Dossier d’œuvre architecture IA01000795 | Réalisé par
Moreau Alix (Contributeur)
Moreau Alix

Stagiaire au service de l'inventaire en 2021-2022, DSA architecture de terre

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Delavenne Magali (Rédacteur)
Delavenne Magali

Conservatrice du patrimoine, chercheure au Service de l'Inventaire (2014- ).

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  • inventaire topographique, Pays d'art et d'histoire de Trévoux Dombes Saône Vallée
Ferme de Corcelles
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays d'art et d'histoire de Trévoux Dombes Saône Vallée
  • Commune Savigneux
  • Lieu-dit Corcelles
  • Adresse 167 chemin de Corcelles
  • Cadastre 2022 ZL 219  ; 1832 B 518
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    étable, écurie, hangar agricole, four à pain, toit à porcs, poulailler, cellier, logement, puits, cour

La première évocation du domaine de Corcelles à Savigneux apparaît dès 1761 sur la carte de Cassini. L’emprise du bâtiment n’est pas représentée en tant que telle, mais nous émettons l’hypothèse qu’une première partie des bâtiments au moins puisse exister à cette époque. Selon le propriétaire actuel, cette ferme, ainsi que quelques autres du village auraient été la propriété du seigneur du château de Savigneux. Elles auraient ensuite appartenu à une même famille.

La première emprise bâtie connue est représentée en 1832 sur le cadastre napoléonien. A cette date, le domaine de Corcelles appartient à Joseph Bethenod, juge de paix à Lyon, apparenté à Joseph Mathey propriétaire des Chaves et plus tard des Breilles. Or, dans les bâtiments présents en 1832, plusieurs époques de constructions sont déjà juxtaposées comme en témoignent les différents types de pisé du logis et du hangar agricole. La première phase de construction (18e siècle ?) comprendrait le logis, la cave, un bâtiment ouest disparu aujourd'hui, l'écurie des chevaux et le "suel" au sud (terme utilisé par le propriétaire pour qualifier le lieu d’hébergement des saisonniers pendant la période des moissons). Le hangar fermant la cour au nord est construit dans une deuxième phase, avant 1832.

La taille de l’exploitation est importante pour l’époque et nous invite à penser que cette ferme exportait sa production pour nourrir les villes et villages alentours. Le fait que le propriétaire de la ferme n’en soit pas l’exploitant nous conforte dans cette hypothèse. Cette ferme implantée à l’écart du centre bourg (limité à quelques constructions à l’époque) suppose qu’elle devait fonctionner en parfaite autonomie avec un faible besoin d’apports extérieurs. En effet, dès cette date, de nombreuses annexes nous montrent la présence d’une multiplicité d’activités (four à pain, écurie, cave, grenier…). Nous supposons également la présence d’une étable de taille importante sur l’emprise de l’étable actuelle, sans connaître ses dimensions exactes. De plus la mare dessinée au cadastre à proximité des bâtiments nous indique le potentiel lieu d’extraction de la terre pour la construction. Etant alimenté naturellement par le ruisseau le Favian, elle sert également d’abreuvoir pour les animaux de l’exploitation.

Dans une troisième phase (2e moitié du 19e siècle) sont construits trois petits volumes bâtis de même facture : il s’agit d’un poulailler, d’une laiterie, d’une porcherie, d’un cellier, offrant des chambres supplémentaires à l’étage. La ferme était donc en capacité de produire : du vin, du lait, du fromage, du beurre, du pain, de la viande de vache et de porc et sa charcuterie, des œufs, des poulets, et les céréales cultivées sur le terrain attenant. Un potager devait probablement produire quelques fruits et légumes.

D’après le propriétaire, un terrible incendie aurait eu lieu au début des années 1900 dans la grange-étable. Suite à cet incendie, une nouvelle grange-étable est construite en lieu et place du bâtiment détruit par le feu. Une nouvelle mare apparaît également au sud du nouveau bâtiment, probablement le lieu d’extraction de la terre nécessaire à la construction de ce dernier. Ce point bas sera ensuite aménagé et maçonné pour installer la fosse à purin. L’ensemble n’a pas subi de transformations majeures depuis cette époque-là, si ce n’est l’apport du confort moderne dans le logis.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 18e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : 1ère moitié 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Secondaire : 2e moitié 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par travaux historiques

Il s'agit d'une ferme à cour carrée, fermée du côté de la rue par un hangar agricole percé d'une porte charretière et semi-ouverte au sud, vers les champs. La cour distribue ensuite tous les espaces : logis, grenier, poulailler et laiterie dans l’aile est, étables et fenils dans l’aile ouest et espace de stockage au nord. Ce grand volume simplement couvert joue certainement un rôle pour couper l’exploitation du vent du nord mais permet également d’abriter les charrettes de foin de la pluie, c’est encore ici qu’est stocké le tracteur aujourd’hui. D’autres petits bâtiments complètent cette composition en U : le "suel" au sud, les "cochonniers" et le four à pain au nord.

L'aile ouest est affectée aux étables avec fenil à l'étage. C’est un bâtiment très moderne pour l’époque avec un gabarit plus important que le reste de l’exploitation, il dispose d’un astucieux système de descente du foin depuis l’étage ainsi que d’un réseau d’eau pour abreuver chaque animal individuellement et d’un système de ventilation dont les cheminées sont visibles sur la façade extérieure à l’est. La mise en œuvre du pisé est également très moderne avec un soubassement de galets et briques alternés (probable réemploi de l’ancien bâtiment détruit par l'incendie), lui-même surmonté de 3m de pisé de chaux, puis de 2m de pisé de terre. Des murs séparatifs entres les écuries sont en moellons de mâchefer. L’ensemble des murs intérieurs ont été passés à la chaux. L’étage du bâtiment est entièrement dédié au stockage du foin.

La ferme de Corcelles est entièrement réalisée en pisé. Selon les périodes de construction, différentes mises en œuvre sont utilisées. On trouve par exemple des soubassements en briques et galets, en pierre calcaire et galets ou encore en béton de chaux pisé pour la partie la plus récente. Une arche en brique sur le mur nord permet l’accès à la propriété. Les bâtiments sur deux niveaux sont surmontés de toitures deux pans ou à croupe couvertes de tuiles (tuiles creuses ou mécaniques). Des consoles en bois soutiennent les débords de toiture et un escalier droit extérieur en bois donne accès au grenier au-dessus du logis. 

  • Murs
    • pisé enduit partiel
    • résidu industriel en gros oeuvre
    • galet
    • brique
    • calcaire moellon
    • béton
  • Toits
    tuile creuse, tuile mécanique
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en charpente
  • Typologies
    ferme à cour fermée, plan en U
  • État de conservation
    désaffecté
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Éléments remarquables
    étable à vaches

Exemple d'un ancien domaine de rapport désaffecté, mais peu modifié, dont l'avenir est incertain. Remarquable pour la conception et la mise en œuvre (pisé) de la grange-étable moderne.

Documents d'archives

  • AD Ain. 3 P 3161. Savigneux, matrice des propriétés foncières bâties et non bâties. 1832-1913.

    AD Ain : 3 P 3161
    Folio 27 : Joseph Antoine Bethenod, juge de paix domicilié à St Martin la Plaine ; puis Joannès Vial son gendre, juge de paix à Lyon en 1877.

Bibliographie

  • MOREAU, Alix. Vivement hier, nous bâtirons demain ! Mémoire de Diplôme de spécialisation et d'approfondissement (DSA) Architecture de terre, mention Patrimoine. Grenoble, Ecole nationale supérieure d'architecture. 2022. 161 p.

Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Communauté de communes Dombes Saône Vallée
Moreau Alix
Moreau Alix

Stagiaire au service de l'inventaire en 2021-2022, DSA architecture de terre

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Delavenne Magali
Delavenne Magali

Conservatrice du patrimoine, chercheure au Service de l'Inventaire (2014- ).

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