Historique des eaux minérales de Moingt
L´existence de la source d´eau minérale est connue de longue date, comme le prouve l´existence à l´époque gallo-romaine de thermes à l´emplacement de l´actuelle chapelle Sainte-Eugénie. Le Révérend du Mesnil, dans son rapport sur l´excursion archéologique de la société de la Diana à Moingt en 1879, nous rappelle qu´Expilly, dans son dictionnaire des Gaules de 1768, précise que l´une des sources de Moingt avait la vertu de 'rafraîchir et de désopiler'. Du Mesnil nous précise également que le nom actuel de la source est la Fontaine de Moingt, qu´on l´appelait au Moyen Âge la source des Ladres ou de l´Hôpital à cause d´une maladrerie fondée au 12e siècle par le comte Guy, et qu´elle appartient à la commune mais est d´un faible revenu.
Le Dr Richard de La Prade, en 1778, signale que la source des Romains était 'renfermée dans une petite enceinte soutenue par des colonnes qui sont aujourd´hui détruites par vétusté'. Enfin Louis-Pierre Gras précise dans un de ses ouvrages sur les eaux minérales du Forez de 1923 qu´il existait deux sources à Moingt : la grande fontaine des Romains, près du temple de Cérès, sur le site de Sainte-Eugénie (la fontaine 'des Ladres') ; une autre source en limite avec Montbrison, propriété du chapitre Notre-Dame avant 1789 (la Fontfort). Ces deux sources sont autorisées par l´académie de médecine en 1859 (Ladres ?) et 12 décembre 1878 (Fontfort) ?
Par la suite les délibérations des différents conseils municipaux nous renseignent sur l´existence de la source et des différents fermiers.
Une lettre du préfet en date du 25 mars 1838 déclare qu´un titre de propriété des eaux minérales a été délivré à la commune. Une délibération du 19 juillet 1846, la fontaine d´eau minérale située dans le fonds dit 'des Ladres', appartenait autrefois à l´hôpital de Montbrison. Plusieurs fermiers des eaux minérales de la Fontfort sont successivement installés, réalisant chacun quelques travaux d´amélioration. En 1850 M. Duchez exécute quelques réparations à la Fontfort ; en 1852 la ferme est renouvelée et le fermier est distributeur d´eau ; en 1855, le fermier se plaint de l´envahissement de la fontaine par des eaux pluviales et précise qu´il se trouve face à la croix des Ladres. En 1857 Georges Morel, de Sail-sous-Couzan, est le nouveau fermier et envisage des réparations. Le même fermier a quelques déboires concernant l´accessibilité de la source aux habitants de la commune et aux 'étrangers'. Dans la délibération du 14 juin 1860, la commune achève le portail de la fontaine et la cave de la fontaine, et deux ans plus tard le fermier demande l´autorisation d´établir un second robinet et une seconde descente pour y parvenir. En janvier 1866, alors que l´établissement des eaux avait son entrée sur la route au moyen d´une porte simple percée dans le mur, et que la source se présentait comme une « petite clôture au milieu de laquelle se trouvait une terrasse dallée et couverte, ayant environ 3 mètres de côté, entourée de murs d´une hauteur de 60 cm, le fermier Morel modifie l´installation à son arrivée en ajoutant un robinet, forçant la commune à établir un escalier, un plafond et un réservoir.
La délibération du 14 novembre 1881 relate le mauvais état des bâtiments des eaux minérales qui sont des constructions légères, et le fait que le fermier doit les reconstruire. En avril 1883, les bâtiments servant d´habitation au fermier n´étant pas récupérable, la reconstruction est nécessaire. M. Dulac établit un projet d´une dépense de 10 000 F (le 6 avril 1883). M. Genelin, fermier des eaux minérales et Pierre Marconnet, son beau-père (caution) se sont engagés à édifier la construction projetée en se conformant aux plans et devis contre plusieurs compensations financières. La même année, et pour pouvoir donner de l´extension aux bâtiments à construire, il est nécessaire que la commune acquiert de M. François Bel, une parcelle de terrain de la contenance d´environ 100 m² (accord pour 150 F en 1884 des propriétaires). Au mois de mars 1884, les deux hangars projetés par l´architecte Dulac n´étant pas indispensables, ils sont déduits du budget initial qui est alors ramené à 8 000 F, et en novembre, la dépense de construction finale s´élève à la somme de 9682,50 F du fait de certains imprévus. Le 1er mai 1938, suite au départ du fermier il est proposé à la commune de lui acheter un réservoir, un bac, et un appareil à remplir et boucher les bouteilles ; celle-ci refuse souhaitant moderniser ceux-ci. Les délibérations suivantes font état jusqu´en juin 1972 des différents fermiers et de l´évolution des tarifs (Cf annexe).
Architecte, agent voyer (?)