Dossier d’œuvre architecture IA63002682 | Réalisé par
Renaud-Morand Bénédicte (Contributeur)
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

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  • enquête thématique régionale, Patrimoine des lycées
  • opération d'urgence
Foyer de progrès agricole, puis centre de formation professionnelle agricole, puis collège agricole, actuellement lycée professionnel agricole de Rochefort-Montagne
Œuvre recensée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton aire d'étude de la région Auvergne-Rhône-Alpes - Rochefort-Montagne
  • Commune Rochefort-Montagne
  • Lieu-dit Le Marchedial
  • Cadastre 2017 ZI 91, 106, 207, 231
  • Dénominations
    centre de formation, école d'agriculture, lycée
  • Parties constituantes non étudiées
    ferme

En 2020, après avoir appris que le lycée agricole de Rochefort-Montagne était voué à une restructuration dans le courant de l'année 2021, il a été décidé d'ouvrir un dossier ponctuel (d'urgence). Par ailleurs, le service de l'Inventaire avait étudié la commune de Rochefort-Montagne en 1997, dans le cadre d'un inventaire topographique cantonal, à une époque où l'observation des enquêteurs ne pouvait porter que sur des édifices construits avant 1940. Ce dossier peut donc représenter un second complément à l'enquête topographique, le premier ayant été apporté en 2000 dans le cadre d'un inventaire sur les paysages entre Dômes, Sancy et Artense. On ne peut que recommander ici la consultation des dossiers ouverts à cette occasion (liens web vers les principaux dossiers indiqués ci-dessous) : on y trouvera toutes les données propres à décrire le lieu et le contexte d'implantation du lycée.

La visite de l'intérieur de l'établissement ayant été très sommaire, nous ne livrerons pas ici d'analyse sur la possibilité d'une adéquation entre programme pédagogique et dispositions architecturales.

Dans l'ouvrage de Jean Blanchon sur l'enseignement agricole en Auvergne, on lit qu'à l'origine du LPA de Rochefort-Montagne, il y aurait eu, en 1962, une location par l'école d'agriculture de Marmilhat (commune de Lempdes), de l'exploitation du Marchedial (30 ha). Ce site devait permettre de démontrer la complémentarité possible entre production de plaine et de montagne en Auvergne.

L'exploitation de 40 hectares, en prairie de pâturage et de fauche, accueillait un troupeau de 65 vaches et génisses.

Il aurait alors été décidé la construction d'un édifice spécifique. En témoigne une inscription gravée sur une pierre de lave située au niveau de la première assise d'un empattement taluté, à l'angle sud-ouest du bâtiment principal (ou bâtiment A sur les plans reproduits) : "La première pierre de ce foyer de progrès agricole a été posée le 24 avril 1963 par Monsieur Valery Giscard d'Estaing, conseiller général et ministre des finances".

L'établissement est implanté sur la butte qui fait face au collège municipal et semble avoir donné une des orientations à l'extension du bourg.

Le foyer devient centre de formation professionnelle agricole (CFPA), puis collège agricole en 1977, puis lycée professionnel agricole (LPA) en 1979.

Entre temps, en 1972, le viaduc qui surmonte le centre du bourg était construit, qui offre un nouveau point de vue à l'édifice.

Une seconde inscription (au niveau de la cour à portiques) fait référence à la campagne de travaux suivante : "Le lycée professionnel agricole de Rochefort-Montagne a été rénové de février 1989 à juin 1992 par la Région d'Auvergne. V. Giscard d'Estaing étant président du conseil régional d'Auvergne."

C'est sur cette campagne de travaux-là que nous sommes le plus renseignés. Ni la mairie ni le lycée ne semblent avoir conservé de documents sur la campagne de construction initiale. Nous n'en connaissons donc pas l'auteur. Des photographies antérieures à 1989 et les plans levés en 1987 de l'état existant, conservés aux archives régionales, nous permettent simplement d'en restituer les contours. Le plan masse reproduit ci-dessous donne le parti de composition initial : deux barres parallèles étaient orientées nord est-sud ouest, une barre perpendiculaire y était greffée, formant avec les deux premières comme une croix de Lorraine. Le tout restait juché sur la butte du lieu-dit le Marchedial. Jusqu'à ce que le projet de l'agence Sycomore, en la personne de Pierre Fontvieille, architecte d'opération, ne vienne agglomérer l'ensemble des bâtiments, le prolonger au nord comme au sud où un bâtiment est implanté alors en contre-bas de la butte, en front de route nationale.

Lorsqu'il a été passé commande de la rénovation et de l'extension du noyau initial, les deux "nécessités" principales étaient, d'une part concrétiser l'élévation du niveau de la formation scolaire, d'autre part confirmer l'ouverture de l'institution vers l'extérieur, avec de la formation continue et l'accueil de groupes inter-régionaux, voire internationaux (compte-rendu d'une réunion tenue le 11 juin 1987). Dans la note de présentation du projet datée de 1988, on lit que l'architecte a en effet cherché à "traduire par la façade les fonctions internes du bâtiment et marquer de manière spécifique son caractère de bâtiment public" (en l'occurrence en ménageant une loggia, sorte de "balcon sur la ville", dans la façade qui s'avance le plus vers la ville et l'ancienne route nationale) ; il ajoute qu'un nouveau rapport d'échelle a été instauré, mettant "le bâtiment en représentation par rapport à la route, au viaduc, à la ville, au paysage".

Le bâtiment d'exploitation agricole, de même que le logement de fonction indépendant et le bâtiment des ateliers (de mécanique, d'électricité et de techniques de la construction, selon une plaquette de présentation datant des années 1980) n'ont pas été rénovés lors de la campagne de 1989-1992. Le premier de ces bâtiments correspond plus ou moins à ce que Jean Blanchon écrit de celui de Marmilhat : ces bâtiments sont "conçus au moindre coût pour être transposables dans les exploitations agricoles (hangars métalliques)".

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1963, porte la date
    • 1989, porte la date
  • Auteur(s)

Le collège construit par la municipalité le long de l'ancienne route nationale préexiste de peu à la construction du foyer de progrès agricole : les deux édifices se font face de part et d'autre de la route, le lycée étant situé en contre haut, implanté librement sur sa parcelle ; néanmoins, depuis 1992, un corps de porche ainsi que la façade principale, dite "de représentation" par l'architecte, s'affichent au niveau de la route.

Un second accès au fonds, au nord, est en lien direct avec le bâtiment d'exploitation agricole.

L'ensemble des bâtiments agglomérés en deux temps s'organise autour d'un système de trois cours : une cour d'honneur, de laquelle s'élève un escalier droit vers la cour haute, carrée, cernée sur ses quatre côtés de portiques, et une troisième cour, en contrebas, dite cour basse, qui a été conçue comme un prolongement de la salle polyvalente ajoutée en 1989. Cette salle polyvalente s'ouvre ainsi au nord sur la cour basse, faisant face à des gradins, et au sud, elle est fermée par un mur presque aveugle, qui forme du côté de la route comme un mur de soutènement pour la loggia.

Les colonnes des portiques et de la loggia sont en acier.

Au niveau de la cour haute se trouve au nord la porte d'entrée principale, dans l'angle des deux bâtiments disposés en équerre dès l'origine. Dans ce même angle, à l'est, se trouve une salle hypostyle dite "préau couvert", qui remplace en partie un corps de bâtiment bas, et vitré côté cour.

Des parois de pavés de verre éclairent et marquent dans les élévations les cages des escaliers intérieurs tournants. Ces parois datent de la première campagne de travaux.

  • Murs
    • béton béton armé
    • andésite parement
    • andésite moyen appareil
    • acier essentage de tôle
    • ardoise essentage d'ardoise
  • Toits
    métal en couverture, ardoise
  • Étages
    3 étages carrés, sous-sol
  • Couvrements
    • dalle de béton, en béton armé
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour
    • escalier isolé : escalier droit
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • Statut de la propriété
    propriété de la région

Dossier ponctuel d'urgence avant nouvelle restructuration des façades.

Documents d'archives

  • [R. Foury]. Lycée d'enseignement professionnel agricole de Rochefort-Montagne. Sans date [postérieur à 1984], sans éditeur.

    Plaquette de présentation du lycée. Photographies de l'établissement avant l'extension/restructuration de 1988-1992.

    R. Foury, ingénieur divisionnaire agricole et directeur du lycée, signe le texte d'introduction (historique succinct de l'établissement). Il pourrait être à l'origine de l'ensemble du texte de présentation.

    A Région Auvergne-Rhône-Alpes site de Clermont-Ferrand : 135 WR 12
  • Archives Région Auvergne-Rhône-Alpes site de Clermont-Ferrand. 135 WR 10. Rochefort-Montagne (63). Lycée d'enseignement professionnel agricole. Dossier technique,1987-1988.

    Sous la cote 135 WR 10 se trouve l'avant-projet sommaire, par l'agence Sycomore.

    A Région Auvergne-Rhône-Alpes site de Clermont-Ferrand : 135 WR 10
  • Archives Région Auvergne-Rhône-Alpes, site de Clermont-Ferrand.135 WR 12. Rochefort-Montagne (63). LPA. Dossier technique avec permis de construire, plans de l'état existant par le cabinet VYE (Robert Guilly, géomètre expert DPLG), plans du projet de rénovation-extension, par l'agence Sycomore (Pierre Fonvieille, architecte chargé de l'opération). 1987-1988.

    A Région Auvergne-Rhône-Alpes site de Clermont-Ferrand : 135 WR 12
  • Archives Région Auvergne-Rhône-Alpes, site de Clermont-Ferrand. 135 WR 1 à 29. Dossier administratif, dossier technique, etc.

    Les documents relatifs aux travaux en maîtrise d'ouvrage par la région Auvergne du LPA de Rochefort-Montagne occupent les cotes 135 WR 1 à 135 WR 29 (1988-1993). Toutes n'ont pas été consultées. Les plans définitifs se trouvent en 135 WR 27 (plans 100 à 114) et 135 WR 28 (plans 1 à 6, puis 115 à 129).

    A Région Auvergne-Rhône-Alpes site de Clermont-Ferrand : 135 WR 1 à 29

Bibliographie

  • BLANCHON, Jean. 150 ans d'enseignement agricole en Auvergne. Lempdes : Direction régionale de l'agriculture et de la forêt en Auvergne, 1999.

    B Patrimoine CAM : DL-BNF 99-1-0099
    p. 58-59
  • Inventaire général -Service régional d'Auvergne. Paysages et architecture entre Dômes, Sancy et Artense, par Jean-Michel Sauget, Gabriel Fournier, Yves Michelin. Clermont-Ferrand : étude du patrimoine auvergnat, (coll."Images du patrimoine", n°211), 2001.

Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2021
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Renaud-Morand Bénédicte
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

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