Dossier d’œuvre architecture IA26000091 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Chapelle Notre-Dame-de-Beauvoir
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Rousset-les-Vignes
  • Lieu-dit Charbonnel
  • Cadastre 1835 B 362  ; 1988 B 184
  • Dénominations
    chapelle
  • Vocables
    Notre-Dame-de-Beauvoir
  • Parties constituantes non étudiées
    ermitage

La date de construction de la chapelle est inconnue, mais la draille (sentier des moutons) de Notre-Dame de Bellevue est citée en 1316 ; ce toponyme atteste la présence d'un lieu de culte, déjà à cette époque. D'après la tradition, cette chapelle aurait été élevée après la trouvaille d'une statuette en pierre de la Vierge par des bergers. La chapelle d'origine ne comportait que le choeur, qui semble remonter à l'époque romane (13e siècle ?), et une courte nef, ainsi qu'un ermitage accolé. Le bâtiment est réparé en 1603, puis agrandi de collatéraux en 1650. Notre-Dame de Beauvert, ou de Beauvoir, accomplissait des miracles (un registre consignant ceux de 1632 à 1672 est conservé) et la chapelle était un lieu de pélerinage ; les pénitents blancs, sous le vocable de Notre-Dame de Beauvert, s'y rendaient en procession depuis le village, par un sentier ponctué d'oratoires d'un chemin de croix. La chapelle est restaurée et prolongée à l'ouest en 1666 "afin de donner tout l'éclat possible aux processions du 15 août et du 8 septembre". En 1723, un violent orage endommage l'édifice, nécessitant de réparer la toiture, ainsi que la façade dans laquelle on construit la porte d'entrée en pierre de taille avec un escalier au-devant ; le petit clocher prévu au-dessus du faîte n'est pas réalisé. Pendant la Révolution, en 1794, les croix élevées le long du chemin sont abattues. En 1860, une statue grandeur nature de la Vierge est placée au sommet du pignon ; elle sera enlevée lors de la construction du clocher-mur en 1874. La même année, une citerne est construite sous le parvis, formant un perron ; les travaux se poursuivent en 1875-1876 en aplanissant le sol pour établir, devant l'édifice où sont ajoutées 4 marches d'escalier, une esplanade entourée d'un mur semi-circulaire. Des améliorations sont apportées à la sacristie et aux bâtiments de l'ermitage, augmentés d'un abri pour les pèlerins au sud de la chapelle. D'autres réparations sont effectuées dans le courant du 20e siècle. Le pèlerinage à la chapelle, où l'on ne peut monter qu'à pied ou à dos d'animal, se renouvelle chaque année, généralement au début du mois de septembre.

  • Période(s)
    • Principale : Milieu du Moyen Age , (incertitude)
    • Principale : 3e quart 17e siècle
    • Secondaire : 1er quart 17e siècle
    • Secondaire : 3e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1603, daté par source, daté par travaux historiques
    • 1650
    • 1666
    • 1874

La chapelle s'élève à fleur de rocher, au sommet d'une colline à pic à l'est et aplanie en hémicycle à l'ouest. De plan massé sensiblement carré, avec court chevet hémicirculaire orienté, elle est précédée à l'ouest d'un large parvis rectangulaire de 10 marches en calcaire ; elle est bâtie en moellons de calcaire et de saffre revêtus d'un enduit, couverte d'un toit à deux versants de tuiles creuses et d'une croupe ronde sur l'abside ; l'avant-toit est souligné d'une corniche en pierre qui se prolonge en façade sous les rives du mur-pignon, couronné d'un clocher-mur en plein cintre, à fronton triangulaire. Le clocher surmonte une niche en plein cintre percée d'un oculus, au-dessus de la porte axiale couverte d'un arc segmentaire, à encadrement appareillé orné de fasces et couronné d'un larmier à retours horizontaux ; la symétrie de la façade est complétée par deux oculi circulaires latéraux. Deux jours à double ébrasement sont ménagés de part et d'autre de la porte. L'intérieur présente trois vaisseaux, une nef centrale voûtée en plein cintre et deux collatéraux plus bas, couverts d'un berceau surbaissé, et un choeur ouvrant sur la nef centrale par un arc triomphal en plein cintre ; surélevé de 2 marches à angles échancrés, il est composé d'une travée de choeur couverte d'un berceau plein cintre et d'une petite abside en cul-de-four plus étroite, elle-même surélevée. Les murs sont très épais, chaque collatéral communique avec la nef par deux grandes-arcades en plein cintre ; une lunette ménagée dans la voûte du collatéral précède celles, plus hautes et plus étroites, du côté du choeur. Le sol est dallé, une banquette en maçonnerie longe les murs latéraux des collatéraux ; l'abside, le mur du fond et les élévations latérales n'ont aucune fenêtre. Les bâtiments de l'ermitage s'adossent à la chapelle au sud-est, la sacristie lui est accolée à l'est, à droite, et un corps annexe symétrique à gauche.

  • Murs
    • calcaire
    • molasse
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan massé
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • voûte en berceau segmentaire
    • cul-de-four
    • à lunettes
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée sans travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon couvert
    • croupe ronde
  • Typologies
    Clocher-mur en façade, à baie unique
  • Techniques
    • peinture
  • Représentations
    • colonne
    • ornement végétal
  • Précision représentations

    colonne ; ornement végétal § sujet : feuillage et fleurs entre des colonnes peints en faux-marbre (vestiges), support : cul-de-four de l'abside

  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Outre son site exceptionnel, la légende de cette petite chapelle, son architecture sobre mais intéressante, son histoire liée aux confréries de pénitents et sa fonction de lieu de pélerinage toujours vivant, ne peuvent que retenir l'attention. Elle mérite d'être signalée et protégée.

Date(s) d'enquête : 1998; Date(s) de rédaction : 1998
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel