Pour l´architecte Léon Gaudibert, il s´agissait de composer avec une parcelle irrégulière ; la mise en place d´une entrée sur le pan coupé favorisa une architecture décorative qui eut un certain retentissement dans le monde artistique. Nombreuses sont les revues d´architecture de l´époque qui s´en font l´écho. Cette construction de style néo-renaissance, de qualité, a été coordonnée par l´entrepreneur Georges. Le décor extérieur est l´œuvre du sculpteur Seguin alors que l´intérieur, de style Art nouveau, réunit plusieurs artistes de renom. Ici, l´art décoratif, dont le détail va jusqu´au raffinement, mêle dans une diversité de matériaux un goût pour le végétal : ferronnerie des garde-corps à enroulements de tiges, stucs des plafonds à décor d´iris, entablements peints à frises d´hortensias, lambris d´appui tendus de carton-cuir gaufré de feuillages stylisés. Le pavement du hall d´entrée, bordé de motifs floraux en « coup de fouet », est l´œuvre du mosaïste Mora. Enfin, la salle du conseil d´administration, véritable salon d´apparat, montre une cheminée monumentale signée d´Alexandre Bigot.
Les armoiries de la ville, qui garnissent la façade d´entrée, rappellent que la création de cet établissement bancaire fut aussi une volonté de la municipalité.
L´avis de concours mentionné dans la revue La construction lyonnaise prévoyait une dépense maximum de 80 000 francs pour l´exécution de ce projet ; la réalité fut tout autre. Un article, paru dans la revue L´Architecte de 1911, précise que « la dépense totale, y compris la décoration et l´ameublement, entièrement composés par l´architecte, s´élève à 220 000 francs ».