Dossier d’œuvre architecture IA26000234 | Réalisé par
  • inventaire topographique
chapelle castrale, puis église paroissiale Saint-Germain, actuellement chapelle.
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Roussas
  • Adresse le Village
  • Cadastre 1836 A 313  ; 1960 D 340
  • Dénominations
    chapelle, église paroissiale
  • Précision dénomination
    chapelle castrale
  • Vocables
    Saint-Germain
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Jouxtant le donjon oriental, la chapelle castrale est dédiée à Saint-Germain. Son plan, sa structure, son élévation et son appareillage sont caractéristiques de l'époque romane : elle s'incrit dans la lignée des églises dauphinoises, provençales et languedociennes de la seconde moitié du XIIe siècle. Certaines pierres portent des marques lapidaires, notamment les claveaux de l'arc de la porte d'entrée, où elles se superposent à une inscription en langue romane, difficilement déchiffrable : DOMVS DEI S PORTIS (?) DCI (?) O I... Au revers du tympan de cette porte, est remployé un linteau de la fin du XIe siècle ou du début du XIIe, ayant appartenu à un édifice antérieur (in situ ?). Un escalier extérieur latéral, à l'extrémité de l'élévation sud, permettait au seigneur d'accéder directement à la tribune (accès aujourd'hui muré) ; celle-ci communiquait aussi par une petite fenêtre avec une pièce du 1er étage du château. Sur l'élévation sud, la reprise de construction et la différence d'appareil montrent que le clocher-mur à trois baies fut ajouté plus tard, probablement au début du XVIIe siècle, puisque la cloche, fondue par Rolland, porte, après les invocations latines, l'inscription : JE SVIS ESTA FACTE POUR SERVIR AVX HABITANTS DE ROVSSAS / 1616. Du point de vue religieux, la chapelle castrale joua très tôt le rôle d'église paroissiale, sans en avoir vraiment le titre, bien que Roussas soit répertoriée en 1695 comme paroisse du diocèse de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Lors de la visite pastorale de 1678, elle est desservie par un prieur. La chapelle restera l'unique église de Roussas jusqu'en 1867, lorsque fut édifiée une nouvelle église en bas du village. La dernière visite pastorale, effectuée par Mgr Pierre Chatrousse en février 1846, alerte sur l'étroitesse et l'emplacement dangereux du cimetière qui entourait le chevet, perché sur le rocher ; le cimetière communal sera transféré au col de Miseyra en 1863. En 1868, le cimetiètre désaffecté et la chapelle sont vendus par la commune au baron Amédée de Bertet, propriétaire du château fort, qui sauve celle-ci d'une probable destruction. Depuis, la chapelle a fait l'objet de réparations qui n'ont pas altéré sa structure. Dans le courant du XXe siècle, la couverture a été refaite en matériau synthétique.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 12e siècle
    • Secondaire : 1er quart 17e siècle , (incertitude)

La chapelle s'élève au sommet de la colline, à l'extrémité est du rocher ; de plan allongé, avec court chevet hémicirculaire orienté, elle est accolée à l'est à l'ancien donjon. Elle est bâtie en petits moellons de calcaire assisés et équarris, avec, le long de son élévation sud, une surélévation en moyen appareil couronnée au centre d'un clocher-mur à sommet triangulaire ; celui-ci est ajouré de trois baies en plein cintre. Deux contreforts appareillés contrebutent la chapelle au nord et au sud, au niveau du raccordement de la nef et de l'abside. L'élévation nord est aveugle, l'élévation sud est percée au centre d'une petite fenêtre en plein cintre et de la porte d'entrée, dont l'arc en plein cintre est gravé d'une inscription ; à l'extrémité ouest, est accolé perpendiculairement un escalier en pierre, légèrement sinueux. Un toit à deux versants de ciment amiante (?) couvre la nef et une croupe ronde couverte de tuiles creuses, l'abside plus basse, bordée d'une génoise. L'intérieur est constitué d'une nef de trois travées voûtée en plein cintre et d'une courte abside voûtée en cul-de-four ; celle-ci, percée d'une petite baie axiale en plein cintre à ébrasement intérieur, présente, sous la naissance de la voûte, un décor d'arcatures en plein cintre. Un jour carré est percé dans le mur-diaphragme au-dessus de l'arc en plein cintre ouvrant sur l'abside. Des arcs doubleaux en plein cintre, retombant sur des consoles moulurées et des pilastres nus, séparent les travées de la nef, dont les murs latéraux présentent des arcs de décharge : un par travée du côté sud, et un seul grand arc surbaissé pour les deux premières travées du côté nord. Le choeur est surélevé de deux marches.

  • Murs
    • calcaire
    • moellon
    • moyen appareil
  • Toits
    ciment amiante en couverture, tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • cul-de-four
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe ronde
  • Typologies
    chapelle romane à nef unique ; clocher-mur à trois baies
  • Techniques
    • sculpture
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1926/07/17
  • Précisions sur la protection

    ancienne chapelle et restes du château

  • Référence MH

Inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1926, la chapelle castrale, restée homogène dans son site perché, est un beau témoin de l'architecture des églises romanes, en vallée du Rhône et Haute-Provence. Par son intérêt architectural qui s'ajoute à celui du linteau de la porte d'entrée, elle mériterait un classement MH.

Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2002
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Articulation des dossiers
Dossier d’ensemble