Dossier d’œuvre architecture IA03000590 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Usine de pneumatiques Goodyear-Dunlop de Montluçon
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rhône-Alpes patrimoine industriel - Montluçon-Est
  • Hydrographies Cher (le)
  • Commune Montluçon
  • Lieu-dit , ,
  • Adresse rue de Pasquis , route Nationale 145
  • Cadastre 1996 ZAC de Pasquis
  • Dénominations
    usine de pneumatiques
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, cheminée d'usine

Le groupe de pneumatiques Dunlop, filiale de Goodyear est installé à Montluçon depuis 1919-1920 dans une ancienne usine de chargement d'obus. Cette production de pneus de motos fait de Montluçon le seul site européen du groupe produisant des pneus de course de motos. Au sud de l’usine localisée dans la ZAC de Pasquis, le long du canal du Berry (déclassé) et de la voie ferrée, se trouve une ancienne cité ouvrière. Cette usine est intégrée dans un paysage traversé par les réseaux ferré et autoroutier, où se détache un triptyque en brique accolé.

Le groupe de pneumatiques a déménagé fin 2014 une partie de l’activité de son usine de Birmingham (dont elle a arrêté l’activité[1]), en Grande-Bretagne, dans son usine de Montluçon (Allier). La fermeture du site de Birmingham a affecté 241 personnes. C’est la production de pneus de compétition de motos, que l’usine de Montluçon fabrique déjà, qui est relocalisée en France, alors que la production de pneus de voitures est réaffectée au site d’Hanau, en Allemagne, et que le reste des activités est arrêtée.

Triptyque désindustrialisation – automatisation - délocalisations

Le développement industriel de la ville de Montluçon au XIXe siècle, entraine une augmentation de ses habitants : elle voit la population croitre de 5 000 habitants en 1830 à presque 60 000 dans les années 1960. Nombreuses industries métallurgiques, forges dans un premier temps se sont installées près des matières premières : minerais de fer du Berry et du charbon voisin de Commentry. Puis les verreries se développèrent avec l’arrivée du chemin de fer qui fera évoluer les provenances des charbons moins couteux venant de Lorraine. Entre les deux guerres, Dunlop (caoutchouc) et la Sagem (mécanique et optique de précision) viennent également s'installer à Montluçon..

En 1964, la disparition de la sidérurgie laissera impuissant les élus locaux socialistes et la population. En 1984, le groupe japonais Sumitomo Rubber Industries rachète Dunlop, sur les 2 783 emplois, seul 1 200 seront gardés. Rappelons qu’il y avait plus de 5 000 emplois chez Dunlop en 1945[2]. Enfin en 2004, l’américain Goodyear absorbe cette société avec 900 salariés restant. Aujourd’hui avec 650 emplois, dont 90 font l’objet d’un nouveau plan de suppression), l’entreprise américaine a resserrée son activité sur la production de gomme pneumatique et de pneu moto.

Montluçon avec une trentaine de ville moyenne en France fait partie des villes fragilisée par la désindustrialisation[3] principalement des villes de 20 000 à 100 000 habitants avec une spécialisation industrielle et administrative. Selon le CGTE (Commissariat Général à l’Egalité des Territoires), on compte dans ces villes moyennes trame de « l’armature urbaine française », une spécialisation industrielle et administrative, une population plus âgée que dans les métropoles, une assez faible part de cadres et de diplômés de l’enseignement supérieur ainsi qu’un chômage plus sensible à la crise de 2008, supérieur à la moyenne nationale. Certains font le constat d’un certain abandon face à un aménagement du territoire laissé à l’abandon[4], et ne comprennent pas toujours les logiques du récent découpage territorial qui les isolent de la Nouvelle Aquitaine située à 15 km, alors que Montluçon est tournée autant vers Bourges et Vierzon que de Clermont-Ferrand.

[1] Colonna Geneviève, l’Usine Nouvelle, quotidien des usines,2014 (https://www.usinenouvelle.com/article/dunlop-l-usine-de-birmingham-demenage-vers-montlucon.N274649) 

[2] Elie Cohen, l’Etat brancardier. Politiques du déclin industriel (1974-1984), Calman-Lévy, coll. Liberté de l’esprit, Paris, 1989.

[3] Dumay Jean-Michel, Amertume et résistance à Montluçon, la France abandonne ses villes moyennes, Le Monde Diplomatique, mai 2018, p.22-23.

[4] Opus cité, Le Monde Diplomatique, mai 2018, p.23.

 

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
    • Principale
  • Dates

Le site se compose de plusieurs bâtiments accolés pour certains en briques. Une cheminée circulaire en brique de grande hauteur est visible très facilement.

  • Murs
    • brique
  • Couvertures
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections


Périodiques

  • Le Monde Diplomatique, Le développement industriel de la ville de Montluçon au XIXe siècle, mai 2018, p.23.

Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel