La cité ouvrière de Saint-Vincent a été construite en plusieurs campagnes entre 1957 et 1960 sur les côtes de Chanturgue ; il s'agit d'un habitat en bandes, décliné sous plusieurs formes. Les maisons, accolées en binôme ou formant des bandes d'un plus grand nombre de logements, peuvent être à deux sur une même parcelle, ou sur des parcelles individuelles mitoyennes ; de plus, en fonction de la pente, certains logements bénéficient de deux entrées, à l'avant et à l'arrière de l'habitation.
Un premier permis de construire est donc accordé le 09/10/1957 pour une tranche comprenant 36 logements "économiques et familiaux" : cette première tanche de travaux correspondait aux deux immeubles collectifs sous forme de "tours", au nord-est de la cité (à l'angle de la rue de Diane et de l'allée des Fauvettes, et sur l'allée des Rossignols). Le 19/10/1957, un autre permis est délivré pour la deuxième tranche de 19 logements, "économiques et familiaux" toujours, correspondant à de l'habitat en bandes, au centre ouest et au sud de la cité. Puis la construction d'une troisième tranche est autorisée le 02/04/1958, elle concerne 36 logements de type F4 à deux niveaux, là encore sous forme d'habitations en bandes, tout au au nord et au centre. Le 12/12/1958, le permis de construire de la quatrième tranche comprenant deux immeubles collectifs totalisant 62 logements, en bordure sud, est délivré. Enfin, l'autorisation de construire une cinquième et dernière tranche de 33 logements de type F4 sur trois niveaux, répartis en deux blocs au nord et à l'est, est délivrée le 10/04/1959. Les différentes déclarations d'achèvement des travaux vont s'échelonner de janvier à juillet 1960.
Des garages (en bandes également) ont été ajoutés au centre et au sud-ouest de la cité, entre 1960 et 1964 ; certains, rue des Mésanges, sont démolis entre 1985 et 1991 puis entre 2004 et 2006 ; d'autres plus au sud de la cité, seront détruits entre 2006 et 2009. L'ensemble des maisons d'origine de la cité Saint-Vincent est encore en place en 2020.
En avril 1963 de nouveau, un permis de construire est déposé (après un accord préalable à titre précaire donné en novembre 1962 et un premier avis défavorable émis par la mairie en janvier 1963) : le projet concerne des logements réservés aux célibataires (chambres individuelles) dans deux bâtiments provisoires à installer du côté ouest de la rue de la Barre (en bordure de la cité), accompagnés d'un parking ; ils semblent être déjà réalisés en 1964. Un arrêté municipal du 03/01/1969 accorde un autre permis de construire : il s'agit vraisemblablement d'autoriser l'ajout d'un bâtiment destiné à accueillir un réfectoire et une cuisine collective. Les travaux sont déclarés achevés le 30/10/1973 mais le bâtiment, à mi-chemin entre les deux premiers, est déjà construit dès 1971. Les bâtiments, prévus pour être provisoires, ont été effectivement démolis en 1987-1988.
Une église, dans l'angle sud-ouest de la cité, sous le vocable de Saint-Vincent-de-Paul, est rattachée à la cité : elle a été érigée bien antérieurement à la cité Saint-Vincent elle-même, lors de la création de la cité de Chanteranne voisine au début des années 1920 et est inaugurée en 1927. De plan allongé très simple à l’origine, elle est dotée d'un transept quelques années plus tard (avant 1946), toujours grâce à l’entreprise.
Cartographe-dessinatrice au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel.