CENTRES D'ESSAIS ET DE RECHERCHES AERONAUTIQUES DANS LE SUD-EST CERCLE AERONAUTIQUE LOUIS MOUILLARD

L'éloignement de Lyon et les difficultés de circulation en hiver ne permettaient pas d'apporter les modifications constatées dans les meilleurs délais. C'est ainsi que dans le laboratoire de Lyon fut installé une station d'essais où le froid est obtenu par un frigorifique et la raréfaction par une turbine aspiratrice Rateau. L'installation fut baptisée le «Lautaret chez soi». De ces expériences sortirent les modèles de carburateurs les plus récents pour équiper les moteurs Lorraine et Renault de 300 HP, Peugeot de 220 HP, Hispano de 180, 220 et 300 HP,Clerget de 130 HP. En 1914, l'usine Zénith produisait 4.103 carburateurs, et en 1918, 68.125.Pour cela, il fallut construire une nouvelle usine. La surface bâtie de celle-ci passa de 10.000m2 en 1914 à 25.000 m2 en 1918.Station d'essais S.I.G.M.A de moteurs d'avion à Manissieu (Isère)La Société Industrielle Générale de Moteurs d'Avions (S.I.G.M.A) fut créée en 1938sous l'impulsion d'un groupe d'entrepreneurs : Alsthom, l'Union d'Electricité, La Société Alsacienne de constructions Electriques, les Chantiers de Saint Nazaire Penhoët, Thomson Houston et Ateliers Louis Breguet. Elle a à sa tête : Messieurs Breguet, Président ; Le Bourhis, Vice-Président ; Daniel Coste, Directeur Général. Son but : construire sous la licence anglaise de Bristol Aerospace Company, le moteur pour avion «Hercules» à double étoile de 14 cylindres sans soupape, refroidi par air.L'année suivante, S.I.G.M.A s'installe à Vénissieux (Rhône) sur un terrain de 20hectares. A la S.I.G.MA, Alsthom apporte en dotation une usine, surface couverte de 30.000m2, anciennement affectée à la construction de tramways, située à Vénissieux. Au moment de l'entrée en guerre, la fabrication de 300 moteurs Bristol Hercules est programmée par l'embauche de 600 spécialistes. En mai 1940, avec de l'outillage acquis en Grande Bretagne et aux Etats Unis, S.I.G.M.A terminait ses cinq premiers moteurs, mais qui n'ont pas encore tournés au banc d'essais. En fait, une nouvelle programmation avait orienté la production vers la fourniture de pièces détachées pour le moteur Gnôme et Rhône M-14 de 800 cv. Cemoteur «Hercules» qui devait équiper les bimoteurs Le O 45 construit dans l'usine d'aviation d'Ambérieu en Bugey était soumis à de très nombreuses mises au point. C'est ainsi qu'il est construit un banc d'essais au lieu-dit «La Fouillouse» sur la commune de Manissieu (Isère). Il s'agit d'une structure en béton comportant plusieurs niveaux sur lesquels les moteurs étaient placés.

SOURCES : Centre d'essais du Mont Lachat, d'après l'article écrit par Guy FASSO dans «Les Nouvelles de l'ONERA»n° 7 - juin 1966. Le premier camp d'aérologie du CAF et Les souffleries ONERA de Modane-Avrieux,documentation ONERA Lille. Documentation personnelle Remerciements Monsieur Jean-Luc CHARLES Centres d'Essais et de Recherches Aéronautiques dans le Sud-Est © C.A. L.M 10/2013http://calm.sopixi.fr/files/aviaessaiscalm-4.pdf

Dans le but d'améliorer les essais, la SNCM soutenue par le Ministère de l'Air proposa de construire un centre d'essais à une altitude plus élevée, au sommet de l'Aiguille du Goûter à 3805 m. Pour y accéder, elle proposa la construction d'un téléphérique en 2 tronçons : un premier tronçon en 2 sections de 1150 mètres chacune devait relier la station du Mont Lachat au signal de Tête Rousse à 3228 m, avec pylône intermédiaire et changement de cabine aux Rognes (2747 m), avec des pentes moyennes de 58 et 41%. Un second tronçon en une seule section de 860 mètres devait relier Tête Rousse et l'Aiguille du Goûter, sur une pente moyenne de 67%. Cette soufflerie, de type Eiffel, permettait de mener des recherches sur la physique atmosphérique et notamment la physique des nuages et des phénomènes de givrage. Son altitude élevée donnait la possibilité de travailler dans les nuages givrants de teneur en eau faible et moyenne.

Henri Carol est considéré comme le meilleur metteur au point et d'essais des avions français et étrangers équipés de moteurs Lorraine. En 1937, il fonde la station d'essais des moteurs du Mont Lachat au-dessus de Saint Gervais (Haute Savoie). A la veille de la Seconde Guerre mondiale, il est appelé par Marcel Bloch (Dassaut) pour participer aux activités de sa société. En décembre 1940, Marcel Bloch délègue les fonctions de Directeur Général de sa société à Henri Carol, directeur de l'usine aéronautique de Saint Cloud. En 1940, l'usine d'Argenteuil fut réquisitionnée par les Allemands pour la fabrication de moteurs d'avions.