« Un remarquable viaduc en tôle, de cinq travées, précédées et suivies de trois arches en pierre, franchit la Cère, qui coule au fond d’un étroit ravin », est-il écrit dans l’édition du Guide Joanne de 1881 (« De la Loire à la Garonne »). Manifestement, la description donnée à cette date ne correspond plus au site actuel. En effet, dans le cadre de l’intense spéculation boursière sur l’hydroélectricité des années 1920, le projet du barrage de Saint-Etienne-Cantalès avait été lancé. Un décret de 1938 déclarait alors urgente sa réalisation, « les travaux étant assimilés, pour les besoins de la nation, aux travaux militaires ». La construction est engagée en 1939, et les piles métalliques du viaduc sont enrobées de béton pour la mise en eau en 1942.Le barrage est inauguré en 1945, faisant disparaître l’étroit ravin au fond duquel coulait la Cère. En outre, depuis cette date, la nouvelle configuration des lieux donne au voyageur en train l’étrange impression de glisser sur l’eau. Quant au site lui-même, il a pris des allures balnéaires, susceptibles d’attirer les villégiateurs du XXIe siècle.