Dossier d’œuvre architecture IA26000461 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional des Baronnies provençales
Maison, dite le Château
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Parc naturel régional des Baronnies provençales
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Espace patrimonial et paysager du Bassin de Montbrun-les-Bains - Nyons
  • Commune Barret-de-Lioure
  • Lieu-dit
  • Cadastre 1813 B2 792, 793  ; 1987 B2 622  ; 2016 B2 622
  • Dénominations
    maison
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    tour

Historique

En 1180, Barret-de-Lioure est signalé comme « lo castel e la villa » (M.-P. Estienne, 2004), traduisant une situation en deux pôles séparés. Effectivement, si le village est accroché à l'extrémité orientale de son échine rocheuse, le site castral était implanté sur l'éperon opposé, à côté du cimetière, et dominant l'ancien habitat antique du Génisseau. Trois plate-formes castrales terrassées y sont d'ailleurs encore nettement visibles.

Au 14e siècle, ou au début du 15e siècle, le village se fortifie avec une enceinte en maisons-rempart. La construction de ce grand bâtiment, dont la maçonnerie est plus soignée que celle de l'enceinte villageoise, semble avoir été faite assez rapidement après, voire concomitamment. Cette construction s'inscrit dans le prolongement de l'enceinte nord du village, et vient fermer son angle nord-ouest. Elle semble devoir être comprise comme une participation seigneuriale à la défense du village par la création d'un ouvrage défensif à l'arrivée de la route de Montbrun et de la vallée du Rhône.

Dans l'hypothèse d'un abandon du site castral oriental à l'occasion de la fortification du village, cette nouvelle construction a probablement été aussi un nouveau logement pour le seigneur, souvenir que la tradition orale semble perpétuer en nommant cet ensemble fortifié « le Château ».

Cette question du logis seigneurial est posée par un acte de 1658, cité par A. Lacroix (1901), qui indique que « le seigneur habite une maison en face de l'église, donnant sur la place et la grand'rue et confrontant la maison de la viguerie ». L'auteur précise que « cette demeure existe encore » en 1901, « mais modifiée ou reconstruite au XVIIIe siècle », et que « d'après des titres plus récents, elle aurait été reliée au rempart du nord-est et par lui à la maison qui se trouve à gauche du village, en entrant par la porte de Montbrun ». Or cette description ne s'applique pas à la maison ici étudiée, mais semble bien correspondre à la dernière façade ruinée qui fait encore face au pignon de l'église, ancienne maison de maître manifestement datable de la seconde moitié du 18e siècle.

L'explication réside peut-être dans le partage du fief, en 1620, en une co-seigneurie. Cette situation a peut-être amené à l'édification d'un nouveau siège de pouvoir et de résidence.

Il faut également mentionner l'existence d'un autre « quartier du Château » (G. Picron, 2007), mentionné dans les actes du 19e siècle, situé au sud-est de l'église, même si cette appellation peut simplement indiquer le départ du sentier menant à l'ancien site castral.

Quoiqu'il en soit, l'aspect défensif de la construction est indéniable. I. Magnaudeix (2015) relève dans le cadastre de 1788 le toponyme « Ravelin », situé près du chemin de la fontaine du Terron. Ce terme, dont la définition est « un ouvrage de fortification en demi-lune », paraît désigner la tour semi-circulaire encore visible aujourd'hui.

Sur l'état des sections cadastrales de 1824, les parcelles concernée sont mentionnées comme « maison et cour », l'une appartenant à « Roux Joseph, dit Tailleur » (parcelle 792) et l'autre à « Beauchamp Sauveur Melchior, notaire à Barret » (parcelle 793).

Localisation sur le plan cadastral de 1813.Localisation sur le plan cadastral de 1813.

La lecture des élévations et l'observation de clichés anciens montrent que le bâtiment a été modifié plusieurs fois, y compris dans ses dispositions intérieures. Il a été surbaissé d'un niveau à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle, sans doute en même temps que le percement de la grande porte charretière, au premier niveau de l'élévation ouest.

Vue d'ensemble, dans les années 1930. Vue prise du sud (photographie noir et blanc).Vue d'ensemble, dans les années 1930. Vue prise du sud (photographie noir et blanc). Elévation nord, dans les années 1950 (photographie noir et blanc).Elévation nord, dans les années 1950 (photographie noir et blanc).

Description

Ce bâtiment occupe l'angle nord-ouest du village de Barret-de-Lioure, dont il compose l'extrémité des tronçons nord et ouest du rempart. Adossé à la forte pente, il comportait à l'origine un grand étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré et un étage de comble.

Elévation ouest et tour.Elévation ouest et tour.

Aujourd'hui, seul subsiste le premier étage de soubassement. Très haut, il est couvert par une voûte en berceau plein-cintre, soigneusement appareillée en moellons équarris et clavés, dont la flèche culmine à près de 5 mètres du sol.

Etage de soubassement, grande pièce nord-ouest. Vue de volume prise de l'est.Etage de soubassement, grande pièce nord-ouest. Vue de volume prise de l'est. Sol en lauze sur l'extrados de la grande pièce nord-ouest.Sol en lauze sur l'extrados de la grande pièce nord-ouest.

De l'étage supérieur, il ne reste que les vestiges d'un sol en lauzes, maçonné sur une chape couvrant l'extrados de la voûte, et des fragments de corniches en gypserie. Cet étage était couvert par un plancher sur solives.

L'angle nord-est du bâtiment est renforcé par une tour de plan semi-circulaire, en maçonnerie pleine. Seul son dernier niveau était occupé par un pièce, que les photographies anciennes désignent comme pigeonnier, et qui était accessible par un escalier adossé au mur nord. D'après G. Picron (2007), cet escalier était en pierre de taille, et il a été pillé dans les années 1960. Cet auteur précise que la hauteur originelle de cette tour était d'environ 16 mètres, pour un diamètre de 2,2 mètres.

Tour, vue d'ensemble prise du nord-ouest.Tour, vue d'ensemble prise du nord-ouest. La tour, dans les années 1970. Vue prise du nord-ouest (photographie couleur).La tour, dans les années 1970. Vue prise du nord-ouest (photographie couleur).

Le bâtiment est assit sur le rocher en place. Il est construit en maçonnerie de moellons équarris en calcaire, avec quelques blocs de brèche calcaire, montée en assises régulières. Les arrachements de l'élévation nord permettent de noter une fourrure dense, avec une tendance à la disposition en appareil oblique. A l'extrémité orientale de l'élévation nord, on remarque une pierre de taille creusée destinée à l'évacuation des eaux (de toiture ?).

La tour nord-ouest montre une continuité de maçonnerie avec les élévations nord et ouest.

Les photographies anciennes montrent que le bâtiment était à l'origine couvert par un toit à longs pans et croupes, orienté est-ouest et englobant la tour nord-ouest. La couverture était en tuile creuse, et l'avant-toit était constitué d'un larmier en lauze calcaire.

Cette maison, qui appartient à l'enceinte du village, pourrait remonter à la fin du 14e siècle ou début du 15e siècle. Elle a été remaniée au cours des 18e siècle, 19e siècle et début du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : limite 14e siècle 15e siècle
    • Secondaire : 18e siècle
    • Secondaire : 19e siècle
    • Secondaire : limite 19e siècle 20e siècle

Cette maison constitue l'angle nord-ouest de l'enceinte villageoise et lui fournit une petite tour pleine hors-œuvre, semi-circulaire. Le parement de ce bâtiment est beaucoup plus soigné que celui des maisons-rempart qui constituent le reste de l'enceinte.

  • Murs
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier droit en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Image non consultable

Documents d'archives

  • AD Drôme. série E Dépôt : 15-2 - Cadastre de Barret-de-Lioure, 1788, 131 fol.

    AD Drôme : E DEPOT 15-9
  • AD Drôme. série 3 P : 3276. Etat des sections du cadastre de Barret-de-Lioure, 1824.

    AD Drôme : 3 P 176
    Section B.

Bibliographie

  • ESTIENNE, Marie-Pierre. Châteaux, villages, terroirs en Baronnies, Xe-XVe siècle. Publications de l'Université de Provence, 2004.

  • LACROIX, A. Histoire de l'arrondissement de Nyons. Nyons : Ed Chantemerle, 1973 (réédition de l'ouvrage de 1901).

  • MAGNAUDEIX, Irène. Barret-de-Lioure, toponymie. Parc naturel régional des Baronnies provençales, Sahune, dactyl., 2015.

  • PICRON, Gilbert. Habitat et chemin, Barret-de-Lioure. Comité des fêtes de Barret-de-Lioure, 2007.

  • PICRON, Gilbert. Gens de Barret-de-Lioure. Comité des fêtes de Barret-de-Lioure, 2016.

Documents figurés

  • AD Drôme. série 3 P : 3276. Plan cadastral de la commune de Barret-de-Lioure, 1813.

    AD Drôme : 3 p 3276
    Section B2.
  • [Le "château" au village de Barret-de-Lioure, dans les années 1930, vue prise du sud] / 1 photogr. pos. : tirage argentique n. et b. 2e quart 20e siècle (Collection particulière).

    Collection particulière
  • [Le "château" au village de Barret-de-Lioure, dans les années 1960, vue prise du sud] / 1 photogr. pos. : tirage argentique n. et b. 3e quart 20e siècle (Collection particulière).

    Collection particulière
  • [Le "château" au village de Barret-de-Lioure, dans les années 1950, vue prise du nord] / 1 photogr. pos. : tirage argentique n. et b. milieu 20e siècle (Collection particulière).

    Collection particulière
  • [Le "château" au village de Barret-de-Lioure, dans les années 1950, élévation nord] / 1 photogr. pos. : tirage argentique n. et b. milieu 20e siècle (Collection particulière).

    Collection particulière
  • [Le "château" au village de Barret-de-Lioure, dans les années 1960, vue de la tour, du nord-ouest] / 1 photogr. pos. : tirage argentique coul. 3e quart 20e siècle (Collection particulière).

    Collection particulière
  • [Le "château" au village de Barret-de-Lioure, dans les années 1950, mur nord, vue prise du sud-est] / 1 photogr. pos. : tirage argentique n. et b. 2e quart 20e siècle (Collection particulière).

    Collection particulière
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2016
© Parc naturel régional des Baronnies provençales
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Articulation des dossiers