Dossier d’aire d’étude IA42001383 | Réalisé par
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.
;
  • inventaire topographique
Présentation de la commune de L'Hôpital-le-Grand
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Montbrison
  • Adresse
    • Commune : L'Hôpital-le-Grand

Historique

Moyen Âge et Temps Modernes

La première mention de L’Hôpital-le-Grand remonterait à la fin du 12e siècle (Hospitale Magnum, cité en 1181 dans le cartulaire des francs-fiefs du Forez, puis mention de l'Ecclesia de Hospitali en 1209. En 1214, l’archevêque de Lyon confirme aux hospitaliers de Montbrison les dîmes qu’ils ont acquises, notamment à Unias et L’Hôpital-le-Grand ; d'après Dufour).

En 1273, Mathieu Audin, récepteur des hospitaliers, achète une seigneurie au Perrier (ou Périer) ; ce fief est possédé aux 14e et 15e siècles par les Verd. Le 16 janvier 1434, Guigues Verd en fait don à Guillaume Puy. Le fief reste alors dans la famille jusqu’au début du 18e siècle, période durant laquelle, Pierre Puy du Périer (20 janvier 1674-19 décembre 1721), seigneur du Périer et Merlieu (Savigneux), en est propriétaire (armoiries : écartelé aux 1 et 4 de gueules au bélier passant d’argent, aux 2 et 3 d’argent au lion passant de sinople). La famille de Meaux, héritière du Périer et de Merlieu, a vendu le Périer dans la première moitié du 19e siècle. Le domaine est aujourd’hui morcelé entre plusieurs paysans (d'après Les châteaux historiques du Forez).

En 1555, Guillaume le Grainy de Villebeucle, commandeur de Saint-Jean, fait renouveler le terrier de la commanderie qui mentionne la "ville neuve" de L’Hôpital-le-Grand. L’inventaire sommaire de la visite des commanderies de la langue d’Auvergne (AD Rhône, série H : 138, copie à la Bibl. Diana, Montbrison, 1F 42, n°160), en 1615-1616, décrit pour le membre de L’Hôpital-le-Grand : église, ruines du château, pré du commandeur, terre du pré des Bœufs, bois, terre aux Roches, à L’Hôpital, aux Appraux, pré du Raveau, terre du Moulard. En 1697, les réponses faites par le curé à un questionnaire de l’évêché de Lyon (cité par Couffinhal) font état de 160 habitants à L’Hôpital-le-Grand. Le même document décrit la misère qui sévissait dans la plupart des familles de la paroisse. En 1789, les biens que possédait la Commanderie de Saint-Jean sont vendus comme biens nationaux. La propriété est ainsi divisée dans la paroisse de L'Hôpital, permettant à la population d'augmenter. L’Hôpital-le-Grand est érigée en commune, avec une existence indépendante (d'après la Grande Encyclopédie du Forez).

Il ne reste rien du château cité en 1615-1616, et la vaste maison bourgeoise qui a pris le nom de commanderie, toute proche de l’église, est postérieure à cette époque. Cette grande demeure, dont l’importance a été signalée dans nombre d’archives, expliquerait à L’Hôpital le qualificatif de « Grand ». Elle devait être un lieu de retraite, de repos ou un hôpital, comme en témoignent les archives provinciales. Il est difficile de savoir si le nom du village provient de cette dernière affectation ou si l’ordre des « hospitaliers » a laissé ce vocable. Il ne demeure rien non plus du vintain qui entourait la ville de L’Hôpital (Bulletin de la Diana, t. II), si ce n’est peut-être une épaisse muraille dont les restes se voient à droite de l’église, qui pourrait être le seul vestige de cette commanderie.

En 1789, L’Hôpital-le-Grand était annexe de la paroisse d’Unias, seigneurie dans le Forez, élection et archiprêtré de Montbrison. La commune est érigée en paroisse le 28 août 1808 (Vachet).

L'Hôpital-le-Grand aux 19e et 20e siècles

La population, durant le 19e siècle, est en progression, passant de 212 habitants en 1806, à 513 habitants en 1896. A partir de 1901, le nombre d'habitants redescend, pour atteindre 303 en 1962 ; il remonte ensuite régulièrement pour atteindre 968 habitants en 2011.

Les grands domaines

Plusieurs grosses fermes isolées, sièges de domaines de grandes propriétés, sont repérables dans la commune dès le premier cadastre en 1808 : fermes de Grangeneuve, des Raveaux, Bauberet, Basse-Cour (Paparet en 1808), la Tour (voir IA42003654), le Perrier, et enfin des Aureaux ou Horods (les Auraux en 1808). Beaucoup de ces domaines appartiennent à la fin du 18e siècle, et jusqu'au milieu du 20e siècle, aux hospices de Montbrison (Domaines de Basse-Cour, du Bourg, de Bauberet, du Moulin).

"Le cadastre napoléonien révèle l'étendue des biens que possédait sous la Restauration "l'Hospice des infirmes et malades de Montbrison". Ils couvraient environ 1765 hectares, réparties sur le territoire d'une quinzaine de communes disposées autour des pôles de Sainte-Foy-Saint-Sulpice, Chambéon, Feurs et l'Hôpital-le-Grand et faisaient de l'établissement le plus important propriétaire foncier de la plaine. Entre 1830 et 1913, cette contenance globale fut quelque peu modifiée par le jeu des augmentations et des diminutions. Il restait encore 1417 hectares à la veille de la guerre. Maintenue à ce niveau jusqu'à la fin des années soixante, elle devait faire les frais de gros investissements réalisés par l'hôpital de Montbrison... Les sorties de compte sont opérées en 1975 au bénéfice de la SAFER qui achète notamment 121 hectares à Saint-Paul-d'Uzore et 41 à L'Hôpital-le-Grand, du GAF de la nouvelle Pommière qui regroupe 112 hectares à L'Hôpital-le-Grand, Précieux et Grézieux-le-Fromental..." (extrait de H. Gerest. Ainsi coule le sang de la terre... Les hommes et la terre en Forez – XVIIIe-XXe siècles, p. 195-198).

Les étangs

Les délibérations des conseils municipaux permettent de suivre les travaux et projets de la commune. Ainsi, en réponse à la lettre du préfet du 29 octobre souhaitant l’assainissement de la plaine par la suppression des étangs et l’établissement de grands fossés métraux, le conseil municipal, par sa délibération datée du 6 novembre 1853, déclare être en accord avec la demande. La lettre du préfet spécifiait le texte suivant : « Considérant qu’il existe dans la plaine du Forez 573 étangs occupant une superficie de 3000 ha, que la majeur partie de ces étangs n’ont pas une alimentation bien assurée, qu’il en résulte que pendant les chaleurs de l’été, le niveau de l’eau baisse beaucoup et laisse successivement à découvert des parties de terrain plus ou moins marécageuses dont les exhalaisons remplissent l’air d’odeurs qui annoncent combien elles sont malsaines. Considérant que les autres étangs dont l’alimentation est assurée et plus régulière ont aussi cependant le même inconvénient auquel il est possible de remédier par une sage réglementation. Considérant qu’il est à la connaissance de tout le monde qu’il règne dans la plaine du Forez des fièvres particulières qu’on ne rencontre pas dans les montagnes qui l’entourent, et que ces fièvres ne peuvent être attribuées qu’à l’insalubrité du pays, et qu’il est démontré que les étangs sont la principale cause de ces insalubrités. Est d’avis qu’il y a lieu d’apporter remède à ces états de choses soit en règlementant les étangs soit en supprimant ceux notoirement reconnus insalubres. En conséquence il demande que des mesures promptes et efficaces soient prises dans ce but, qu’application soit faite de la loi du 11 septembre 1792 à tous les étangs dont l’insalubrité est notoire et il déclare qu’à cet effet, il compte sur la sollicitude de l’administration, s’en rapportant à elle pour le choix et la conservation des pièces d’eau indispensables pour l’irrigation des terres, pour tous les usages et les besoins des habitants et des animaux… ».

Le conseil municipal réuni le 1er janvier 1854 pour donner son avis sur la suppression des étangs situés dans sa commune, considère après enquête que quelques-uns méritent d’être conservés. La municipalité émet le vœu que l’étang appartenant à Charles Bret (folio 172 de la matrice cadastrale, section A, n°104 du plan), soit maintenu, attendu que cet étang sert à l’alimentation en eau pendant l’été d’un grand nombre de bestiaux appartenant à des propriétaires ou fermiers qui ont des prairies aux environs des étangs… Il en est de même concernant l’étang de M. Seguin (section A, n°57 du plan), pour les mêmes raisons que le précédent. Ces deux étangs quoique dans la même section…sont distants d’1,5 km environ. Quant aux autres étangs de L’Hôpital soumis à enquête, le conseil désire qu’ils soient supprimés, attendu qu’ils peuvent présenter des causes d’insalubrité et n’offrant d’ailleurs aucune utilité. Le 17 avril 1905, Henri Chapelle, propriétaire à Sury, demande l’autorisation de remettre en eau un ancien étang, l’étang de Grangeneuve, qu’il possédait sur le territoire de la commune, ce qui lui est accordé.

Le développement du bourg

Le bourg s'agrandit et plusieurs bâtiments et édicules communaux structurent celui-ci. [Dossier : Bourg de L'Hôpital-le-Grand]

Description

La commune de L’Hôpital-le-Grand est située dans la plaine du Forez (son altitude varie entre 352 et 380 m), en limite orientale du canton de Montbrison. Les communes limitrophes sont, à l’est, celles de Grézieux-le-Fromental, Précieux et Sury-le-Comtal ; au nord se trouve la commune de Boisset-lès-Montrond, et à l’ouest celles d’Unias et de Craintilleux. Le bourg de L’Hôpital-le-Grand occupe une position centrale, à la croisée des départementales 101 et 105 qui desservent respectivement, d’est en ouest, Montbrison et Saint-Galmier, et du nord au sud, Montrond-les-Bains et Sury-le-Comtal. L’autoroute A72 traverse le flanc est de la commune.

Le territoire communal est bordé à l'est par la Loire et traversé par la Mare, qui se jette dans la Loire dans la commune de Montrond-les-Bains. Plusieurs artères et artérioles du canal du Forez (en partie souterraines) traversent la commune du sud au nord (artère principale), et dans sa partie sud-ouest (artère de Craintilleux) ; une des artères du canal du Forez (artère de L’Hôpital-le-Grand) irrigue la rive droite de la Mare, alors que la rive gauche est alimentée par l’artère de Poncins, et plusieurs fossés d’assainissement drainent la partie ouest du territoire. La rive droite de la Mare est constitué de varennes (terres sablonneuses perméables), et la rive gauche de fromentaux (sols argileux et compacts).

L’essentiel du bâti de la commune se situe autour du village, dans un rayon de 500 m ; le reste des constructions est implanté le long de la route de Sury-le-Comtal, ou prend la forme de grosses fermes isolées, sièges de domaines de grandes propriétés, pour la plupart déjà existantes en 1808 sur le premier cadastre.

L’architecture est en pisé très caillouteux (la terre est marneuse), avec un soubassement en galet de Loire et pierre verte. Quelques murets sont en brique et galets.

Les fermes sont essentiellement à cour fermée, et le logis est dissocié de la grange-étable. Le logement est situé en général au rez-de-chaussée (une cuisine et plusieurs chambres) ; l’étage était à l'origine à usage de grenier (avec une porte haute en façade, souvent au-dessus de la porte d’entrée et sans escalier d’accès intérieur). L’aménagement de chambres à l’étage se fait au milieu du 20e siècle.

Plusieurs pigeonniers ont été repérés dans la commune, vestiges d'un corpus plus nombreux : ainsi les pigeonniers du Perrier (1988 A1 80 ; situé à l'extérieur de la cour d'une ferme, avec dépôt de pommes de terre au rez-de-chaussée), du Grand Buisson (1988 A2 167 ; contigu aux bâtiments de ferme, avec une four à pain au rez-de-chaussée), du bourg (1988 B1 472 ; édifice isolé, avec des trous-nichoirs jusqu'au sol, une échelle tournante pour la récolte des œufs, un toit chauffoir à deux pans) ou des Horods (isolé) sont en ruine ou ont été détruits.

Les fermes pratiquent la polyactivité, à base d'élevage pour la vente du beurre, des vaches, cochons et poules. Des ouvriers agricoles sont « loués » à Sury-le-Comtal les mercredis, et les grosses fermes possèdent des logements pour bonnes et commis permanents. A partir de la 2e moitié du du 19e siècle, l’irrigation des terres par le canal du Forez permet un développement de l'agriculture, avec des cultures de céréales (blé panifiable et maïs d’ensilage) et des pâtures à bocages pour l’élevage de vaches charolaises (les exploitations actuelles ont une moyenne de 200 bêtes).

Documents d'archives

  • Bibl. Diana, Montbrison. Série 1F 42, n°160 : Montbrison. Pièce n° 58 : Commanderie de Saint-Jean-des-Prés.

    Copie de Inventaire sommaire des Archives départementales du Rhône, t 1, p. 118 série H : 138. Visite des commanderies de la langue d’Auvergne, 1615-1616. Commanderie de Montbrison (f°53).

    Le texte cite :

    - la chapelle Saint-Jean-des-Prés "a retable en platte peinture de la Décollation de saint Jean Baptiste… dans la nef, y en a un autre autel avec deux sépulchres relevez en bosse, où sont les armoiries de plusieurs commandeurs… calice aux armes du commandeur de la Salle… un plat de bois où est l’effigie du chef de saint Jean Baptiste…"

    - la "maison de la commanderie", cure, moulins, grange du Pym, rentes, péage de Moingt ; granges de la Chaux et Mornant ; prés, bois, étangs, pré Fenoliouze, prairie de Saint-Paul, maison, dîme, vignoble de Ruffieu.

    - membre de Château le Bois (…)

    - métayerie du temple de Lians.

    - membre de L’Hôpital-le-Grand : église, ruines du château, pré du commandeur, terre du pré des Bœufs, bois, terre aux Roches, à l’Hôpital, aux Appraux, pré du Raveau, terre du Moulard.

    - annexe de Messilieu : tour carrée en ruine…

    B Diana Montbrison : 1F 42 160
  • Syndicat intercommunal à vocation multiple des communes du bord de la Loire [L’Hôpital-le-Grand, Boisset-lès-Montrond, Craintilleux, Rivas, Unias, Veauchette]. Établissement public. Paul Camouis, préfet de la Loire (préf.). Firminy : atelier de l’imprimerie A. Vicherd, [1972]. Plaquette ill., non paginée, 29,7 cm. Exemplaire consulté : AC L’Hôpital-le-Grand.

  • COUFFINHAL, Paul. [Historique de L'Hôpital-le-Grand], coupure de Journal paru en 1965, consulté aux AC L'Hôpital-le-Grand.

Bibliographie

  • Acquisitions [Terrier de la seigneurie de l'Hôpital-le-Grand]. Bulletin de la Diana, t. II, n° 5, 1883.

    p. 338, 339
  • Archives départementales du Rhône. Recueil des visites pastorales du diocèse de Lyon aux XVIIe et XVIIIe siècles, Tome I. Visites de 1613-1614. Lyon : aux Archives départementales, 1926

    p. 405, 406
  • DUFOUR, J.-E. Dictionnaire topographique du Forez et des paroisses du Lyonnais et du Beaujolais formant le département de la Loire. Mâcon : imprimerie Protat frères, 1946.

    pp. 24, 42, 170, 419, 448, 690, 768, 785, 984
  • GARDES, Gilbert (dir.). Grande encyclopédie du Forez et des communes de la Loire. T. 4. Montbrison et sa région. Le Coteau : Horvath, 1985

    p. 133
  • SALOMON, Emile. Les châteaux historiques : manoirs, maisons fortes, gentilhommières, anciens fiefs du Forez et des enclaves du Lyonnais, du Beaujolais et du Macônnais qui ont formé le département de la Loire ; ill. par le Vicomte Gaston de Jourda de Vaux et Henry Gonnard. Réimpression de l'édition de Hennebont de 1916, 1922, 1926. Marseille : Laffitte, 1979. 3 Vol. (446-464-361 p.) : ill.; 30 cm

    pp. 259, 260
  • THIOLLIER, Félix. Le Forez pittoresque et monumental, histoire et description du département de la Loire et de ses confins, ouvrage illustré de 980 gravures ou eaux-fortes, publié sous les auspices de la Diana... Lyon : Imprimerie A. Waltener, 1889 (2 vol.)

    p. 280
  • VACHET, Adolphe (abbé). Les paroisses du diocèse de Lyon : archives et antiquités. Abbaye de Lérins ; Imprimerie M. Bernard,1899. 752 p. ; 27,5 cm.

    p. 180

Annexes

  • Ponts et passerelles de la commune de l'Hôpital-le-Grand, synthèse historique.
  • Annexe n°2
  • Domaines des hospices de Montbrison sur la commune de L'Hôpital-le-Grand
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2010
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Conseil général de la Loire
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

Cliquez pour effectuer une recherche sur cette personne.