La construction d'une nouvelle église est décidée en 1880, face à l'état de délabrement et de destruction de l'ancienne église d'Augy, située au sud du bourg. [Cf. dossier de l'ancienne église]
Le baron Arthur Richard d'Aubigny (1827-1898), maire de la commune, propose d'exécuter à ses frais les travaux d'appropriation et de reconstruction nécessaires pour la nouvelle église. Cette proposition est acceptée par le conseil municipal de la commune le 4 février 1880. Le projet initial est de reconstruire la nouvelle église à l'emplacement de l'ancienne, dans le cimetière. Mais face au mécontentement des habitants, inquiets de voir le cimetière transformé en chantier, le conseil municipal décide le 29 mai 1880 que cette reconstruction se fasse sur un autre parcelle de terrain. Le curé de la paroisse de Saint-Léopardin-d'Augy, Annet Baret, propose alors une parcelle attenant au jardin du presbytère, donc également affectée « au service du Ministre du Culte ». Cette proposition est approuvée par le conseil de fabrique de la commune. Le curé, ainsi que les héritiers de l'abbé Batissier qui avait donné ce terrain aux curés successifs de la paroisse, ont renoncé à leurs droits sur ce terrain.
A la demande du préfet de l'Allier, une enquête de commodo et d'incommodo est publiée le 31 août 1880 par le maire, pour recueillir l'opinion des habitants sur la question de l'extraction de la parcelle de terrain dépendant du presbytère, pour la construction de la nouvelle église. L'enquête est menée par l'adjoint au maire Thévenet, et close le 7 septembre. Sur 1600 intéressés, seuls cinq se sont présentés devant l'enquêteur, et seulement deux s'opposaient au projet, M. Virolet, épicier, et M. Bonnejournée, charcutier et cabaretier. Pour le conseil municipal, réuni le 13 septembre 1880, ce sont des oppositions sans arguments, qui reflètent « l'intérêt personnel et égoïste des boutiquiers », craignant pour le débit de leurs commerces, l'Eglise n'étant plus située à proximité immédiate de ces derniers. Le conseil conclut qu'aucun argument sérieux n'a été présenté au cours de l'enquête, et que « le sentiment général de la population est évidemment et unanimement favorable au projet ». Le préfet de l'Allier, dans une lettre du 23 septembre, demande au conseiller général, M. Vinatier, maire de Lurcy-Lévis et donc extérieur à la commune, de mener une nouvelle enquête, pour des raisons d'impartialité et de désintéressement.
Les plans de l'édifice, le cahier des charges, et les devis estimatifs et descriptifs sont dressés par l'architecte parisien Pierre Gélis-Didot, en juillet 1880. Les travaux de maçonnerie sont confiés à l'entrepreneur Joseph Charles, de Souvigny. Le chantier semble lancé dès l'été ou le début de l'automne 1880.
Le projet initial de construction a connu des modifications : alors que ce dernier mentionne un vestibule et une tribune, la première travée est en réalité dans la continuité des autres et ne comporte ni vestibule ni tribune. La façade occidentale est également différente du plan initial.
La construction de la nouvelle église semble achevée en septembre 1882. En effet, le 24 septembre 1882, au vu de l'état « ruineux et menaçant » de l'ancienne église (l'état de délabrement et le danger pour la population sont attestés par une lettre de l'architecte Gélis-Didot du 22 septembre 1882), le conseil municipal et le conseil de fabrique demandent l'installation du culte et le transfert de la cloche dans la nouvelle église. Dans un avis du 18 octobre 1882, cette demande est confirmée par l'évêque de Moulins, qui demande que cela soit fait dans les plus brefs délais. Le préfet de l'Allier approuve ces demandes dans un arrêté du 20 octobre 1882.
L'achèvement de la construction de la nouvelle église, et le transfert régulier et définitif du service paroissial vers ladite église, sont attestés par un avis de l'évêque de Moulins en date du 11 avril 1883.
Né à Paris (10e arrondissement) le 9 juin 1853. Décédé à Paris (7e arrondissement) le 9 janvier 1937.
Architecte actif à Paris entre 1882 et 1895. Il y a réalisé quelques immeubles de rapport, l'imprimerie librairie Taillefer au 9 rue Saint-Benoît dans le 6e arrondissement (1883), et d'autres constructions particulières. Il a également construit plusieurs villas à Perros-Guirec (Côtes d'Armor) dans les années 1890. Il était directeur de la revue L'Art pour tous et membre de la Société des amis des monuments parisiens (1887-1889). [FIORI, Ruth. Notice "GELIS-DIDOT Pierre Henri", Annuaire prosopographique "la France Savante" du Comité des travaux historiques et scientifiques - Institut de l'Ecole des Chartes, 2011. En ligne.]
Il a notamment publié La peinture décorative en France du XIe au XVIe siècle, par P. Gélis-Didot et H. Laffillée. (Paris : Libraires-Imprimeries réunies, deuxième édition, entre 1888 et 1896).
Adresse connue en 1880-1882 : 15 rue des Beaux-Arts, Paris.