HISTORIQUE
Le deuxième pont de Grésin, édifié en pierre en 1897, est détruit en 1940 et remplacé en 1941 par une simple passerelle de bois, brûlée en 1943 par les maquisards. On envisage dans les mêmes années de rétablir un pont de pierre, mais les études sur la construction du barrage de Génissiat démontrent que les eaux de la retenue recouvriraient le site. Il devenait donc inutile de reconstruire un ouvrage fixe à cet endroit. L'idée d'un bac semble émerger puis est abandonnée. En attendant, la traversée est assurée par un passage précaire fait de planches.
Finalement, en 1947, la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) accepte, notamment à la demande des habitants de Grésin, qui disposaient de bois et terrains sur l'autre rive, à Eloise, et qui ne pouvaient plus passer du fait du barrage, de reconstruire un pont en amont de son emplacement initial. Les travaux, confiés à F. Daubard et Compagnie de Lyon, sont exécutés en 1948-1949, vraisemblablement après la mise en eau du barrage de Génissiat (février 1948). L'entreprise, ayant sans doute mal calculé les coûts, fait alors faillite.
La CNR remet l'ouvrage à la commune de Léaz, de laquelle dépend le hameau de Grésin dont le pont porte le nom, le 22 décembre 1951 (AD Rhône, 3959W 1743 : Note sur le rétablissement du pont de Grézin entre Léaz et Eloise, 1947 ; BROCARD, p. 73-74 ; site Bellegarde-sur-Valserine).
Ce pont, qui constitue le quatrième pont de Grésin, est un ouvrage métallique suspendu tout d'acier (câbles, pylônes, poutre en treillis), d'une longueur totale de 160 m (ouverture totale de 155 m). Les câbles de suspension sont supportés par deux pylônes fortement ancrés en berges et espacés de 114,25 m (114,10 m dans la base CNR/Oasis). La poutre de 137,75 m de long et 3,04 m de large (avec une chaussée de 2,50 m) se trouve à 20 m au-dessus du niveau normal du Rhône (BROCARD, p. 73 ; base CNR/Oasis ; site Structurae). Dans une note sur le rétablissement du pont de 1947 la hauteur maximum sous tablier rapportée à l´étiage est donnée à 14,75 m (AD Rhône. 3959W 1743).
La passerelle métallique, progressivement attaquée par la rouille, commençant à perdre son plancher, a bénéficié d'une remise en état complète en 2007 (site Bellegarde-sur-Valserine).