Dossier d’œuvre objet IM26000093 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Peintures monumentales : la Résurrection des morts, chapelle Saint-Pierre-ès-liens
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Colonzelle
  • Lieu-dit Saint-Pierre
  • Emplacement dans l'édifice choeur ; à gauche ; 2e registre
  • Dénominations
    peinture monumentale
  • Titres
    • Resurrection des morts (la)

Dans les années 1990, un décollement partiel du badigeon avait mis au jour un médaillon peint, l'Apparition du Christ à Marie-Madeleine (cf. IM2600089). Réalisé en octobre 2000, le dégagement total des peintures murales a fait apparaître dans le choeur un décor médiéval exceptionnel, entièrement conservé. Ce programme iconographique est unique dans la Drôme provençale. Les sujets du registre médian de la travée de choeur, reconnaissant le Sauveur du monde et affirmant la résurrection du Christ, annoncent le thème représenté sur les voûtes, la Résurrection des morts. Par son style et son iconographie, ce décor est datable du tout début du XIVe siècle. Du point de vue stylistique, le fond réticulé, le faux appareil et les fleurettes à 5 lobes, sont des ornements caractéristiques apparus au XIIIe siècle et utilisés durant tout le XIVe. Au thème byzantin du Jugement dernier, l'Occident a apporté, dès la fin du XIIe siècle, des mutations iconographiques qui sont ici présentes : le Christ-juge n'est plus terrifiant, sous sa forme apocalyptique, avec une épée dans la bouche, mais figuré sous sa forme évangélique, en rédempteur ; à ses côtés, l'apôtre saint Jean remplace saint Jean-Baptiste le précurseur. Enfin, aucune allusion n'est faite à l'Apocalypse.

  • Période(s)
    • Principale : limite 13e siècle 14e siècle
  • Exécuté sur place

La peinture est posée directement sur un simple lait de chaux constituant la couche d'apprêt et laissant visibles les traces de taille de la pierre. La gamme chromatique, outre le blanc de chaux et le noir, se restreint à des ocres et des terres : jaune, rouge, brun, couleurs qui, mélangées, donnent des tons intermédiaires, rose orangé et bordeaux. La composition s'organise en trois registres superposés : le registre inférieur présente un décor géométrique à quadrillage, un bandeau de douze médaillons circulaires à fond réticulé court sous la corniche, soulignant le sujet principal, à grands et petits personnages, traité sur les voûtes de la travée de choeur et de l'abside. Le style, plus graphique que pictural, est dépourvu de tout modelé : dessin linéaire, sujets cernés d'un trait brun rouge, grands à-plats colorant les surfaces, dans un jeu de teintes opposées.

  • Catégories
    peinture murale
  • Matériaux
    • pierre, support peint, peinture à la chaux, polychrome, quadrillé
  • Précision dimensions

    h = 504 ; la = 303 ; pr = 358£Hauteur de la voûte de l'abside, largeur de la travée de choeur, profondeur totale. Hauteur des murs jusqu'à la corniche = 344. Médaillons de l'abside et de la travée de choeur, côté gauche : d = de 75 à 83 ; médaillons de la travée de choeur côté droit : d = de 43 à 52

  • Iconographies
    • scène biblique, en médaillon, à résille £ apparition à Madeleine adoration des mages
  • Précision représentations

    scène biblique (adoration des mages : en médaillon, à résille £ apparition à Madeleine : en médaillon, à résille £ Daniel dans la fosse aux lions : en médaillon, à résille £ les apôtres : en médaillon, à résille £ résurrection des morts, christ juge : en majesté, Vierge : agenouillé, saint Jean : agenouillé, les instruments de la passion, ange, trompette, agneau de Dieu, christ : tête, étoile) £ ornementation (à faux appareil : en soubassement, en fond, à fleurette, arc architectural) § Les médaillons du registre médian présentent un ou deux personnages sur un fond réticulé. Dans la travée de choeur, à droite, se développe l'Adoration des Mages. L'Enfant Jésus, porté par sa mère dans le premier médaillon, est désigné par la main de Dieu et par l'étoile au-dessus de sa tête. Les mages, en buste, occupent chacun un médaillon ; le premier n'est pas couronné, les deux autres portent une couronne à fleurons. A gauche font face trois médaillons, l'un à deux personnages (apôtres), les deux autres historiés : le Christ ressuscité apparaît à Marie-Madeleine et le Prophète Daniel dans la fosse aux lions. Le thème représenté sur les voûtes, semées de fleurs et d'étoiles, illustre le premier instant du Jugement dernier. Au centre de l'abside trône l'immense figure du Christ-juge en majesté, bras levés, poitrine découverte, montrant les plaies de sa crucifixion que rappellent à ses côtés les instruments de la Passion ; de part et d'autre, agenouillés en prière, la Vierge et saint Jean l'Evangéliste intercèdent en faveur des pécheurs, tandis qu'à leurs pieds les humains sortent de leurs tombeaux, les mains jointes et le regard levé vers le Christ. Au-dessous, les apôtres, figurés deux par deux dans les médaillons sous la corniche, participent à la scène en tant qu'assesseurs de la Vierge et de saint Jean. Les morts, représentés tout petits et encore enveloppés de leurs linceuls, ressuscitent en même temps, surgissant de toutes parts au signal donné par les anges, qui sonnent de l'olifant de chaque côté de la voûte de la travée de choeur. L'ensemble de l'iconographie converge au sommet de cette voûte, autour d'un visage du Christ au nimbe crucifère et de l'Agneau immolé en médaillon, évoquant l'attente du Jugement. Le quadrillage du registre inférieur, où chaque carré est orné d'une fleurette centrale rouge à cinq lobes inscrite dans quatre segments de cercle jaunes, évoque soit des tentures, soit un faux appareil à double joint et à effet de bossage ; le sommet d'un arc brisé s'inscrit à mi-hauteur, sous les premiers médaillons de la travée de choeur.

  • Précision état de conservation

    Ces peintures ont été mises au jour en octobre 2000 par M. Hébrard et S. Small, restaurateurs

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    À signaler
  • Protections
    inscrit au titre immeuble, 1926/07/13

Ensemble parfaitement conservé et programme iconographique unique en Drôme provençale. Précision sur la protection : Immeubles par destination, les peintures murales sont inscrites avec l'édifice depuis 1926 au titre immeuble ; une demande de classement a été proposée en 1996, actuellement sans suite.

Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2001
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Édifice
chapelle Saint-Pierre-ès-liens

chapelle Saint-Pierre-ès-liens

Commune : Colonzelle
Lieu-dit : Saint-Pierre