La Grange du Mas est une propriété agricole de rapport très ancienne, appartenant au domaine noble de Gravains, dont le château n'est pas localisé. Elle est citée parmi les biens de la seigneurie en 1577, lorsque le fief est vendu au nommé Valleton, bourgeois de Lyon. Sa propriété se transmet, avec le fief, jusqu'aux comtes de Sève au 18e siècle. Le Grange du Mas est représentée en 1761 sur la carte de Cassini. Il n’est pas possible de savoir quels étaient les bâtiment existants à cette époque, nous pouvons néanmoins supposer qu’un logis et une grange-étable aient pu constituer la première forme bâtie sur la parcelle. La composition actuelle montre un premier “L” comprenant le logis qui pourrait correspondre à cette première tranche de construction. Le pisé n’est pas visible sur cette partie. En outre, une plaque de cheminée en fonte porte la date de 1791, il est fort probable que cette plaque ait appartenu au logis dès son origine.

Le cadastre napoléonien de 1832 montre une ferme en “U”. Le passage du L au U est lisible encore aujourd’hui par une légère différence de hauteur de toiture et une jonction de murs attestant de deux mises en œuvre différentes dans le pisé. Cette extension accueille deux écuries à vaches, une laiterie et un atelier. A cette époque, la ferme était toujours une propriété de rapport de la famille de Quinsonnas, anciens seigneurs du comté de Sève avant la Révolution.

L'aile sud apparaît seulement sur le cadastre rénové de 1936 : abritant de vastes écuries et remises agricoles, elle vient fermer la cour. Sa date de construction n'est pas déclarée aux matrices cadastrales, toutefois la mise en œuvre du pisé avec son soubassement en pierre calcaire taillée et son arche en brique n’est pas sans rappeler le hangar de la ferme de Corcelles, antérieur à 1832. S’agirait-il des mêmes maçons ?

Un dernière étable accolée à l'aile ouest est construite après 1936 et probablement avant la fin des années 1950, période où le pisé est abandonné au profit du béton de ciment. Aussi ce dernier bâtiment est un bon témoin de la transition entre pisé et béton avec un soubassement en pisé de béton d’environ 3,5m de haut et un étage en pisé de terre.

La seconde moitié du 20e siècle est une période de grande prospérité pour cette ferme d’importance spécialisée dans l’élevage porcin (200 truies jusque dans les années 2000). Des équipements plus modernes adaptés aux normes d’hygiène ont été progressivement installés aux abords de la ferme ; une cuisine a également été construite dans les années 1970. La ferme est entourée d’une centaine d’hectares de terrains cultivés appartenant au même propriétaire.