caisses en aluminium spécifiques à Riom installées à la fin des années 1980). L'usine riomoise était spécialisée dans les "petites séries", c'est-à-dire que pour chaque préparation générale qui correspond à cinq tonnes de matériau, il était possible d'en distraire une partie (une tonne par exemple) pour des finitions singulières.

En 2016, 239 salariés travaillaient dans l'usine, dont 13% de femmes contre 87 % d'hommes, c'est-à-dire dans des proportions inverses à ce qu'elles étaient au XIXe siècle.

  • Murs
    • métal béton armé (incertitude)
  • Toits
    métal en couverture (incertitude)
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
  • Couvertures
    • terrasse
  • Énergies
    • énergie thermique achetée moteur thermique
  • Jardins
    bocage de jardin, pelouse
  • Techniques

Documents d'archives

  • SMITH, Paul. Inventaire des archives de la manufacture des tabacs de Riom. Rapport dactylographié. 1981.

    Avec une introduction historique et une bibliographie.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : 63.393
Date(s) d'enquête : 2017; Date(s) de rédaction : 2018
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Renaud-Morand Bénédicte
Renaud-Morand Bénédicte

Chercheure à l'Inventaire général du patrimoine culturel d'Auvergne-Rhône-Alpes.

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