Dossier d’œuvre architecture IA69001123 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Tissage Aimé Baboin et Cie fabrique de tulle, siège social et logement
Œuvre recensée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Lyon
  • Commune Lyon 1er
  • Adresse 29, 31, 33 rue Royale
  • Cadastre 1999 AR 130, 134, 135
  • Dénominations
    immeuble
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, bureau

Cet immeuble (31 rue Royale et 15 quai Lassagne) fait partie du quartier Saint-Clair, construit de 1750 à 1770 sur un ancien bras du Rhône. Première opération de spéculation foncière à grande échelle, menée à l'initiative de l'architecte Soufflot qui en fut l'un des promoteurs, ce quartier préfigure l'extension urbaine du 19e siècle. Il se caractérise par la forte densité des volumes bâtis et par l'effet d'ensemble des façades sur le Rhône rigoureusement juxtaposées. Cet immeuble a été construit par l'architecte Jean-Antoine Morand (1727 - 1794) pour Pierre Grassot, docteur en chirurgie. Il est achevé en 1768, Pierre Grassot en propose les appartements pour la location. L'immeuble est visible sur la gravure de Bidault de 1772. En 1791, Grassot y habite toujours. En 1838, la société Baboin fonde à Lyon une fabrique de tulle de soie dont les bureaux, siège social (et certains ateliers) sont installés au 29, 31 et 33 rue Royale ; la dentelle étant jusqu'alors une sorte de monopole des manufactures britanniques. Elle est spécialisée dans la fabricaton des voiles de première communion et de mariée. Grande rivale de la maison Dognin, la maison Baboin réalise à elle seule la moitié de la production lyonnaise de tulle et fait travailler environ 1300 ouvriers. Au début du 19e siècle, la soie est un rapport économique important pour la Drôme et l'Ardèche. On travaille par milliers dans les magnaneries, petits ateliers que de nombreuses familles édifient dans leurs propres habitations. Malgré la rareté de la soie à St-Vallier, à partir de la seconde moitié du 19e siècle, il y a cinq fabriques de tissage et deux moulinages : les maisons Baboin et Chartron, la maison Villard et Bocoup, de Lyon, et la maison Josserand, qui placent en ville et même dans les environs une grande quantité de métiers. La société Aimé Baboin et Compagnie, fondée en 1838, dont le siège social est à Lyon, rue Royale, n° 31 et 33, transfert en 1861 ses équipements (91 métiers à tulle) de Lyon à Saint-Vallier pour fuir des ouvriers grévistes ... établissement nouveau très important. La Maison Baboin possède plusieurs établissements au dehors, mais celui de Saint-Vallier est le plus important de ses moyens industriels, il occupe un nombreux personnel qui comprend une partie notable de la population ouvrière de la ville. L'usine tissage est située au nord de Saint-Vallier, actuellement avenue de Québec. Les métiers en fer, mus au moyen de la vapeur, pour la fabrication du tulle-soie, sont jour et nuit en mouvement. En y joignant le personnel pour l'apprêt et pour les forges, la fabrique occupe trois cent personnes qui produisent alors un tulle réputé et vendu dans le monde entier ainsi que le fameux modèle "Illusion" qui ne pèse que deux ou trois grammes par mètre carré. En 1867, Aimé Baboin obtient lors de l'exposition universelle de 1867 la grande médaille d'argent et deux ans après, sur la proposition en première ligne de la Chambre de commerce de Lyon, la croix de la Légion d'honneur. Il meurt en 1870. Dans son rapport sur la situation industrielle... En 1894, la société Baboin est autorisée à faire stationner un bateau pour laver ses soies dans le Rhône. Les grandes années pour le tulle se situent avant la Seconde Guerre mondiale alors que la mode pousse les femmes à porter des voilettes de tulle en décoration sur leur chapeau. Dans le même temps, des machines plus sophistiquées permettent également la production de dentelle et assurent confortablement les affaires de l'usine Baboin. La société de tissage de tulle disparaît en février 1981.

L'immeuble du 31 rue Royale et 15 quai Lassagne est constitué de deux corps de bâtiments (actuellement deux copropriétés). Une allée traverse la parcelle en son centre et fait communiquer le 31 rue Royale avec le 15 quai Lassagne et délimite deux cours au nord et au sud. Un escalier unique dessert l'ensemble de l'immeuble. Différents projets de façade sur le quai étudiés par Morand, ont été conservés. La façade possède 6 niveaux et 7 travées. Le 1er niveau (rez-de-chaussée sans entresol) est un soubassement en pierre de taille avec bossage continu en table, les baies sont rectangulaires. Le deuxième niveau a reçu le même traitement; Les fenêtres sont encadrées d'un bossage continu en pierre de taille. Du 3e au 6e niveau les baies rectangulaires ont de larges chambranles. Elles diminuent de hauteur à partir du 4e niveau. La corniche est en pierre de taille surmonté d'un soffite sans oculi et d'une corniche en bois sous le rebord du toit. Tout le décor est axé sur la travée centrale. Les balcons ont des balustrades en pierre et sont soutenus par des consoles sculptées. L'escalier est à quatre noyaux et deux repos. La cage est fermée par des menuiseries dont le dessin a été donné par Morand. La porte d'entrée (piétonne) en bois mouluré, à panneaux droits est surmontée d'un linteau sculpté de vaguelettes et d'une imposte en fer forgé. Un joli heurtoir a été conservé. La façade rue Royale a 5 niveaux et 7 travées, sans décor particulier. La porte d'entrée est une porte piétonne en bois mouluré avec imposte identique. Au 3e étage de l'immeuble 31 rue Royale, se trouve un appartement décoré en 1851 pour les propriétaires Lantmann et Monterrat qui avaient acquis cet appartement en 1841. Le salon médian est décoré dans le style 18e de boiseries à panneaux moulurés, d'une cheminée en marbre, d'un parquet à la versailles. Cinq trumeaux sont ornés de scènes pastorales d'après Boucher ; l'un signé du peintre lyonnais Louis Guy (1824 - 1888). Le 1er étage du 15 quai Lassagne conserve également un appartement décoré en 1855 pour la propriétaire Mme Vve Morin-Pons sous la direction de l'architecte Benoît. On y trouve des boiseries richement moulurées et dorées dans le style 18e, des corniches stuquées, des trumeaux peints représentant les Arts, dans un salon contigü, des dessus-de-porte représentant des paysages de la région lyonnaise.

  • Murs
    • moellon
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    3 étages carrés, étage en surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Protections
    inscrit MH, 1990/10/12
    classé MH, 1994/02/07

(cf : dossier MH) Dans le périmètre de la Z.P.P.A.U.P. des pentes de la Croix-Rousse Périmètre UNESCO

Documents d'archives

  • Archives orales : Entretien oral avec madame Arnaud qui a travaillé dans la maison Baboin, rue Royale à Lyon jusqu'à la fermeture du site. mai 2011

  • Archive CID-DRAC Rhône-Alpes : GAUTHERON Bernard : dossier de protection monuments historiques, 1990

Bibliographie

  • Guide indicateur de Lyon. 1878. AM Lyon (accès libre)

    p. 939
  • Indicateur Henry. 1881. AM Lyon (accès libre)

    p. 986
  • Indicateur Henry. 1922. AM Lyon (accès libre)

    p. 3218
  • Indicateur Henry. 1948. AM Lyon (accès libre)

    p. 2281
  • Indicateur Henry. 1969. AM Lyon (accès libre)

    p. 871, 2179
  • ANGLERAUD, B., PELLISSIER, C. Les dynasties lyonnaises, des Morin-Pons aux Mérieux du XIXe siècle à nos jours. Ed. Perrin, 2003

    p. 38 - 39
Date d'enquête 2004 ; Date(s) de rédaction 2004
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon