L'église Saint-Jean-du-Passet formait le centre de l'un des deux noyaux urbains de la ville haute (le premier étant celui de Saint-Genès autour du château), faubourg cité dans les sources dès le 11e siècle. Lors de la construction de la grande enceinte de la fin du 14e-début du 15e siècle, ce faubourg est rattaché au reste de la ville haute : mais le bâtiment de l'église semble encore hors de l'enceinte (si l'on se réfère à l'Armorial de Guillaume Revel - voir ci-dessous) ; il faut sans doute attendre la période des Guerres de Religion pour que l'église soit englobée dans les murailles et que la porte de ville dite porte Saint-Jean lui soit accolée. Ainsi, les restes d'une meurtrière visibles sur l'ancienne sacristie, au nord-est, (appendice du 19e siècle ayant sans doute utilisé des éléments plus anciens en remploi) dateraient de ces remaniements de la deuxième moitié du 16e siècle.
L'église est, au-moins, d'origine romane (un arc roman en plein cintre est encore visible du côté ouest de la nef, au nord de la 1ère travée), mais on ne connaît pas la date de sa fondation.
Elle est fortement transformée au 15e siècle ; l'Armorial de Guillaume Revel (vers 1450) la fait figurer sur son éperon rocheux. Sur cette représentation du milieu du 15e siècle, elle semble n'avoir qu'une seule nef et un porche (que le dessin paraît situer à l'est, à l'emplacement actuel du chevet : peut-être s'agissait-il de montrer la façade la plus "parlante", quitte à en fausser l'orientation ? Ou bien l'église n'était-elle alors pas orientée ?), porche précédé de quelques marches, et surmonté d'un clocher-mur à trois baies portant une croix à son sommet.
La situation de l'édifice, en site escarpé, lui a certainement valu son vocable de Saint-Jean-du-Passet, le mot "passet" désignant en général un passage difficile : ici cette dénomination ferait référence au chemin pentu menant à la rivière de Durolle depuis l'église.
Entre 1622 et 1830, il existe une confrérie de pénitents blancs dans la paroisse : ils installent leur sacristie, leur salle de délibération et leur tribune dans le fond de l'église, côté ouest : en 1912, le curé de la paroisse se plaint du sacrifice de parties importantes des deux nefs dû à ces installations.
Fin 17e ou début 18e siècle, un autel en bois sculpté est réalisé pour la chapelle nord (voir lien web vers le dossier IM63003229) ; au cours du 1er quart du 18e siècle, un autre autel-retable est réalisé semble-t-il par le sculpteur Gilles Buchot, artiste local ayant déjà travaillé pour la confrérie de couteliers à l'église Saint-Genès, mais il a totalement disparu. L'autel de la chapelle sud (voir lien web vers le dossier IM63003227) est lui plus tardif, de la fin du 19e ou du début du 20e siècle. Les vitraux (en partie dégradés depuis la fermeture de l'église) ont été réalisés pour une grande partie par le peintre-verrier clermontois Martial Mailhot au cours du 4e quart du 19e siècle (voir lien web vers le dossier IM63003226).
A la fin du 18e siècle, lors de la désaffectation du cimetière de Saint-Genès (qui deviendra une place - voir dossier IA63000482), les ossements ont été transportés dans l'étage de sous-sol voûté de la tour du clocher, transformée en ossuaire pour l'occasion. Cette salle est partiellement remblayée de nos jours, mais on y aperçoit toujours quelques ossements, non ensevelis.
Pendant la Révolution, l'église a été désaffectée et aurait servi de fabrique d'armes ; elle a été rendue au culte sous le 1er Empire.
Au 19e siècle, des travaux de restauration ont été effectués : des appendices ont été greffés au bâtiment principal, une sacristie au nord-est, ainsi qu'une salle (?) dans un petit appentis avec accès direct au cimetière, côté sud-ouest. L'espace qui accueillait la tribune a aussi été remanié, avec en particulier la création (ou la reconstruction) d'un escalier d'accès demi-hors-oeuvre à cette tribune. Les parties hautes du clocher ont été reprises à cette époque également.
La porte d'entrée côté nord, percée à la base de la tour du clocher, date elle aussi du 19e siècle, alors que le portail du 15e siècle s'ouvrait à l'origine sur la 2e travée du collatéral nord (distordue par la conservation du seul arc roman subsistant). Ainsi le rez-de-chaussée de la tour du clocher a fait office de narthex à partir du 19e siècle.
Suite à des désordres architecturaux à la fin du 20e siècle, la partie sud a été étayée et l'église fermée au culte et vidée de l'essentiel de son mobilier.
[voir les dossiers "objets" de l'église Saint-jean dans la base nationale du ministère de la Culture "Mobilier-Palissy" - cf. liens web dans ce dossier].
Cartographe-dessinatrice au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel.