HISTORIQUE
Pour la reconstruction de 1778, il avait été projeté le rétablissement de l'ancien pont en pierre dont les vestiges de piles étaient encore visibles. Le nouveau pont construit en pierre serait composé de trois arches "indiquées par les vestiges de l´ancien dont l´arche principalle a 17 toises d´ouverture et les collatéralles 16 toises". Si l'emplacement est conservé, le choix s'est finalement orienté vers une passerelle en bois dont le dépense apparaissait beaucoup moins importante (AD Ain, C 1036 ; annexe n° 1).
De cette passerelle lancée sur le Rhône à Sault-Brénaz, l'ingénieur en chef de Ponts et Chaussées Aubry, concepteur du pont de Neuville-sur-Ain [1774], dira qu'elle tiendra facilement vingt cinq ans ; mais il préconise tout de même son remplacement par un pont en pierre (BROCARD, p. 115).
L'ouvrage, qui s'est partiellement écroulé en 1798, est définitivement coupé en 1814, par faits de guerre, lors de la campagne de France (AD Ain, 2S 98 ; BROCARD, p. 115).
En 1820, le département de l'Isère est chargé d'établir un projet de reconstruction d'un pont en pierre. Le projet est établi par Montluisant et l'ingénieur Picot qui l'exécute (FONTENAY, p. 288 ; BROCARD, p. 115).
Dans l´avis d´adjudication de 1823, et le cahier des charges, il est décidé que le pont sera construit en pierre, conformément au projet approuvé par le directeur général des Ponts et Chaussées le 17 décembre 1820. La dépense, évaluée à 170 000 F, sera couverte au moyen de pareille somme que fournira le concessionnaire du péage à mettre en place sur ce pont, après son achèvement (AD Ain, 2S 98).
Le 3 octobre 1824, un courrier du préfet de l´Isère au préfet de l´Ain l´informe que par décision du 24 septembre le Conseiller d´état directeur général des Ponts et Chaussées l´a autorisé à passer l´adjudication du pont du Sault sur le Rhône, route royale 75. "Le pont sera rétabli en pierre avec des chambres de mines dans les culées. Les fonds en seront faits par le Trésor royal, en quatre années à partir de 1825 et il n´y aura point de péage" (AD Ain, 2S 98).
L'édification du pont de Sault-Brenaz "ne présente pas de difficultés spéciales, car à cet endroit, le Rhône franchit un banc rocheux sur lequel l'ouvrage pouvait facilement être fondé" (KIRCHNER, p. 9).
Pour la construction des fondations immergées, on utilisa de la chaux hydraulique, fabriquée dans une usine de Villebois, selon un procédé perfectionné par l'ingénieur Vicat.
L'ouvrage ouvre à la circulation le 1er janvier 1829 (BROCARD, p. 115).
Le pont est partiellement détruit le 19 juin 1940 par l'armée française afin de retarder les Allemands (AD Ain, 494 W 1 ; BROCARD, p. 115). Suite aux dégâts, causés principalement à l´arche et la culée de la rive gauche, la longueur de pont à rétablir est de 35 m environ (AD Ain, 494 W 1).
L'ouvrage est rapidement reconstruit (KIRCHNER, p. 11). Les travaux ont commencé immédiatement après la notification de l´approbation de sa soumission à l´entrepreneur, l'Entreprise Maillard et Duclos de Bourg-en-Bresse (BROCARD, p. 115), le 6 novembre 1940. Ils ont été suivis par MM. Digue, ingénieur en chef, Lévy et Bontron, ingénieurs ordinaires, Foray, ingénieur TPE. La réception provisoire du troisième pont de Sault a été prononcée le 31 mars 1942 (AD Ain, 494 W 1, annexe n° 2).