I. Description des bâtiments
1. Le bâtiment du phalanstère (bâtiment A)
Construit selon un plan en H, le bâtiment A comprend cinq corps de bâtiments reliés par un couloir de distribution. On accède au bâtiment central par une volée de sept marches devançant une terrasse bétonnée au bord de laquelle des bacs végétaux assurent la transition entre le parc et le bâtiment.
Le corps central, construit sur sous-sol avec caves, marque l’axe de symétrie de l’ensemble ; il s’élève en rez-de-chaussée surélevé sur un niveau sous comble ; il est couvert d’un large toit à deux versants protégeant une façade à pignon abondamment éclairée par des baies harmonieusement réparties de part et d’autre de la porte d’accès en plein cintre : au rez-de-chaussée, oculus et deux baies rectangulaires fermées par des croisées ; à l’étage rangée de cinq baies à croisées obturées par des contrevents sur écharpe. La soupente est éclairée par deux rangées de six puis deux petites baies triangulaires timbrant chacune un hourdis enduit. Le couloir de distribution en rez-de-chaussée est éclairé par de grandes baies en plein cintre et à croisées ; son toit à longs pans est surhaussé d’une rangée de lucarnes retroussées continues.
Le style des bâtiments de la cité et du phalanstère peut être qualifié d’architecture alpine, faisant référence au chalet suisse (Heimatstil), caractérisé par les toits à deux versants descendant presque jusqu’au sol et par les pignons en colombage. Par ailleurs, l’aménagement général de la cour n’est pas sans faire référence à la cour d’honneur prévue par Charles Fourier pour son phalanstère.
La partie septentrionale, réservée à l’accès de service, est traitée de façon fonctionnelle. Le pavillon central s’ouvre sur un portail de livraison, flanqué de baies vitrées en plein cintre et barreaudées de fer forgé. Les différents niveaux de la cantine ont une toiture en terrasse recouverte de gravier.
À l’intérieur, dans le corps central, le couloir de distribution en rez-de-chaussée présente un plan biaisé allant s’amincissant d’est en ouest, où il détermine des salles d’études et de bureaux, une grande salle de permanence (nord est), le réfectoire (ouest). Ces grandes pièces sont séparées du couloir par des arcs en plein cintre vitrés de la même manière que ceux en façade.
Au cœur du bâtiment, un patio carré est dominé par une haute cheminée centrale, rectangulaire, ornée de trois cannelures et couronnée d’un mitron en briques disposées en pointe. Le patio est agrémenté d’une fontaine octogonale centrale. Les quatre côtés s’ouvrent sur des baies en plein cintre flanquant une porte axiale aménagée sur deux côtés et se faisant face ; l’accès au patio, en léger contre bas, est possible par l’une ou l’autre de ces portes et un escalier à six marches. Au-dessus des baies court une génoise.
2. Les ailes est et ouest
Le couloir du bâtiment A dessert à l’est et à l’ouest deux fois deux corps de bâtiment identiques, formant le plan régulier en H, reliés entre eux par une galerie couverte en rez-de-chaussée. Chaque bâtiment est structuré de manière identique, comprenant deux étages sur rez-de-chaussée surélevé (niveau de vide sanitaire) et combles, le tout couvert d’un large toit à deux versants interrompu au niveau du comble par une rangée de lucarnes retroussées continues. Les façades sur la cour sont rythmées par les ouvertures, disposées en bandeaux côté couloir de distribution, et en baies rectangulaires à croisées et contrevents sur le côté méridional. Ce même côté est achevé par un bâtiment barlong en rez-de-chaussée, couvert par le prolongement du versant du toit principal ; le comble a été aménagé et éclairé par une rangée de lucarnes retroussées continues. L’enduit des façades, refait récemment, joue sur des nuances de rose en harmonie avec le rouge brique des tuiles mécaniques de la couverture et le blanc des portes et fenêtres. Les façades extérieures sont traitées symétriquement, ouvertes par des rangées régulières de baies rectangulaires à croisées renforcées de contrevents sur écharpe.
L’aile ouest - Infirmerie, bureau de l’assistante sociale, logements de fonction et salles d’études sont répartis au rez-de-chaussée, salles informatique et logements de fonction au premier étage ; l’internat des garçons occupe le deuxième étage, tandis que celui des filles règne sur le troisième étage. Un escalier tournant fait la jonction entre la partie principale du bâtiment et l’aile nord-ouest. Un escalier en vis, destiné au service, relie le premier étage depuis le sous-sol côté sud.
L’aile est - Au rez-de-chaussée se situent dans la partie sud le couloir administratif, dans la partie nord CDI et sandwicherie. Aux premier, deuxième et troisième étage se succèdent les salles de classe. Leur disposition laisse apparaître l’ancienne fonction du bâtiment, certaines d’entre elles sont plus larges que longues. Les étages sont desservis par un escalier tournant situé à l’intersection entre la partie principale et l’aile nord-est. Un espace professeurs se situe au nord-est du premier étage. Au centre de la façade extérieure, au nord-est, a été aménagé un escalier de secours métallique en vis.
Des ascenseurs ont été aménagés dans les divers espaces du lycée.
3. Le bâtiment préfabriqué (bâtiment B)
De plan rectangulaire, il s'élève à un étage sur rez-de-chaussée parallèlement au côté oriental du bâtiment A. De type Pailleron, il se caractérise par des poutrelles métalliques supportant la toiture et les avant-toits.
Revêtues de plaques isolantes, les façades sont marron foncé sur les côtés latéraux et en imitation bois sur les deux côtés longitudinaux. Une rangée de baies vitrées éclaire de façon ininterrompue les deux niveaux. Au rez-de-chaussée sont situés les salles de classe et les laboratoires scientifiques. Au premier étage des salles d’enseignement général. Toutes les salles sont aménagées sur le même schéma. Un escalier extérieur aménagé sur chacun des côtés latéraux permet l'accès à l'étage ; à l’intérieur, un ascenseur assure la liaison entre le rez-de-chaussée et l’étage.
4. Le passage (C) entre les bâtiments A et B
Une rampe d’accès pour personnes à mobilité réduite a été conçue en béton pour accéder au bâtiment A construit sur rez-de-chaussée surélevé. Elle sert également de passage couvert entre les bâtiments A et B et de ce fait, des marches ont été aménagées aux extrémités. Des poteaux métalliques supportent une toiture végétalisée montant à hauteur du premier étage du bâtiment B. Au centre, une ouverture rectangulaire éclaire un parterre de bambous.
5. Piscine, garages et préfabriqués
Au nord du bâtiment A se situe un bloc de garages à voitures formant un parallélépipède rectangle couvert en terrasse et fermé par des portails en tôle ondulée. Une rangée d’anciens préfabriqués beiges à portes marron s’intercale entre ces garages et la piscine située au nord-ouest. Six préfabriqués modernes gris clairs, dont quatre surélevés et environnés de gravier, sont construits sur la pelouse au sud de la piscine, à l’ouest du bâtiment A. Chaque préfabriqué est conçu à partir de modules rectangulaires juxtaposés, variant de trois à cinq unités. Certains sont éclairés par des baies vitrées occultées par des volets roulants. Une rampe permet l’accès à certaines des salles de classes.
Au nord-ouest, orientée d’est en ouest, la piscine en béton armé est séparée du parc par une cloison en ciment. Au nord du bassin, un grillage métallique vert longe un cheminement et marque le périmètre du lycée. De forme rectangulaire, avec une ouverture biseautée à l’est, la piscine est accessible par un escalier de cinq marches. Deux échelles et la structure d’un plongeoir métalliques sont placées du côté le plus profond du bassin. Le pourtour de la piscine est cimenté. Un petit bassin rectangulaire pour tremper les pieds se trouve en haut à l’est du grand bassin. Désaffecté depuis quelques années, l’équipement est végétalisé et rouillé.
II. Du phalanstère au lycée : histoire d’un site exceptionnel
Le phalanstère de Joseph Carre (1883-1958) construit en 1929 est à l’origine du lycée Pierre-du-Terrail. Le site comme les bâtiments changent au fil du temps de destinations : cité ouvrière et site de production industrielle, colonie de vacances, internat, lieu d’enseignement.
1. La création d’une cité ouvrière et de son phalanstère (1928-1930)
Joseph Carre est un homme politique local, industriel entrepreneur et visionnaire ambitieux ; il dirige la papèterie Bayard à Pontcharra acquise en 1913 (MARCONNET, 2011, p. 13), dans laquelle il produit notamment du papier de couleur. Il cherche à développer son activité en achetant les brevets de production d’une soie industrielle déposés par un jeune ingénieur Suisse, Wilhelm Kaufmann (Ibid., p. 42). Cette viscose, produite à base de cellulose, permet à Joseph Carre d’utiliser son savoir industriel pour produire ce nouveau matériau. Il crée la société anonyme La Viscamine le 28 avril 1928 (Ibid., p. 59).
Joseph Carre avait racheté en 1918 les Forges et Estampages de Pontcharra, faisant alors de lui le propriétaire de deux grandes entreprises locales et monopolisant ainsi l’ensemble des eaux du canal de Pré-Chabert (MARCONNET, op. cit., p.18-19). Il fait construire 28 logements pour ses ouvriers, tout en ayant une ambition plus grande encore. Sa nouvelle société de production industrielle est l’occasion pour lui d’appliquer les théories idéologiques et sociales de Charles Fourier (1772-1837). Il imagine et fait construire le complexe de la Viscamine, composé de l’usine, de l’ancienne papèterie réaménagée en entrée du futur complexe, de bureaux dans un immeuble sur deux étages, de la maison du directeur dite « maison blanche », d'un immeuble jumelé pour deux ingénieurs et trois villas jumelées pour six contremaîtres, du logement du chauffeur au-dessus du garage, de 59 immeubles contenant 310 logements (projet initialement planifié à 406 logements répartis dans 75 immeubles), enfin le phalanstère et son parc au centre du complexe (Ibid., p.75).
Joseph Carre s’inspire du phalanstère de Fourier pour son bâtiment central. Sa cité ouvrière rappelle par ailleurs la cité idéale de Chaux, conçue par Claude-Nicolas Ledoux, partiellement mise en œuvre à la saline royale d’Arc-et-Senans (1774-1779) dans le Doubs. L’industriel s’appuie également sur la cité-jardin d’Ebenezer Howard (1850-1928), créée en 1898, illustrant la symbiose entre nature et civilisation.
1.1 Les caractéristiques requises par Charles Fourier appliquées au phalanstère de Pontcharra
Fourier conçut le phalanstère afin de « faciliter les relations interindividuelles pour permettre le déploiement intégral des effets de l’attraction passionnée » (http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article328). En soi, un dispositif coopératif, contenant tous les éléments nécessaires pour la vie harmonieuse d’un collectif, qu’il désigne sous le terme de phalange. Son disciple, Victor Considérant (1808-1893), publie en 1848 une Description du phalanstère et considérations sociales sur l’architectonique.
Les idées de Fourier se traduisent dans les éléments architecturaux utilisés dans le phalanstère de la Viscamine : la cour d’honneur, le principe de la « rue-galerie » facilitant la circulation entre les différentes ailes, la tour d’ordre dominant la construction en étant le point central, la cour intérieure avec « jet d’eau ». En principe le phalanstère doit se situer géographiquement à proximité d’un cours d’eau. Dans le cas de Pontcharra il s’agit du torrent le Bréda, au nord du périmètre. Contrairement au parc, qui avec ses différentes parties - plate-bande et parterres, jardin, arbres et pelouse - répond à la demande de Fourier, celui du terrain propice à la culture n’est pas visible.
Les sources sont particulièrement muettes sur la mise en œuvre du projet. L’architecte de Pontcharra, Pierre Pouradier-Duteil (1897-1961) doit être considéré comme un exécutant à l'écoute de Joseph Carre, plutôt que comme le véritable créateur des bâtiments (AD Isère 86 J 1-13, fonds Pouradier-Duteil, introduction);
En France mais également sur le continent américain (États-Unis, Brésil, Argentine, Mexique) de nombreux exemples de phalanstères ont été recensés. Toutefois les tentatives vraiment développées ou dont les vestiges subsistent sont plutôt rares. Le plus ancien et le seul construit du vivant de Charles Fourier est la colonie sociétaire de Condé-sur-Vesgre (Yvelines) ; le familistère de Guise fut réalisé en 1859 par l’industriel visionnaire Jean-Baptiste Godin : le bâtiment a été utilisé en tant que tel jusqu’en 1968 (http://www.familistere.com/).
1.2. La disposition d’origine du phalanstère
Dans la partie centrale, au rez-de-chaussée, de part et d’autre de l’axe médian : salle à manger des employés, salle de repos et sanitaires. À l’ouest de la cour intérieure est situé le réfectoire des hommes, à l’est celui des femmes. Au nord de la cour intérieure : deux offices et la cuisine avec des pièces pour les différents aliments : légumes, pain, café. Au nord-ouest une salle fraîche, au nord-est une épicerie. Les ailes abritent au rez-de-chaussée, comme au premier et second étage, des enfilades de chambres avec douches et sanitaires regroupés. Comme au rez-de-chaussée, les espaces du 1er étage sont disposés de part et d’autre de l’axe de symétrie : cuisine, deux chambres, salle à manger au centre ; au nord de la cour la partie supérieure de la grande cuisine, six chambres. Au 3e et dernier étage des ailes, on trouve quatre chambres avec lavabos et WC sous chacun des quatre toits.
Le bâtiment a été conçu pour accueillir 200 personnes célibataires, hommes et femmes (MARCONNET, op. cit., p. 193). La séparation des sexes est marquée par la symétrie des ailes du bâtiment. Cependant, le phalanstère ne fonctionna que très peu de temps. En 1928, après la création de la Viscamine, Carre commença les constructions de son entreprise sans attendre l’autorisation officielle (Ibid., p. 60). Or l’élaboration de la viscose demande l’utilisation de produits chimiques considérés comme nocifs. L’usine est donc classée dans la 1ère catégorie des établissements dangereux, insalubres et incommodes (AD Isère, 120 M 115, Société La Viscamine. (1928-1930)). Ainsi au cours de l’année 1928, plusieurs enquêtes publiques de « commodo et incommodo » ont été réalisées par des spécialistes, aboutissant à un avis défavorable à l’ouverture à cause de la proximité des habitations et des émanations de gaz nauséabonds. (AD Isère, 120 M 115, Ibid.)
Joseph Carre réussit toutefois à écarter les doutes sur les risques pouvant affecter la santé de la population, en arguant la position périphérique de l’usine par rapport au centre de Pontcharra. L’autorisation de production lui est accordée le 14 mars 1929 (MARCONNET, op. cit., p. 68). À partir de novembre 1929, la Viscamine connaît un essor fulgurant et attire une importante main d’œuvre étrangère (Ibid., p.79). On compte 800 ouvriers venant s’embaucher « à la porte de l’usine » (Ibid., p.78) chaque jour, sans réel contrat de travail mais percevant une protection sociale.
Mais ce boom ne la met pas à l'abri des aléas et de la conjoncture économique mondiale. La fermeture de l’usine pour les fêtes de Noël, le 23 décembre 1930, marque la fin de son activité (Ibid., p. 106). Plusieurs facteurs ont contribué au déclin rapide de l’usine : la crise de 1929, un surplus de production, un problème de liquidation des stocks auxquels s'ajoutent les plaintes des riverains et habitants de Pontcharra à propos des émanations de gaz, disputées dès l’ouverture du site.
Malgré plusieurs tentatives de reprises, la Viscamine périclite, et disparait avec elle la vision de Joseph Carre.
2. Les différentes fonctions du phalanstère après la fermeture de la Viscamine (1931-1962).
Un fort pourcentage de familles d’ouvriers demeura dans la cité, cherchant de nouveaux emplois aux alentours ; à l'inverse, les célibataires logés au phalanstère quittèrent rapidement Pontcharra à la recherche d’un nouvel emploi, mais le service de restauration continua de fonctionner tout au long des années 1930. En 1939, le bâtiment devient un hôpital complémentaire de l’armée française, puis à partir de 1940, est mis à disposition des réfugiés de l’est de la France (MARCONNET, op. cit., p. 193). En 1943, les troupes allemandes occupent les lieux. L'usine de la Viscamine devient propriété de la manufacture de caoutchouc Michelin afin de produire la toile pour bandage de pneumatiques mais également la fabrication de remorques (Ibid., p. 159). Pour les années 1944 et 1945, différents régiments de militaires et de gendarmes occupent tour à tour le bâtiment. Un état des lieux a été par ailleurs réalisé en décembre 1944 par la direction générale de la police nationale, lors de la réquisition du bâtiment pour devenir une annexe du Centre de séjour surveillé (C.S.S.). L’intérieur a souffert de différents passages de troupes (AD Isère, 120 M 116, Société La Viscamine. (1928-1944)). En 1945, le rez-de-chaussée est utilisé à plusieurs reprises pour accueillir fêtes et bals populaires (MARCONNET, op. cit., p. 200).
En 1947, les Houillères de Saint-Étienne achètent le phalanstère par adjudication. Après deux ans de travaux d’aménagement, les lieux sont prêts à recevoir annuellement la colonie de vacances « Claire Étape ». Pendant quinze ans, chaque été, en juillet pour les filles et août pour les garçons, en tout 700 enfants encadrés de 120 moniteurs et agents de service viendront s’aérer à la montagne. La piscine située à l’angle nord-ouest du parc semble dater de cette période. (MARCONNET, op. cit., p. 203).
3. Une nouvelle fonction pour le bâtiment (1962-2013)
Le 27 octobre 1962, à la suite d’un accord entre le ministère de l’Industrie et de l’Éducation nationale, la colonie est vendue pour devenir lieu d’enseignement, une fois de nouveaux aménagements réalisés (MARCONNET, op. cit., p.211). Pour commencer, le phalanstère garde une fonction de dortoir et d’internat ; un ensemble de préfabriqués installé au nord du bâtiment sert de salles d’enseignement au lycée municipal mixte, géré par le lycée Champollion de Grenoble. Un bâtiment annexe, préfabriqué, est construit du 19 mars au 19 juin 1963 pour accueillir des salles d’enseignement scientifique (Ibid., p. 214).
En 1980, le lycée de Pontcharra prend de l’envergure et obtient son autonomie ainsi que son propre proviseur. Les préfabriqués disparaissent et le phalanstère perd sa fonction d’internat pour devenir un lieu d’enseignement à part entière. Le 27 juillet 1984, le lycée prend la dénomination de Pierre-du-Terrail, en hommage au chevalier Bayard, né au château Bayard de Pontcharra, lequel a laissé son nom à de nombreux lieux ou institutions, comme le nom de la papèterie que dirigea Joseph Carre (Ibid., p. 216).
Divers aménagements intérieurs sont réalisés les années suivantes, particulièrement ceux des classes en 1992. Mais ce n’est qu’en 2002 qu’une grande restructuration, par tranches successives, est mise en œuvre par la SCP Ludmer et associés, sur une durée de quatre ans. (Ibid., p. 215, 217).
L’augmentation progressive et constante des effectifs, temporairement résolue par l’emplacement de préfabriqués sur la pelouse au nord-ouest, engendre de nouvelles modifications. Afin de réaliser un gain de place non négligeable, il est envisagé de combler la piscine dans les prochaines années et d’y construire un nouveau préfabriqué avec salles de classes supplémentaires.
Face à ces différents usages, et aux importants aménagements survenus ces dernières décennies pour satisfaire les exigences de l’enseignement secondaire, on peut se demander si la structure du bâtiment originel et les critères pensés par Joseph Carre pour le phalanstère peuvent être perpétués dans ces conditions ?
Chercheuse indépendante depuis 2003 auprès des services régionaux de l'Inventaire et de collectivités. A réalisé ou participé en tant que prestataire aux opérations suivantes : " Patrimoine des lycées " (avec la collaboration de Frederike Mulot), 2010-2015, " 1% artistiques ", 2019-2020 (avec la collaboration de Valérie Pamart), " Inventaire topographique de deux communes de l'ancien canton de Trévoux " (Pays d'Art et d'Histoire Dombes Saône Vallée, pour la communauté de communes Dombes Saône Vallée), 2019.