La cité de l'Oradou a été créée au sud-est du centre de Clermont-Ferrand, dans un ancien secteur de jardins et vignes, zone un peu à l'écart des usines mais cependant investie par Michelin.
Un premier ensemble d'habitations, "deux groupes de maisons à bon marché" correspondant probablement à ce qui était appelé alors "baraquements", est réalisé en 1909 : la demande de permis de construire, déposée en décembre 1908, est acceptée en janvier 1909 par arrêté municipal et les travaux sont réalisés au cours de cette même année (PV de récolement le 31/12/1909). Ces logements, de nature inconnue (peut-être à structure bois ?), ont été démolis à une date indéterminée, vraisemblablement lors de la construction de la cité à proprement parler au début des années 1920.
La principale partie de la cité existant encore partiellement aujourd'hui a été construite en effet en 1920-1921, avec le modèle de maison dit de type O. La demande de permis de construire 60 bâtiments de 4 logements date de février 1920 et le permis est délivré en avril 1920. Les travaux se déroulent à la suite ; la création des voies de desserte daterait de 1921. Une école, implantée au sud de la nouvelle cité, est également créée à la même période vraisemblablement ; elle est détruite entre 2004 et 2009 lors de la construction des grands immeubles d'habitation le long du boulevard Bingen et a été remplacée par un parking.
Parmi ces habitations (correspondant à un ensemble de 240 logements groupés par 4), 31 sont toujours en place en 2020 - avec quelques remaniements : vers 1994, des garages sont accolés aux extrémités de certains bâtiments ; entre 2004 et 2006, création d'extensions supplémentaires au-dessus des garages entre les 10 habitations les plus centrales (agrandissements des logements existants de part et d'autre). Entre 1991 et 1994, 10 des maisons d'origine ont été détruites (à l'ouest), puis 19 entre 1994 et 1996 (au sud principalement et au nord).
Après-guerre, entre juillet et décembre 1949, sont construites 6 petites maisons individuelles : les travaux ayant déjà été réalisés avant la délivrance du permis de construire, celui-ci est malgré tout est accordé en janvier 1950 "à titre de chantier d'expérience et par dérogation tout à fait exceptionnelle". Ces maisons sont de type X (le même qu'à la cité Barbier-Daubrée - voir dossier IA63002588) dans le parc de l'Oradou, au nord de la cité ; elles sont détruites entre avril 1984 et juillet 1985. Seulement 3 ans plus tard, une demande d'autorisation est déposée (en février 1952) pour une "maison collective" à construire un peu plus à l'ouest, toujours sur la rue de l'Oradou. Il s'agit d'un petit immeuble de 2 étages regroupant 3 appartements. Sa réalisation est autorisée en mai 1952 ; le 12/06/1953, le certificat de conformité des travaux réalisés est délivré. L'immeuble a été démoli entre 2017 et 2018.
Au cours de l'année 1956, quelques nouvelles constructions (3 maisons jumelées et 2 maisons simples, soit 8 logements) ont été réalisées à l'est de la cité, allées de la Carrière et Traversière. Une demande de permis est déposée en juin 1956 et un avis favorable rendu en septembre 1956. ces maisons sont toujours en place en 2020.
Enfin, les derniers ajouts à la cité de l'Oradou datent des années 1970 : deux immeubles identiques de 16 logements chacun ont été édifiés à l'extrémité nord-est. La demande de permis date de mai 1971 et le permis d'août 1971 ; les travaux sont déclarés achevés le 07/09/1973. Ces immeubles collectifs sont encore en place en 2020.
Cartographe-dessinatrice au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel.