HISTORIQUE
L'ancien pont suspendu de Chavanay, franchissant le Rhône entre cette commune de Loire dont il porte le nom et Saint-Alban-du-Rhône en Isère, avait été détruit par l'armée allemande le 1er septembre 1944.
En 1947, une reconstruction est déjà envisagée. Dans un courrier du 10 juin adressé à son collègue de la Loire, l´ingénieur en chef de l´Isère évoque la participation de son département aux travaux de restauration du pont de Chavanay, pour lesquels le Conseil général a voté une participation complémentaire de 700 000 F (AD Isère, 7093W 80).
Mais il faut attendre les années 1970 pour voir le projet se concrétiser.
Une lettre du ministère de l´Equipement et du Logement du 21 mai 1974, nous apprend qu'un nouveau pont est envisagé. Il franchira le fleuve à environ 500 m en aval de l'ancien pont, en surplomb de la future retenue du Péage-de-Roussillon (AD Rhône, 3959W 1769). Sa construction s'inscrit en effet dans le cadre de l'aménagement hydraulique du Rhône (Aménagement de la chute..., 1976, p. 3 ; BAFPC, 1978-79, p. 149).
L'ouvrage aura un tablier à inertie variable, comportera deux piles dans le lit mineur du fleuve et deux piles dans le lit majeur (AD Rhône, 3959W 1769).
Fin avril début mai 1974 avaient été entrepris par Fondasol (bureau d´études en ingénierie géotechnique à Avignon), sur cinq semaines environ, des travaux de sondages et d´étude de sols à l´emplacement prévu des piles du nouveau pont de Chavanay, et ce pour le compte de la DDE de la Loire (idem : Chemise Construction : Courrier de J. Raynal, représentant l'entreprise Fondasol prévenant l´ingénieur du service de la Navigation à Lyon, 24 avril 1974).
En janvier 1975, une réunion est organisée afin de discuter des aspects techniques du pont qui assurera la liaison entre le CD7 (Loire) et le CD37bis (Isère). Le maître d´ouvrage est le département de la Loire, le maître d'oeuvre la DDE de la Loire (AD Rhône, 3959W 1769 et 3959W 1770 ; BAFPC, 1978-79, p. 149, p. 151 et p. 152).
Dans le compte rendu du 14 janvier 1975, il est question de la "démolition des deux ponts existants" : sans doute les vestiges de l'ancien pont suspendu et d'un ouvrage provisoire.
On projette un pont de type viaduc de 368,50 m de longueur, comprenant deux travées de rive de 53 m et trois travées intermédiaires de 87,50 m, soit six appuis au total (AD Rhône, 3959W 1769).
L'ouvrage construit offre une longueur de 369,11 m, comme indiqué dans le cahier des charges ; la portée des travées intermédiaires étant restée à 87,50 m. Il présente une largeur hors-tout de 10,14 m et une largeur utile de 8,90 m, portant une chaussée de 7,50 m et de deux trottoirs de 0,70 m (BAFPC, 1978-79, p. 149-150).
Le tablier de type poutre-caisson continue est composé de cinq travées en béton précontraint. La poutre de 5,20 m de large comporte deux âmes de hauteur variable. Elle a été réalisée par encorbellements successifs en voussoirs de 3,30 m de longueur (coulés en place ou préfabriqués), à partir des piles et au moyen de deux paires d'équipages mobiles.
Le tablier est contraint longitudinalement au moyen de câbles.
Les culées en béton sont du type à murs de front et murs en retours. Elles sont fondées sur semelles superficielles et remblayées jusqu´au terrain naturel avant mise en oeuvre des remblais de la Compagnie Nationale du Rhône et des remblais d´accès.
Les piles pleines profilées en béton sont fondées sur béton armé. Elle offrent une hauteur de 5 m et 2,25 m à la clé (AD Rhône, 3959W 1770 : Dossier Reconstruction du pont de Chavanay ; BAFPC, 1978-79, p. 150).
Ce type d'ouvrage permettait de s'affranchir des crues du fleuve et des contraintes de la navigation (BAFPC, 1978-79, p. 151).
En 1976, un marché est passé avec Campenon Bernard Cetra à Paris qui a réalisé le projet d'exécution (AD Rhône, 3959W 1770 et BAFPC, 1978-79, p. 152).
Les travaux sont débutés en avril 1976 (notice Structurae) ; ils sont engagés sur la fondation de la pile en rivière, côté rive droite (AD Rhône, 3959W 1770).
Bien que la fin des travaux soit signalée en septembre 1977 (notice Structurae) des incidents de navigation au droit du chantier sont mentionnés en 1976 et encore en 1979, dates auxquelles des bateaux sont empêchés de passer à cause des travaux (AD Rhône, 3959W 1770).
L'ouvrage a coûté 12 853 000 F (BAFPC, 1978-79, p. 151).