L’église de L’Hôpital-le-Grand est mentionnée en 1209 (Dufour) ; elle dépend de la commanderie d’hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem fondée en 1154 à Montbrison (Saint-Jean-des-Prés). Dès 1378, elle est citée comme annexe de la paroisse voisine d’Unias (visite pastorale ; Bull. Diana, 1937), et le reste jusqu’à la Révolution ; elle est sous le vocable de la Sainte-Croix au moins depuis le début du 15e siècle (Dufour). En 1614 (AD Rhône, Visites pastorales... 1926), c’est le prieur de Saint-Romain-le-Puy qui présente à la cure, mais la majeure partie des dîmes et des revenus de justice vont au commandeur de Saint-Jean-des-Prés. La commune est érigée en paroisse le 28 août 1808 ; l’église est alors sous le vocable de Saint-Laurent.
Les parties les plus anciennes de l’édifice peuvent remonter au 15e ou au 16e siècle (la petite fenêtre étroite percée dans le mur nord de la nef, entre le clocher et le chœur, correspond peut-être à un état plus ancien de l'église ; sa partie supérieure est masquée par le plafond actuel, certainement situé plus bas que le couvrement initial) et sont les seuls vestiges de l’implantation des hospitaliers ; le mur qui borde l’église au nord est peut-être un vestige de l'enceinte qui entourait la ville neuve de L’Hôpital (Bull. Diana, 1883).
Le chœur a sans doute été reconstruit en 1842. En effet, une délibération du conseil municipal de 1840 (AC) indique que des fonds sont disponibles (300 F demandés pour des travaux au presbytère et arrivés après leur règlement) et que l’église exige des réparations immédiates, "les murs étant atteints par le chancre dans plusieurs endroits de leur fondation" ; des ouvriers avaient déjà été envoyés sur place en 1839, et avaient trouvé "le pisé des murs enfoncé dans la terre par l’exhaussement du cimetière", mais "dégouttés et effrayés sans doute", ils n’avaient quasiment rien fait. Une délibération de mai 1841 indique que le chœur, lézardé en plusieurs endroits et menaçant de s’écrouler, doit être démoli et reconstruit, après établissement de plans et devis approuvés par le préfet. La sacristie a sans doute été édifiée vers le milieu du 19e siècle. Par la suite, l’édifice ne subit que des travaux de second œuvre (par exemple au clocher, en 1846, lors de l’installation d’une nouvelle cloche) et n’a pas été reconstruit, malgré sa modestie : c’est ainsi l’une des rares nefs en pisé subsistant dans le canton. Ainsi les projets de travaux du dernier quart du 19e siècle (en 1883, le sous préfet encourage la commune à vendre une terre, léguée par le sieur Henri Garnier à la fabrique, afin de financer la restauration ou la reconstruction de l’église paroissiale, qui est "dans un état pitoyable et peu convenable à la dignité du culte" ; en 1894, la commune approuve l’aliénation de rentes appartenant à la fabrique afin de faire construire un nouveau clocher, projet inutile qui ne donne pas lieu à réalisation, voir C. Halm, p. 32) sont restés lettre morte. En 1912, des travaux sont réalisés par MM. Boudol et Cigobelli (badigeons, reprises en maçonnerie, toiture, peintures de boiseries ; 539,69 F) ; puis des travaux de toiture sont effectués en 1927 (clocher) et 1967 (nef). L’entreprise Berry, de l’Hôpital-le-Grand, fait des travaux de maçonnerie en 1969 et une restauration globale est menée en 1978.
Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )