Dossier d’œuvre architecture IA42002279 | Réalisé par
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique
Presbytère
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Montbrison
  • Commune Roche
  • Lieu-dit le Bourg
  • Cadastre 1818 (?) E 526, 527 ; 1986 AM 43
  • Dénominations
    presbytère
  • Destinations
    logement
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin

Le presbytère de Roche serait l'ancienne "maison de la Frairie", sans doute la maison d'un confrère cédée par lui au bénéfice d'une confrérie de la paroisse de Roche, attribuée en 1641 par les habitants au curé Jean Valézy comme presbytère (Lugnier, p. 266). Dans son état actuel, la maison présente des vestiges qui font remonter l'origine de la construction au 16e siècle : portes à encadrement à chanfrein et congé, linteau en accolade avec écusson sur la porte d'entrée, grande cheminée de la cuisine, porte du mur de clôture oriental en arc en plein-cintre chanfreiné, pierre ornée d'un quadrilobe avec un écusson remployée dans le mur du portail ouest, mur arrière en moellon de granite posés sur chant (et rangs de maçonnerie en très gros blocs sur le mur est). Le bâtiment en retour à l'ouest semble également de construction ancienne (appareillage en moellon posé sur chant : 16e siècle ?), mais formait peut-être à l'origine une maison indépendante. Le presbytère semble avoir été agrandi à l'ouest, peut-être au 18e siècle (travée de baies à linteaux en arc segmentaire), bien que les murs ne montrent pas de traces évidentes de reprise. Le presbytère est vendu comme bien national en 1796 : selon A. Lugnier, il est acheté par "trois paroissiens de Roche (...) pour l'entretenir et le rétrocéder à la commune le moment venu" (p. 288) ; Lugnier précise plus loin (p. 273) que le presbytère a été acheté par Mathieu Goure, boulanger à Montbrison. La commune rachète le bâtiment dès le rétablissement de la paroisse en 1808. Sur le plan cadastral établi avant 1818, le presbytère (1818 E 527) est représenté dans son emprise actuelle, avec le bâtiment fermant la cour à l'ouest (1818 E 526), sans doute à usage de dépendance, et un petit bâtiment dans l'angle nord-est du jardin (1818 E 528), qui peut avoir été un pigeonnier (non précisé dans la matrice de 1818). Des réparations sont effectuées en 1848, 1850 (maçon Colombier ; maçonneries à la chaux, travaux de charpente, fourniture d'armoires ou placards, pose de papiers peints ; AC Roche). C'est peut-être à cette époque que la façade est harmonisée, avec réfection des fenêtres des étages au-dessus de la chambre et de la fenêtre au-dessus de la porte d'entrée, modification de la fenêtre de l'étage au-dessus de la cuisine, peut-être ajout de l'étage de comble. Des remises sont édifiées pour ferme l'angle nord-ouest de la cour. Mais de "grandes réparations" sont encore jugées nécessaires en 1854 (AD Loire). A partir de 1905, le presbytère (composé de deux pièces au rez-de-chaussées et trois au 1er étage : la travée ouest est sans doute louée à une autre personne) est loué au desservant, mais dans un état de délabrement important. Une carte postale de la 1ère moitié du 20e siècle (avant 1910 ? la route semble avoir encore son ancien tracé) montre qu'à cette époque les façades du presbytère étaient enduites, avec des chaînes d´angles peintes en harpe et des plates-bandes autour des encadrements ; une quatrième baie est même simulée au niveau de comble pour accentuer la régularité de l'élévation. On distingue l'angle d'un aître devant le bâtiment ouest, avec un poteau cornier soutenant l'avant-toit ; la petite construction à l'angle nord-est du jardin a disparu. En 1910, la rectification du chemin départemental 44 empiète sur le jardin (AC Roche). En 1951, le mur de clôture est est reconstruit dans l'alignement du bâtiment, donnant à la rue une largeur du 7 m. Le portail de l'ancien cimetière est replacé dans l'angle sud-ouest du jardin, par l'entrepreneur François Goure, de Roche (AC Roche). Mais le curé de Roche, commun avec la paroisse de Lérigneux, ne réside plus à Roche depuis 1928. Le bâtiment semble avoir servi de logement, avant d´être en partie ruiné, sans doute par un incendie. Le toit a alors été refait (avec une génoise en blocs préfabriqués), mais l´intérieur du bâtiment est resté en l´état. Le bâtiment ouest a été très remanié pour être transformé en salle des fêtes ; ses ouvertures ont été modifiées (porte d'étable murée sur le mur sud) et son aménagement intérieur d'origine a disparu, l'aître a été refait. Le presbytère a été réaménagé en salle municipale, bibliothèque et logement autour de l'année 2010 : les dispositions intérieures ont été bouleversées, et en particulier la grande cheminée du rez-de-chaussée a disparu ; un balcon en bois a été créé en façade.

Le presbytère est située en contrebas du centre du village. Il se compose d'un bâtiment de plan rectangulaire, partiellement enterré sur son côté nord. La partie est a une porte centrale (porte à chanfrein et congés à feuille recourbée, linteau en accolade à deux ressauts avec un écusson au centre) donnant sur un large couloir qui dessert une cave voûtée à l'est, surcreusée de quelques marches par rapport au niveau du sol (porte chanfreinée, congés droits ; jour à encadrement chanfreiné en façade) et une cuisine à l'ouest (porte chanfreinée à linteau en accolade). L'angle nord-ouest de la cuisine est occupé par une grande cheminée en pierre de taille à piédroits à cavet et congés et linteau en anse de panier à cavet ; la cheminée s'appuie au nord sur un massif de maçonnerie (percé d'un petit placard) ; au sud, une porte est percée dans le mur, donnant accès à la seconde partie du bâtiment. Celle-ci comprend une pièce au rez-de-chaussée (porte et fenêtre en façade à encadrement en granite jaune, à linteau en arc segmentaire à cavet, congés droits). Le couloir contenait un escalier droit (détruit) avec un pallier desservant l'étage (portes donnant vers le pallier : à chanfrein et congés droits). La cave est surmontée de deux étages carrés (niveaux décalés par rapport au reste de l'édifice), sans doute occupés par des chambres (la partie supérieure des murs de refends intérieurs est détruite). Les autres pièces sont surmontées d'un étage carré puis d'un étage de comble (non visité). Le bâtiment est prolongé à l'ouest par des remises (une remise étroite ouvrant sur la cour puis une remise plus vaste donnant sur l'extérieur), avec en retour un corps de bâtiment doté d'un aître en façade (escalier extérieur maçonné tournant) et sans doute autrefois à unage de grange-étable (très modifié). Les murs sont en moellon de granite (mur nord du presbytère et partie des murs du bâtiment ouest en moellon posé sur chant), avec des encadrements en pierre de taille (encadrements en bois à l'étage du bâtiment ouest). Les toits sont à longs pans et croupes, en tuile creuse, avec une génoise de deux rangs qui court sur les quatre côtés du presbytère. Devant les bâtiments s'étend un vaste jardin clos, avec un portail à l'extrémité du bâtiment ouest, à deux piliers de plan carré à angles abattus (portail de l'ancien cimetière).

  • Murs
    • granite
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    sous-sol, 2 étages carrés, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Loire. Série O : 1210. Roche. 27 janvier 1854. Le presbytère de Roche nécessite de grandes réparations.

  • AC Roche. Registres de délibérations du conseil municipal, 20 août 1848-24 décembre 1876. Délibération du 7 novembre 1848. Le conseil de fabrique demande au conseil municipal de la commune de Roche de se charger des restes à payer aux réparations nécessaires au presbytère, ce qu´il ne peut faire lui-même à cause de l´insuffisance de son budget...

  • AC Roche. Registres de délibérations du conseil municipal, 20 août 1848-24 décembre 1876. Délibération du 28 octobre 1849. La somme de 300 F est proposée pour payer les réparations restantes du presbytère.

  • AC Roche. Registres de délibérations du conseil municipal, 20 août 1848-24 décembre 1876. Délibération du 26 avril 1850. Le curé Chomel de Roche reconnaît avoir reçu du maire de la commune de Roche la somme de 123F en remboursement de la somme avancée au maçon Colombier pour des ouvrages faits au presbytère le 1er janvier 1850. Le chaudrier a fourni 9 charges de chaux à 3F la charge pour le presbytère. Reçu la somme de 37F. pour diverses fournitures de papiers peints employés au presbytère, signé Perroton. Gaurand a fourni sept douzaines de planches pour le presbytère. Charles Rey, charpentier, reconnaît avoir reçu 251 F de Georges Vial, maire de Roche, pour la charpente et des armoires du presbytère. Damien Gourbeyre (ou Gourbière) du Montet (...) pour des planches lors des réparations au presbytère. Mayeux, marchand de bois au bourg (...) pour les réparations au presbytère (planches de pin).

  • AC Roche. Registres de délibérations du conseil municipal, 20 août 1848-24 décembre 1876. Délibération du 4 octobre 1850. Cuciola, maître plâtrier à Montbrison (...) pour travaux au presbytère.

  • AC Roche. Registres de délibérations du conseil municipal, 20 août 1848-24 décembre 1876. Délibération du 26 octobre 1890. Le presbytère et les bâtiments en dépendant sont laissés à la charge de la fabrique.

  • AC Roche. Registres de délibérations du conseil municipal, 11 février 1877-27 mai 1894. Délibération du 14 février 1892. Le presbytère appartient à la commune, mais des réparations semblent y avoir été exécutées par la fabrique.

  • AC Roche. Registres de délibérations du conseil municipal, 27 mai 1894-3 septembre 1911. Location du presbytère. A partir de 1905, le presbytère est loué au desservant, mais dans un état de délabrement important. Deux pièces au rez-de-chaussée, trois au 1er étage.

  • AC Roche. Registres de délibérations du conseil municipal, 27 mai 1894-3 septembre 1911. Jardin du presbytère. En 1910, la rectification du chemin départemental 44 empiète sur le jardin du presbytère.

  • AC Roche. Registres de délibérations du conseil municipal, 29 octobre 1911-22 juin 1952. Délibération du 29 octobre 1911. Construction du mur (de clôture extérieure ?), travaux confiés à Antonin Colombier.

  • AC Roche. Registres de délibérations du conseil municipal, 29 octobre 1911-22 juin 1952. Délibération du 31 octobre 1949. Réparation de toitures (en particulier du hangar).

  • AC Roche. Registres de délibérations du conseil municipal, 29 octobre 1911-22 juin 1952. Délibération du 21 octobre 1951. Reconstruction du mur de clôture est, dans l´alignement du bâtiment, donnant à la rue une largeur du 7 m. Le portail de l´ancien cimetière sera replacé dans l´angle sud-ouest du jardin près de l´ancienne cure. Entrepreneur François Goure, de Roche.

Bibliographie

  • LUGNIER, Antoine. Cinq siècles de vie paysanne à Roche-en-Forez, Loire (1440-1940). Réimpression de l'édition de l'Imprimerie Dumas de 1962

    p. 22, 266, 273, 288

Documents figurés

  • ROCHE (Loire). PHOT. A. B. & C. NANCY / Collection S. V.. Vue générale du bourg, depuis le sud-ouest. / A. B. & C. NANCY (photographe). 1 impr. photoméc (carte postale) : N&B. 1er quart 20e siècle (?). Coll. Part. L. Tissier.

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2012
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Conseil général de la Loire
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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