Dossier d’œuvre architecture IA63002681 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
  • opération d'urgence
Sucrerie de Bourdon actuellement Cristal Union (fermeture du site)
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rhône-Alpes patrimoine industriel
  • Hydrographies Artière (l')
  • Commune Clermont-Ferrand
  • Adresse 17 rue Tcd Ouragan , rue Youri Gagarine , route de Gerzat
  • Cadastre 2020 BP 55 cadastre.gouv
  • Dénominations
    sucrerie
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, bureau

Une sucrerie est créée de 1835 à 1837 par M. Dumay sur le domaine de Bourdon très vite achetée par le duc de Morny (1811-1865) qui va la moderniser dans un contexte économique de concurrence avec la production de sucre de canne colonial.  A partir de 1853-1855[1] une nouvelle usine monumentale et rationaliste qui permettra une organisation à grande échelle, est construite à partir des plans d'Agis Léon Ledru, architecte important en Auvergne, Second prix de Rome, architecte principal (en collaboration avec son père puis son fils) notamment de la plupart des grands établissements thermaux construits ou remaniés au XIXe siècle dans le Puy-de-Dôme, avec participation probable d'ingénieurs de la société Cail pour les parties techniques. A partir d’un important réseau de collecte de racines sur tout le territoire de la Limagne durant la saison betteravière d’octobre à décembre, la fabrication du sucre de betterave, comprend différentes opérations préparatoires[2] ; extraction du jus, épuration du jus, la cristallisation du sucre et le raffinage. L'ensemble, qui inclut sucrerie, distillerie et raffinerie, est au final le plus important de France au début du second Empire qui connaitra son âge d’or à la fin du XIXe siècle et qui parviendra à s’adapter à l’évolution de l’industrie sucrière jusqu’à sa fermeture en 2020.

Le groupe coopératif agro-industriel Cristal Union rachète la sucrerie en 2011. La fermeture de la sucrerie est attendue pour la fin de l'année 2020 (date prévue fin juin). Les salariés de Toury dépendant du même groupe sucrier (Eure-et-Loir) sont également concernés. Les sucriers traversent une grande crise, en lien avec la situation climatique, mais aussi à la fin des quotas sucriers. De ce fait, les planteurs européens ont augmenté leur surface de 20%. Mais, dans le même temps, les cours ont drastiquement baissé de 60% entre 2016 et 2018.

Visite du site et photographies : le 13 février 2020 ; dossier d'urgence- Rencontre avec le directeur monsieur PERNOD Bertrand, et visite du site accompagnée par Gilles (chef d'atelier) le jeudi 13 février 2020- Reste sur le site les cinq chefs d’ateliers et le directeur, pour préparer la fermeture. La dernière campagne sucrière a été effectuée de septembre à décembre 2019.

Fermeture en juin 2020, le site de Bourdon était à ce moment-là, la plus ancienne sucrerie à betteraves encore en activité dans l'hexagone, ainsi que la seule au sud de la Loire. Sur le site, la conservation des 2/3 des bâtiments originels de 1853 est exceptionnelle.

[1] CHABRILLAT Bernard. – La sucrerie de Bourdon 1835 – 1952. Mémoire de maîtrise sous la direction Mme Jacqueline Lalouette. Université Blaise Pascal (Clermont II) Département d’histoire. Année universitaire 1995/1996. Bibliothèque SNFS, Bibliothèque du patrimoine CAM : DILP-A-265.

[2] CHABRILLAT B. op cit., p.112-113.

Les ateliers construits entre 1853 et 1855 sont de très belle qualité architecturale, une belle composition de matériaux mais en valeur la pierre de Volvic. Le bâtiment central est conçu selon un plan en U qui rappelle celui des châteaux classiques, avec ailes en retour plus basses et pavillons aux extrémités. Le style relève du style rustique à l'italienne.

Le petit château est antérieur (XVIe siècle ?) a été fortement remanié, seul reste un escalier en vis, les locaux sont occupés par le comité d'entreprise au rez-de-chaussée et en bureaux à l'étage.

Les matériaux des bâtiments principaux sont en moellons de pierres de Volvic de grande qualité, les baies du 1er et second étages sont géminées avec des arcs en briques, des lambrequins métalliques à décors perforé, des bandeaux d'étages en pierre de Volvic soulignent les différents niveaux. Un grand atelier de plan carré est couvert d'un toit en pavillon surmonté d'un lanternon remarquable par son espace.

A l'entrée du site est localisé un bâtiment de balance-poids pour la pesée des camions.

La grande halle de stockage du sucre construite dans les années 1990, d'une capacité de stockage 29 000 tonnes, a une architecture particulière par sa forme parabolique exceptionnelle et sa charpente en bois pour les voûtes paraboliques qui se prête au stockage de matériaux poudreux (sucre, sel, autre). Une architecture fonctionnelle remarquable qui permet un stockage en tas en forme de pyramide ou de cône. Les parois inclinées des entrepôts paraboliques viennent naturellement accompagner leur contenu, et évite ainsi d'exercer des poussées sur les côtés latéraux. Cette forme permet également d'après une personne de la société d'éviter en cas d'implosion due aux poussières des produits en poudre un éclatement du bâtiment. Elle peut être comparée au travail architectural de l'architecte italien Luigi Nervi qui a fait de la voûte parabolique, dans son cas en béton, sa signature (exemple l'entrepôt à sel Margherita di Savoia construit entre 1930-1935 à Cagliari).

  • Murs
    • pierre moellon
    • brique
  • Toits
    tuile creuse mécanique
  • Plans
    plan carré régulier
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvrements
  • Couvertures
    • verrière
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections


  • Précisions sur la protection

    Une demande de protection Monuments historiques a été demandé début 2022 (ainsi qu'un courrier à Clermont-Métropole au moment de la dépose du permis de démolir). Aucun projet n'est annoncé sur ce site à cette date.

Il s'agit de bâtiments industriels très intéressants (XIX et XXe siècles) de la plus ancienne sucrerie de France. La conservation des 2/3 des bâtiments originels de 1853-55 est exceptionnelle et mérite une protection Monuments historiques ou bien être intégré dans un projet urbain de qualité qui tiendrait compte de ce site industriel majeur.

Merci à monsieur Jean-François Le Maout pour son aide à légender les photographies.

Bibliographie

  • CHABRILLAT Bernard. – La sucrerie de Bourdon 1835 – 1952. Mémoire de maîtrise sous la direction Mme Jacqueline Lalouette. Université Blaise Pascal (Clermont II) Département d’histoire. Année universitaire 1995/1996. Bibliothèque SNFS, Bibliothèque du patrimoine CAM : DILP-A-265 .

    B Patrimoine CAM : DILP-A-265
  • ANDRE Louis, La sucrerie de Bourdon ou « la folie » Morny, in "Patrimoine de l'industrie agroalimentaire : Paysages, usages, images", actes des Premières rencontres de la section “agroalimentaire” de TICCIH mises en oeuvre par l'APIC, Reims, 3-4 mai 2007, SCEREN/CRDP de Champagne-Ardenne, 2011

    AP

Périodiques

  • Permis de démolir sur la sucrerie Bourdon, journal la Montagne dimanche 22 mai 2022, p. 6

Documents multimédia

  • https://www.snfs.fr/site/index.php?option=com_content&view=article&id=59:les-etapes-de-la-fabrication-du-sucre-de-betterave&catid=17&Itemid=144

Annexes

  • Les étapes de la fabrication du sucre de betterave
  • Résumé de la thèse la sucrerie de Bourdon  : éléments chronologiques principaux
  • INTERET PATRIMONIAL
Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2021
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel