Dossier d’œuvre architecture IA01000316 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Usine de matières plastiques dite Société de l´Union Electrique la Grande Vapeur actuellement projet d'installation du musée du peigne et de la plasturgie
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rhône-Alpes patrimoine industriel - Oyonnax
  • Hydrographies la Sarsouille
  • Commune Oyonnax
  • Adresse rue Anatole-France , rue Nicod , rue Roosevelt
  • Cadastre 1999
  • Dénominations
    usine de matières plastiques
  • Destinations
    musée
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication

Oyonnax, capitale européenne des matières plastiques est le principal moteur de ce bassin d´emploi dont l´activité première est liée à la transformation des matières plastiques. L´origine du nom de cette usine la Grande Vapeur est rattachée à une ancienne usine actionnée par une machine à vapeur construite en 1865-1867 par la société du Moteur Industriel, située dans le même quartier. L´usine de l´Union Electrique en a hérité alors qu´elle ne produisait aucune vapeur. Elle est construite en 1905 par Auguste Charnard (1878-1934) architecte à Saint-Claude. L'ouvrage fut réalisé par des entrepreneurs lyonnais Bergeron et Peral (licenciés régionaux du procédé Hennebique). C´est probablement à la fois pour vendre son courant électrique et réaliser un investissement industriel que la Société de l´Union Electrique décida de construire cette usine. Il s´agissait de regrouper dans un seul ensemble de production des ouvriers à domicile (ponçeurs, canneleurs, courbeuses, polisseuses, poseuses de similis...) en leur louant des cabines individuelles et en leur vendant l´énergie motrice nécessaire à leur travail tout en contrôlant mieux la production. La tour centrale abrite l'escalier, les anciens bureaux, le transformateur électrique et deux moteurs au sous-sol. Ce bâtiment dont chaque aile est divisée en petites cabines de travail (56 cellules), est un exemple rare de forme d´organisation du travail individuel regroupé en un même lieu. Ce phénomène de construction et d´organisation en cabines répondait au souci d´éviter la propagation des incendies fréquents lors du travail du celluloïd, matière très inflammable, utilisé dès 1880 après l´abandon de la corne pour la fabrication des peignes. Dans un but de prévention une toiture-terrasse a été aménagée en réserve d´eau (système de deux bassins sur chaque aile) reliée à chacune des cabines par un tuyau avec diffuseur. Elle a été réalisée par des entrepreneurs lyonnais Bergeron et Peral, licenciés régionaux du procédé Hennebique sur les plans de l'architecte Auguste Charnard. La Grande Vapeur est très active jusqu´en 1940, mais la guerre, puis l´apparition des presses à injecter (les Ets Billion installés à Oyonnax sont les plus importants constructeurs européens de presses à injecter) allaient réduire la production des objets fait-main. En 1945, l´usine est nationalisée et devient propriété d´Electricité de France. Enfin, en 1967, E.D.F. vend l´usine de la Grande Vapeur laissée à l´abandon, à la ville d´Oyonnax. Le site est classé Monuments historiques et inscrit aux titres des Monuments historiques en 1988. Inutilisée jusqu´à 1990, les édiles décident d´y transférer, à plus ou moins court terme, le musée du peigne et des matières plastiques. Depuis 1993, c´est l´architecte en chef Olivier Naviglio qui dirige le projet, et Eric Pallot en est le maître d´oeuvre. Les travaux des façades extérieures ainsi que ceux de la toiture sont achevés. Parallèlement le PSC (projet scientifique et culturel) concernant la muséographie du musée du peigne et de la plasturgie est achevé. En 2008, le projet lauréat pour la muséographie retenu est celui de Frénack et Jullien architectes à Paris, à la séance du 28 janvier 2008. Actuellement le site est fermé et les travaux intérieurs n'ont pas été réalisés. Le site est également label XXe siècle en 2003.

En ce qui concerne l´architecture, ce bâtiment industriel est construit selon la technique du béton armé banché brut de décoffrage. Disposé en ailes de papillons rythmées par 9 (façade principale) et 7 travées (façade arrière), sur deux niveaux axés sur une tour centrale qui regroupait les services généraux d´administration, ce bâtiment dont chaque aile est divisée en petites cabines de travail, est un exemple rare de forme d´organisation du travail individuel regroupé en un même lieu. Dans un but de prévention une toiture-terrasse fut aménagée en réserve d´eau reliée à chacune des cabines par un tuyau avec diffuseur. Le sigle de l'Union Electrique (en deux lettres entre-liées métalliques) est apposé par des redents tout autour du bâtiment marquant la séparation des étages. La tour centrale illustre les nouvelles possibilités de l'architecture à plancher en béton armé. A la croisée des couloirs distributifs, au rez-de-chaussée et au premier étage, deux bassins en couronne équipés de lavabos servaient au lavage des peignes, ils rappellent les abreuvoirs à vaches que l'on rencontre en Franche-Comté : celui d'Ornans dans le Doubs a très certainement inspiré l'architecte. Le béton est utilisé également pour les poutres et les colonnes ainsi que pour les encadrements des fenêtres de l'escalier, le remplissage est fait en revanche en maçonnerie traditionnelle armée de tirants de fer.

  • Murs
    • béton armé
  • Toits
    béton en couverture
  • Étages
    2 étages carrés
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1988/02/24
    classé MH, 1988/02/24

Musée de France (statut obtenu en 1989). Projet lauréat pour la muséographie : Frénack et Jullien, Paris, séance du 28 janvier 2008. La réhabilitation extérieure du bâtiment est achevée, en revenche le projet de muséographie est resté caduc. Pour l'instant le projet de l'installation du musée à la grande vapeur n'est plus d'actualité (2010). (saisie des photos en cours)

Bibliographie

  • La Grande Vapeur, Usine de l´Union Electrique 1905, étude de faisabilité, Ville d´Oyonnax, 1987.

  • Patrimoine Industriel, cinquante sites en France, Ed. du Patrimoine, Image du Patrimoine n° 167, 1997.

    p. 98-99
Date(s) d'enquête : 2001; Date(s) de rédaction : 2008
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel