Dossier d’œuvre architecture IA03000630 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire du Val-d'Allier (nord)
Maison forte dite château puis ferme.
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Val d'Allier (nord)
  • Commune Château-sur-Allier
  • Cadastre 1831 A03 415  ; 2021 A03 491
  • Dénominations
    maison forte, ferme, grange, étable, bergerie

L'édifice est implanté au sud-est du bourg hors de l'ancienne enceinte médiévale représentée sur les plans de 1701. Seul le "tableau indicatif des propriétés foncières de Château-sur-Allier" 1 le situent au toponyme de "la Sale" en 1833 ; le toponyme de même que celui de "la Motte" n'apparaissent pas sur le plan cadastral de 1831 correspondant. Ces mentions de ce site sont les plus récentes dans les sources.

D'après le Sommier des fiefs du duché du Bourbonnais vers 1788, avec Le Vernet et les Garennes, la Salle est cependant déjà cité parmi les fiefs de la paroisse de Château-sur-Allier dépendant du duché du Bourbonnais selon des "actes de 1613, 1757 et 1781"2. En 1757 d'après cette même source, ces fiefs appartiennent au seigneur comte de la Barre, en 1781 à Jeanne de Bar, Veuve de Joseph Marie Rafélis.

Dans le courant du 17e siècle la Salle compte parmi les possessions de la famille de Viry, le 12 mai 1647 un acte de registre paroissial cite Bernard de Viry, sieur de la Salle3. Les fiefs du Bourbonnais citent Louis de Viry, probablement son frère, épousant "au château de la Salle, Louise de Bournol".4 Ce mariage entre "Louis de Viry et Louise de Burnat" a eu lieu en 1660 d'après un registre notarié conservé aux Archives nationales5. Par la suite leur fils Henry de Viry (v. 1665-30 avril 1719) et son fils Gilbert de Viry (18 avril 1695- 16 juillet 1737) sont également qualifiés de sieurs de la Salle dans les registres paroissiaux ; ils sont également cités comme seigneurs de la Barre dans le même temps (IA03000610).

Au début du 19e siècle la Salle est, entre autres, resté propriété de la famille de Rafélis, du fils de Jeanne de Bar (1745-ap. 1789) et Joseph-Marie de Rafélis : Aldonce Charles Joseph François-de-Paule Samaritain de Rafélis de Saint-Sauveur (1771 ou 1773 - 1849). Ce dernier est aussi propriétaire de la propriété située en contrebas au lieu "la Motte" (parcelle 420 en 1833).

Depuis 1831 l'édifice a subi de nombreux aménagement tant au niveau du logis que de la grange. Toutefois, les murs aveugles simplement percés de petits jours, la tour de section carrée, la petite coursive de pan de bois peuvent représenter des vestiges anciens subsistant d'une ancienne maison forte de fin du Moyen Age ; quelques dispositions de la grange-étable peuvent remonter à la limite des 18e siècle et des 19e siècle. L'aménagement postérieur du cuvage est à rapprocher des activités viticoles qui perdurent durant la première moitié du 19e siècle à Château-sur-Allier.

1AD 03 : 3P 3712AD03 : 10J 13AD 03 : 56E, Dépot GG3, Château-sur-Allier, B 1646-1650 [vue 8]4Genest-Emile Aubert de La Faige, Roger de La Boutresse, éd. 1936, p. 304 5RE/XXVI/2

L'édifice actuel est peut-être le vestige de la maison forte, dite "château" vers 1660, du fief de la Salle cité par les sources en 1613. L'édifice consiste en 1831 en une "maison bâtiment et cour" appartenant à Charles Joseph Derafélis.

  • Période(s)
    • Principale : Fin du Moyen Age, limite 18e siècle 19e siècle, 19e siècle , (incertitude)

L'édifice a globalement conservé la disposition de plan du cadastre dit napoléonien de 1831. La disposition en U d'origine du bâtiment principal (à cour fermée?) subsiste. Il était toutefois prolongé au sud-est par un aile disparue. La disposition du mur gouttereau du bâtiment au sud-ouest a changé. Plus au sud-est, un bâtiment de plan circulaire, tour ou pigeonnier, a disparu.

Contre le corps de logis principal en rez-de-chaussée édifié selon un axe est-ouest terminé en pignons, sont édifiées à l'est deux ailes transversales. Toutes ces parties en rez-de-chaussée sont couvertes de toits à longs pans à tuiles plates. A l'ouest, on accède à une tour quadrangulaire à un étage, couverte d'une toiture en pavillon, par un rez-de-chaussée surmonté d'une ancienne coursive fermée couverte d'un toit à longs pans recouvert de petites tuiles. Cette dernière permet notamment d'accéder à l'étage de la tour depuis l'étage de comble du bâtiment principal.

La façade occidentale du bâtiment principal est presque aveugle hormis deux petites fenêtres carrées à encadrement de pierre : l'une à l'étage de la tour et l'autre au niveau de la coursive. Au nord une seule fenêtre ouvre dans le mur gouttereau, elle est à encadrement de bois et jouxte une partie du mur édifié en assises de carreaux de terre cuite placés à plat, témoin d'une reprise. Deux jours ouvrent ouvrent dans le pignon nord : au fait du pignon le premier est à encadrement de pierre et à appui saillant mouluré, dans la partie inférieure du pignon, le second est un jour en archère.

La façade orientale est éclairée sur le pignon d'une fenêtre à encadrement de pierre calcaire et appui mouluré, surmontée au niveau du comble d'un jour à encadrement de pierre calcaire également. Un troisième petite fenêtre éclairant l'aile nord-ouest est probablement un rajout postérieur. Au sud, le pignon oriental est percé à hauteur des combles d'un petit jour ; plus bas quelques pierres en boutisse témoignent de la structure disparue depuis 1831. Une porte à encadrement de pierre de taille de calcaire, ouvre au centre du mur gouttereau méridional et dans l'angle sud-est une petit porche en pans-de-bois précède une ouverture dans l'aile contigüe. Contre le porche, la fenêtre est à encadrement de bois, elle aussi. La petite excroissance formée par ce porche figure déjà à cet emplacement sur le plan de 1831. Le pan de bois ou les encadrements de baies en bois se retrouvent dans l'angle opposé, sur la coursive, sur l'appentis au rez-de-chaussée de celle-ci sur la fenêtre à la base de la tour (linteau de bois et piédroits de pierre de taille).

Les chaînages d'angle de la tour sont en pierre de taille calcaire, tout comme la pierre de taille d'encadrement de la fenêtre de l'étage. Taillé dans le même matériau, le linteau est sculpté d'une partie de cadran solaire ; il s'agit probablement d'un remploi. La tour ne comporte aucune ouverture dans sa partie inférieure.

A l'intérieur de l'édifice quelques éléments anciens subsistent : encadrement de portes en pierre de taille, bassie (pierre d'évier), accès au four à pain et cheminée, dépourvus d'ornementation permettant une datation plus précise.

Plus au sud, le bâtiment construit selon un axe nord-sud est à usage de grange-étable ; son plan est préexistant au cadastre de 1831. Toutefois sur le plan dit napoléonien son mur gouttereau oriental était infléchi dans sa partie sud, signe d'une reprise que l'on devine actuellement au niveau de la bordure de la toiture. Une double rangée de pannes déborde sous le toit, la rangée inférieure est noyée dans la maçonnerie, peut-être le signe d'une disposition de charpente ancienne qui n'existe plus dans le tiers sud du bâtiment possiblement reconstruit. Ce même mur gouttereau est percé au nord et au sud de deux double-portes de grange, au milieu de deux simples portes d'étable. La plus au sud donne actuellement accès à la bergerie. A l'intérieur de la grange sud subsiste un cuvage témoin de l'activité viticole de la ferme. La bergerie est aménagée des anciennes mangeoires de l'étable qui l'a précédée. Au plafond, le plancher de bois, laisse la place par endroits à une ancienne structure de torchis.

L'accès au grenier se faisait par une porte haute et probablement une échelle au pignon nord de la grange. Une lucarne de charpente, engagée, couverte d'une toiture à croupes recouverte de petites tuiles plates comme le reste du toit, permettait probablement l'accès au fenil au dessus de l'étable.

En limite de la parcelle voisine, à l'ouest, est un puits dont l'implantation laisse à penser qu'il était d'usage partagé.

  • Murs
    • calcaire (incertitude)
  • Toits
    tuile plate
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans demi-croupe
    • toit à longs pans
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • " parrain Bernard de Viry, sieur de la Salle" : In acte de baptême du 12 mai 1647.

    AD Allier : 56 E, dépot GG3, Château-sur-Allier, B 1646-1650
    [vue n°8]
  • Mariage de Louis de Viry et Louise Burnat 1660-10-00. In : Répertoire 30 sept 1655-15 avril 1677 de l'étude XXVI notaire : Monhenault Laurent II de.

    AN Paris : RE/XXVI/2
  • Château-sur-Allier : tableau indicatif des propriétés foncières, de leurs contenances et de leurs revenus (section A-D) : [1833]

    AD Allier : 3P 371
  • Sommier des fiefs du duché du Bourbonnais, vol. premier vers 1788

    AD Allier : 10 J 1
    n°56 r°

Bibliographie

  • AUBERT de La FAIGE, Genest-Emile, La BOUTRESSE, Roger de. Les fiefs du Bourbonnais. [Tome 2], Moulins, rive droite de l'Allier. 2e éd. par Philippe Tiersonnier. Moulins : Crépin-Leblond, 1936.

    p. 304
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2024
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