p. 405 : [de Paris à Saint-Flour]. En quittant Neussargues, la ligne du Midi s'élève par une rampe très rapide à l'E. sur les montagnes de la rive dr. de l'Alagnon (vue magnifique à g. sur la vallée et le château de Mardogne [sic, = Merdogne]), puis s'enfonce au S. dans le tunnel de Mallet, long de 1,451 m, pour déboucher sur la Planèze, plateau basaltique, élevé et froid (900 à 1000 m d'alt.) mais riche en céréales, qui envoie au S. ses eaux à la Truyère ; vue à dr. sur le massif du Cantal. Talizat, à 944 m d'alt (135 m au-dessus de Neussargues) et à 1 km 5 E. au pied d'un sommet de 1055 m. La voie descend le petit vallon du ruisseau du Saillans, qui fuit par une profonde et étroite cassure dans le basalte et qu'elle croise près du pittoresque château de Saillans (à g. restauré), bâti sur un roc au-dessus d'un cirque de rochers très curieux, où se précipite, dans un gouffre impressionnant, la cascade du Basborie ou du Sailhens [sic, = Sailhant], ... Andelat, à 820 m d'alt. La voie descend dans la jolie vallée du Lander qu'elle croise bientôt. Vue pittoresque à dr. en contre-haut sur le rocher de Saint-Flour. Saint-Flour. ... p. 410 Viaduc de Garabit (... il est préférable à l'aller, de suivre l'itinéraire ci-après). Le chemin de fer laisse à dr. la vallée du Lander, puis traverse une région coupée de bois de pins. Au-delà de Ruines [sic, = Ruynes] (ci-après), la voie franchit la profonde et sauvage vallée de la Truyère sur le célèbre viaduc de Garabit, à l'extrémité duquel est la halte de Garabit (hôtel du viaduc 12 chambres, remis à neuf), ... Le **viaduc ou pont de Garabit, construit (1882-1884) par M. Eiffel, sur les plans de l'ingénieur Boyer, franchit la profonde gorge de la Truyère à une hauteur de 122 m 20 au-dessus du niveau de la rivière. Sa longueur est de 564 m 65. Un tablier en pièces de fer boulonnées, d'une longueur de 448 m 30, reposant sur cinq colonnes de fer, relie les plates-formes en maçonnerie établies de chaque côté. Au-dessus du lit de la Truyère, ce tablier est soutenu par un axe parabolique, en fer, ayant 165 m d'ouverture. Pour se rendre bien compte de ce gigantesque travail, après l'avoir vu de la rive g. où se trouve la halte, il faut descendre jusqu'au pont de la route, passer sur la rive dr. (belle vue d'ensemble), puis monter sur le plateau ; c'est de là seulement que l'on peut apprécier la profondeur de la gorge et éprouver l'impression grandiose de cette oeuvre colossale.
Chercheure à l'Inventaire général du patrimoine culturel d'Auvergne-Rhône-Alpes.