Le chapitre de Saint-Genès daterait de l'année 1016 et serait une fondation de Guy II, seigneur de Thiers ; un texte relatant le fait aurait été inscrit autrefois dans le choeur de l'église paroissiale (cette inscription, encore visible en 1877, ne l'était plus en 1910) 1; mais la charte de fondation du chapitre est en partie conservée dans la "Gallia christiana" 2. Guy II aurait fait des donations à la fois à ce nouveau chapitre et à l'abbaye du Moûtier, qui venait alors d'être cédée à l'abbaye bénédictine de Cluny (voir dossiers IA63001008 et IA63001242).
C'est donc probablement à cette époque qu'ont été reçues par le chapitre ses multiples possessions, que les terriers des 15e et 16e siècle répertorient et qu'un atlas a par ailleurs recensé en 1768 (voir illustrations dans ce même dossier). Elles étaient alors constituées par trois "clos" (Clos Barbarot au nord, Clos Chassangue entre les rues de la Paix et Durolle, et Clos Sainct-Genès entre la rue Durolle et l'actuelle rue Mancel-Chabot, jusqu'à l'ancien hôpital) : elles constituaient ainsi une surface plus ou moins rectangulaire, vraisemblablement d'un seul tenant à l'origine. Le tracé des propriétés du chapitre ne semble pas avoir tenu compte des fortifications, ce qui laisse supposer qu'il leur était antérieur : ceci appuierait l'hypothèse de la constitution de cette "mouvance du chapitre" au début du 11e siècle, bien avant le tracé de la grande enceinte de la fin du 14e siècle passant au milieu de ces terres 3.
Actuellement, le seul élément encore en place de cet ensemble canonial est l'église (classée au titre des Monuments historiques depuis 1846 - voir dossier IA63001243). L'ancienne maison capitulaire, dite "Clôtra", qui se trouvait encore au sud-est de l'église au milieu du 20e siècle (bâtiment perpendiculaire au bras sud du transept), et que l'une des gravures de "L'Ancienne Auvergne et le Velay" représente au début du 19e siècle (voir illustrations dans ce dossier), a été détruite (au début des années 1980 ?), à l'exception d'une partie de sa façade comportant un arc en plein cintre. Ces vestiges sont encore protégés au titre des Monuments historiques 4. Ce bâtiment était peut-être le logis du chantre, officier du chapitre 5. L'ancien cloître aurait été situé au sud de l'église, à l'intérieur et près de la première enceinte du 11e siècle : en effet, une sentinelle était établie aux frais du chapitre, la nuit, dans le cloître 6. Le cimetière enfin, abandonné à l'époque révolutionnaire et déplacé au début du 19e siècle, se trouvait au nord de l'église, à l'emplacement de l'actuelle place (voir dossier IA63000482).
Jusqu'à la Révolution, les curés successifs de Saint-Genès ont été nommés par le chapitre. A la Révolution, le chapitre a été supprimé et l'église est devenue l'église de la paroisse Saint-Genès.