Dossier d’œuvre architecture IA63002586 | Réalisé par
  • enquête thématique de l'Inventaire, Patrimoine Michelin
Usine de pneumatiques Michelin, site Estaing (détruit) - DOSSIER EN COURS
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne - Inventaire général du Patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Clermont-Ferrand
  • Adresse rue d' Estaing
  • Cadastre BY 406  ; BY 508  ; BY 509  ; BY 510  ; BY 511
  • Dénominations
    usine de pneumatiques
  • Appellations
    Estaing

Ce site industriel Michelin, créé en 1913 sur un terrain d'environ 14 ha, n'existe plus. Vendu en 2003, il a été détruit totalement en 2005-2006 pour laisser place au Centre hospitalier universitaire Estaing, ouvert en 2010. Installé à proximité directe de la voie ferrée, le site Estaing est le deuxième site de la Manufacture Michelin à ouvrir après celui des Carmes. Il a dès l'origine une vocation de gare routière et ferroviaire contrôlant le fret et le trafic international pour l'ensemble des usines Michelin en France.

Dès 1919, Michelin équipe l'usine d'Estaing de pistes d'essais "va-et-vient" pour les tests d'endurance de ses pneus, quelques années avant celles (encore visibles) qui seront construites à Cataroux. Elles sont installées parallèlement à la voie ferrée, au sud-est du site.

Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, le site se présente globalement comme un ensemble de bâtiments parallèles alignés aux pistes d'essais et donc à la voie ferrée, selon un axe sud-ouest - nord-est : ce sont pour l'essentiel quatre entités principales comprenant en particulier les bâtiments T32 (magasin de pneus), T31 (magasin des roues), T30 (réception et contrôle des marchandises et matériaux), W (service véhicules) et F (essais) associé aux pistes "va-et-vient".

En 1945-1946, une quinzaine de nouvelles constructions, sous forme d'un ensemble de bâtiments allongés (de type ateliers) disposés plus ou moins parallèlement les uns aux autres, est réalisée dans la partie nord-est du site. Un autre bâtiment du même type est ajouté le long du grand bâtiment abritant, en particulier, le garage des véhicules d'essais et de transport inter-sites et l'atelier d'entretien, au sud-ouest du site (ce nouveau bâtiment sera démoli peu d'années après, entre 1947 et 1953). Entre la fin des années 1940 et 1954, de nouveaux ateliers viennent s'intercaler au milieu des quinze précédemment construits. Des agrandissements sont effectués, entre 1947 et 1953, à l'extrémité est des trois principaux édifices au centre du site (T32, T31 et T30) : en particulier vient s'ajouter en bout du bâtiment T30, où se trouve J-Réception, une construction où doit s'effectuer l'expédition de matériel. Et en 1953, la chaufferie, située à l'ouest du site, est agrandie et un atelier de menuiserie (BLM) est installé à côté.

En 1954, la porte d'entrée du site, jusqu'alors située à l'angle de la rue Auger et de la rue d'Estaing, est déplacée plus au nord dans le but de simplifier la circulation : elle est désormais installée rue d'Estaing, à 120 m de l'ancienne. Il s'agit d'une porte double (entrées/sorties), avec une loge de concierge au centre. Au cours de ces mêmes travaux de 1954, l'ancienne bascule du site est remplacée par une nouvelle plus adaptée (15 m x 3 m, constituée de 75 dalles préfabriquées en béton armé sur charpente métallique), placée à 25 m de la porte d'accès au site, rue de Vassel ; par ailleurs les parkings pour deux-roues sont réaménagés et regroupés là encore à proximité de la nouvelle porte ; enfin une plate-forme de stationnement pour les camions en attente de chargement est aménagée spécialement rue d'Estaing. Dans le cadre de ces mêmes transformations, le déplacement et la reconstruction de l'infirmerie-poste de secours sont réalisés, à l'ouest du site, entre la nouvelle entrée et la nouvelle bascule.

En 1955, un bâtiment neuf est construit pour regrouper le service TVL (retour des marchandises en provenance des clients, pour rechapage ou pour examen) : il est implanté au nord du site, à proximité de la rue du Ressort. Courant 1956, un autre chantier est ouvert pour la construction d'un nouveau bâtiment : destiné à recevoir les installations de chargement de matériel à destination des autres usines Michelin, il est situé vraisemblablement dans la partie nord ou nord-est du site. Entre 1954 et 1956 encore, des aménagements (couverture des parkings deux-roues ?) sont faits à l'arrière du bâtiment de l'infirmerie ; et de nouveaux bâtiments viennent prendre la place d'anciennes constructions, démolies, au sud de la nouvelle entrée et dans l'axe des grandes constructions centrales. Enfin, des ajouts sont effectués sur les bâtiments jouxtant les pistes d'essais (service F).

Le site continue à évoluer dans les années 1960. Vers 1961, un bâtiment est prévu pour augmenter la capacité de stockage (semblable à T32 déjà existant) sur l'emplacement de T31 (le magasin des roues). Les fonctions de T31 sont déplacées en plusieurs étapes : fin 1960 ou début 1961, un nouveau local pour les pompiers est créé près de l'entrée du site ; puis un nouveau bâtiment (J17) accueille le stockage des roues et des opérations de montage. C'est ensuite que peut être démolie la partie ouest de T31 et que peut démarrer la construction du nouveau magasin de 7 étages (réalisé pendant l'année 1961). À l'autre extrémité de T31 (côté est), à la place de l'ancien parc à charbon, un agrandissement du bâtiment en place est prévu pour assurer le montage des roues et du stockage supplémentaire. Près du garage des deux-roues, création du local F17 abritant les examens des véhicules d'essais et une école du pneu "Génie Civil". Entre 1960 et 1964, des rénovations et constructions sont aussi effectuées sur les bâtiments de la zone nord-ouest du site.

En 1962, ce sont les chaussées de certaines rues intérieures du site qui sont rénovées : rue de Vertolaye et rue de Pardines. Le nouveau bâtiment T31 de 7 étages, face à T32, est terminé (sa partie centrale n'a pas été surélevée). Après les travaux de 1962, d'autres chaussées du site, abîmées par l'important trafic des camions, sont rénovées en 1963.

Entre 1964 et 1969, un bâtiment est démoli au nord-ouest à l'arrière de l'infirmerie et dans le voisinage du bâtiment F17 tout récent. À cette époque, deux parkings sont réservés au personnel d'Estaing : l'un à l'angle de la rue Molière et de la rue d'Estaing, l'autre, plus grand, face au site lui-même, de l'autre côté de la rue du Ressort, à l'angle de la rue des Récollets.

En 1969, une douzaine de kilomètres de voies ferrées, parcourues chaque jour dans les deux sens par des wagons du service W (véhicules) desservent les sites d'Estaing et de Cataroux. Ces voies ferrées semblent avoir été démontées progressivement jusqu'à disparaître totalement à la fin des années 1980 ou au tout début des années 1990.

Des travaux importants sont réalisés au cours de l'année 1972 pour l'installation de canalisations de vapeur entre les usines de Cataroux et d'Estaing : à l'intérieur des deux usines, des conduites aériennes sont installées, puis la liaison entre les deux est réalisée en sous-sol par l'allée des Cerisiers, la rue de Vaucanson et la rue du Ressort.

En 1973, le service LC Magasin (fournitures de matériel divers, imprimés commerciaux, équipement vestimentaire, pièces de rechanges, cartes routières, etc.) est transféré des Carmes à Estaing, dans le bâtiment T30 où il dispose désormais d'une surface de 800 m² d'un seul tenant.

Puis en 1977, le service FTW de la station F13 (contrôle de produits nouveaux en conditions normales d'utilisation) est agrandi de 1 300 m². Installés à Estaing en 1961, les locaux étaient devenus trop exigus : un bâtiment à deux niveaux a donc été accolé à l'ancien F13. Le rez-de-chaussée comprend des bureaux et des salles de préparation des équipements ; l'étage est réservé aux locaux sociaux et à un magasin. L'ancien bâtiment, rénové, abrite désormais un hall d'équipement "Poids Lourd" et des magasins de pneus desservis par un quai.

En 1978-1979, une école de formation des chauffeurs est créée et installée au premier étage de T33. À la même période, est achevée la construction à F8 d'un hall de 330 m² perpendiculaire aux pistes d'essais ; ce hall abrite un pont roulant de 10 tonnes qui dessert les 5 pistes et le poste de montage des enveloppes ; des locaux sociaux y ont aussi été aménagés. L'atelier de menuiserie BLM (qui travaille à la confection de mobilier pour les bureaux ou à la fabrication-réparation de palettes, d'échelles, etc.) est également modernisé en 1978-1979.

Des démolitions ont également lieu au tournant des années 1970-1980 : c'est le cas d'une partie des ateliers de l'angle nord-est du site, détruits entre 1978 et 1981.

Début 1984, une sous-station électrique préfabriquée est mise en place près du bâtiment T30 rénové, dont les nouvelles machines nécessitent une puissance électrique plus importante.

Le service Compétition s'installe quant à lui sur le site en 1988 (à l'emplacement des ateliers détruits vers 1978-1981), dans des locaux venus de Normandie et réimplantés à Estaing : ils totalisent 900 m² (bureaux et salles répartis autour d'un patio), accessibles depuis le n°46 de la rue du Ressort. Cette implantation est accompagnée de la création d'un parking de 56 places. Depuis ces nouveaux locaux, l'accès est direct vers les bâtiments T31 (stockage de pneus auto et moto) et TV26 (atelier et magasin de pièces de rechange).

Le service DC Export, autrefois installé à Estaing, est transféré à la Combaude en 1992. Dans le courant de cette même année, une gare de tri est créée à Estaing dans le bâtiment J19, ce qui diminue les délais de livraison entre les usines France-Europe et Clermont-Ferrand.

Puis le site n'évolue plus guère. Entre 1996 et 1999, plusieurs hangars sont démolis dans l'angle sud-ouest du site, à proximité de la menuiserie. L'ensemble des constructions reste ensuite tel quel jusqu'en 2005, date à laquelle le site est entièrement démantelé.

Pour une meilleure visualisation des différentes constructions, se reporter au plan de situation annoté dans la partie "Illustrations".

Ce site industriel Michelin, créé en 1913 et à vocation de gare routière et ferroviaire, n'existe plus. Il a été le deuxième site à ouvrir après celui des Carmes. Une des constructions marquantes des origines est celle de pistes d'essais "va-et-vient" en 1919 pour les tests d'endurance de ses pneus, quelques années avant celles de Cataroux.

La fin des années 1940, au sortir de la guerre, est marquée par la construction d'une quinzaine de bâtiments, complétés dans les années suivantes (avant 1954) par de nouveaux ateliers venant s'intercaler au milieu des quinze précédemment construits. Des agrandissements sont alors également réalisés sur les principaux édifices, au centre du site.

Au cours des années 1950, des réaménagements de l'existant commencent à être menés. La deuxième partie de la décennie voit aussi émerger des constructions neuves (comme le bâtiment réservé au retour des marchandises, ou celui destiné à recevoir les installations de chargement de matériel). Mais les nouveaux chantiers entraînent de facto la démolition de bâtiments plus vétustes.

Pendant la décennie suivante, le site est encore en plein développement (augmentation des capacités de stockage, en particulier) : la construction la plus importante est celle d'un nouveau magasin de 7 étages, réalisé pendant l'année 1961. Des rénovations ont également lieu sur les bâtiments en place (essentiellement dans la partie nord-ouest du site) et sur les chaussées de plusieurs rues intérieures.

Les années 1970 voient se réaliser d'important travaux pour l'installation de canalisations de vapeur entre les usines de Cataroux et d'Estaing. Le site continue à se transformer jusque dans les années 1990 ; en 1992 encore, une gare de tri y est créée.

Puis les évolutions se font plus rares. On note des démolitions de hangars entre 1996 et 1999. L'ensemble des constructions reste ensuite tel quel jusqu'en 2005, date à laquelle le site est entièrement démantelé.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par travaux historiques , (détruit)
    • Principale : 1er quart 21e siècle , daté par tradition orale , (détruit)
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle , daté par source, daté par travaux historiques , (détruit)
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle , daté par source, daté par travaux historiques , (détruit)
  • Dates
    • 1913, daté par travaux historiques
    • 1919, daté par travaux historiques
    • 2005, daté par tradition orale
  • Énergies

Documents figurés

  • Pistes d'essais du site d'Estaing en cours de construction, photographie noir et blanc, Collection Patrimoine Historique Michelin, n° catalogue 00008883, s.n., s.d. [vers 1919].

    Collection Patrimoine Historique Michelin : 00008883
  • Chantier de construction sur le site d'Estaing, photographie noir et blanc, Collection Patrimoine Historique Michelin, n° catalogue 00025119, s.n., s.d. [après 1919 - début des années 1920 ?].

    Collection Patrimoine Historique Michelin : 00025119
  • Garage du site Michelin Estaing, photographie noir et blanc, Collection Patrimoine Historique Michelin, s.n., s.d. [début du XXe siècle ?].

    Collection Patrimoine Historique Michelin : 00008918_hd
  • Garage pour les véhicules Michelin du site Estaing, photographie noir & blanc, Collection Patrimoine Historique Michelin, non cotée, s.n., vers 1921-1922.

    Collection Patrimoine Historique Michelin
  • Pistes d'essais Michelin du site Estaing, photographie noir & blanc, Collection Patrimoine Historique Michelin, non cotée, s.n., avril 1926.

    Collection Patrimoine Historique Michelin
  • Quai de chargement du magasin de pneus T32, photographie noir et blanc, Collection Patrimoine Historique Michelin, n° de catalogue 00024939, s.n., s.d. [années 1920-1930 ?].

    Collection Patrimoine Historique Michelin : 00024939
  • Vue aérienne du site Michelin d'Estaing, photographie noir & blanc, Collection Patrimoine Historique Michelin, non cotée, s.n., s.d. [tournant des années 1920-1930].

    Collection Patrimoine Historique Michelin
  • Vue aérienne du site d'Estaing, photographie noir et blanc, Collection Patrimoine Historique Michelin, s.n., s.d. [années 1950-1960 ?].

    Collection Patrimoine Historique Michelin : 00027302
  • Vue aérienne du site Estaing depuis le nord-ouest, photographie noir & blanc, Collection Patrimoine Historique Michelin, non cotée, s.n., s.d. [après 1964].

    Collection Patrimoine Historique Michelin
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2019, 2022, 2024
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Articulation des dossiers