Dossier d’œuvre architecture IA63002707 | Réalisé par
Laurent Christophe (Rédacteur)
Laurent Christophe

Historien de l'architecture. Prestataire pour le service régional de l'Inventaire Auvergne, puis Auvergne-Rhône-Alpes, en 2014-2015 puis 2021-

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  • opération ponctuelle, Patrimoine XXe siècle
ARCHI XXE siècle (Présentation de l'étude CAM) : maisons mono-familiales des années 1945-1975 situées sur les 21 communes de Clermont Auvergne métropole. 2021-2023.
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Clermont-Auvergne-Métropole

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole - Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Clermont-Auvergne-Métropole
  • Précisions
  • Dénominations
    villa
  • Appellations
    Etude CAM
  • Destinations
    architecture domestique

1 - Fondements et objectifs de l’étude

L’étude porte sur une sélection de maisons mono-familiales singulières conçues par des architectes et construites entre 1945 et 1975 sur le territoire des vingt et une communes de Clermont Auvergne métropole. Elle s’insère dans un axe de recherche pluriannuel consacré au « Logement depuis 1945 sur le territoire de Clermont Auvergne métropole ». Cette étude sur des maisons distinctes exclue les maisons construites en série, sur plans-types ou sans recours à un maître d’œuvre spécialisé.

Il ne s’agit ni d’un inventaire exhaustif ni même d’un simple repérage des nombreuses réalisations qui s’inscrivent dans les limites thématiques, chronologiques et géographiques rappelées ci-dessus. L’étude se limite à un échantillon « représentatif » composé d’au moins une maison analysée par commune rattachée à Clermont Auvergne métropole.

Chaque maison analysée fait l’objet d’une courte notice descriptive illustrée. Selon les cas et les autorisations obtenues, les illustrations peuvent être des dessins d’architectes provenant d’archives publiques et privées, des photographies issues des sites internet de l’Institut géographique national de France, de Google maps et Google street, des photographies prises depuis l’espace public et depuis l’espace privé. Outre les notices descriptives, l’étude propose une courte synthèse permettant de situer le corpus constitué au sein de son contexte géographique, historique et typologique.

Vingt et une communes, donc un nombre minimum de vingt et une maisons analysées : c’est une goutte d’eau par rapport aux milliers de maisons construites dans l’agglomération clermontoise[1] entre 1945 et 1975. Très clairement, le sujet s’avère aussi immense que méconnu. Il faut donc voir dans la présente étude une sorte de « ballon d’essai », un « coup de projecteur ». L’ambition générale est, d’une part, de poser quelques jalons pour la connaissance du sujet et, d’autre part, d’attirer l’attention du public et des décideurs sur cette composante incontournable du patrimoine architectural et urbain du XXe siècle.

En tout état de cause, il convient de souligner que les critères de sélection sont très nombreux et que l’échantillon  – nécessairement limité – ne peut illustrer chacun de ces critères. Seul un développement ultérieur de l’étude permettrait d’enrichir l’échantillon et d’accroître sa représentativité.

Toutefois, la recherche menée pour cette étude a aussi permis de repérer et de documenter succinctement une centaine de maisons « intéressantes ». Ces exemples ne font pas l’objet d’une description comparable à celle des maisons sélectionnées. Ils nourrissent néanmoins la courte synthèse proposée à l’issue de l’étude en apportant des éléments de comparaison et de contextualisation.

2 - Le protocole et les outils de la recherche systématique

Outre l’étendue du sujet et son caractère inédit, les limites du temps de travail alloué à l’étude imposaient l’utilisation des moyens de recherche les plus efficaces. Une prospection directe de l’ensemble du territoire de Clermont Auvergne métropole était exclue. Un protocole de recherche par prospection indirecte a donc été élaboré. Il comporte dix étapes :

A - examen des photographies aériennes prises de 1945 à 1975, par tranches de cinq ans environ, afin de repérer des maisons susceptibles de répondre aux attentes de l’étude (ces photographies sont consultables sur le site internet de l’IGNF remonterletemps.fr) ;

B - comparaison de ces photographies aériennes anciennes avec les photographies aériennes actuelles, disponibles sur le site de l’IGNF et sur le site Google maps ;

C - examen des maisons ainsi repérées grâce aux vues disponibles sur le site Google street et quelquefois par une visite sur place, à partir de l’espace public ;

D - présélection de maisons susceptibles de répondre aux attentes de l’étude, repérage précis de leur adresse et détermination d’une fourchette de dates de construction ;

E - élaboration de listes par commune des maisons ainsi présélectionnées ;

F - envoi de ces listes aux services d’urbanisme de chaque commune afin de retrouver les permis de construire des maisons présélectionnées ;

G - consultation des permis de construire retrouvés ;

H - apports complémentaires, lors de ces consultations, de permis de construire de maisons intéressantes mais non repérées au cours des étapes A à C ;

I - reportages photographiques sur certaines maisons depuis l’espace public ;

J - visite de certaines maisons, avec réalisation de reportages photographiques plus complets, grâce à l’aimable autorisation des propriétaires de ces biens.

Ce protocole de recherche a permis de couvrir, dans un temps de travail relativement réduit, la totalité de la période et du périmètre fixés à l’étude.

3 - L’apport décisif des permis de construire

Les maisons repérées comme les maisons sélectionnées ne sont pas toutes visibles depuis l’espace public. Par ailleurs, contacter systématiquement chaque propriétaire représentait un travail trop important par rapport au volume horaire alloué. Enfin, ni la visite des maisons ni le contact avec leurs propriétaires n’offraient la garantie de trouver la documentation archivistique nécessaire à l’étude.

Fort heureusement, la consultation des collections de permis de construire conservées par les services municipaux d’urbanisme a fourni les éléments indispensables[2]. Ces collections constituent une source irremplaçable pour l’histoire de l’architecture et, plus spécialement, pour l’histoire et le patrimoine des communes. Leur exploitation systématique constituerait la base d’une recherche d’ensemble et multiforme, aussi complète que possible, sur l’architecture à l’échelle de la métropole clermontoise.

Dans le cadre de la présente étude, les permis de construire et les pièces annexées permettent de situer, d’identifier et de dater les œuvres repérées. Les pièces graphiques conservées (plans de situation, de masse, des niveaux, des façades, parfois dessin en perspective) autorisent une description assez précise des maisons analysées, même lorsqu’elles n’ont pas pu être visitées.

Des membres du personnel communal ainsi que plusieurs élus municipaux attachés à l’urbanisme et au patrimoine ont apporté une aide inestimable à cette recherche. Qu’ils en soient ici spécialement remerciés.

4 - Quatre thèmes principaux sont privilégiés

La limite des moyens alloués à la présente étude impose évidemment de circonscrire les questions traitées. Par conséquent, il a paru spécialement intéressant de privilégier quatre thèmes principaux dans les monographies descriptives et la synthèse[3]. Le choix de ces thèmes se fonde sur les objectifs primordiaux de l’étude.

4. 1 - Le rapport à l’essor urbain des communes de Clermont Auvergne Métropole

L’essor urbain de l’agglomération clermontoise est un phénomène récent. Pour les communes de Clermont-Ferrand, Chamalières et dans une moindre mesure Royat, il a débuté dans la seconde moitié du XIXe siècle et s’est véritablement affirmé à partir du début du XXe siècle. Pour Beaumont, Aubière, Durtol, communes limitrophes de Clermont-Ferrand, le début de l’urbanisation date des années 1925-1935. Ce n’est qu’après la Seconde guerre mondiale, et même parfois seulement à partir des années 1960-1970, que les autres communes ont été conquises progressivement par l’extension urbaine et périurbaine. Dans le même temps, les communes au cœur de l’agglomération ont connu une intensification du phénomène avec un fort accroissement de la densité urbaine.

Le choix des sites d’implantation des maisons repérées ou sélectionnées dans le cadre de la présente étude est directement lié à cet essor urbain. L’essor est lui-même façonné par les caractéristiques géographiques (au sens large) du territoire de Clermont Auvergne métropole. L’étude des lieux d’implantation permet donc d’appréhender les raisons des choix opérés par les commanditaires des maisons. Par exemple, le territoire de Clermont Auvergne métropole présente de nettes distinctions entre la plaine de la Limagne, les coteaux de la faille de Limagne et le plateau des Dômes. L’implantation de certains types de maisons dans l’un ou l’autre de ces sites n’est pas anodine.

4. 2 - La qualité de la forme

La qualité de la forme est déterminante pour les maisons qui font l’objet d’une description monographique. Par leurs caractéristiques singulières, les maisons ainsi mises en valeur sortent de l’ordinaire. Elles sont toutes d’un niveau architectural allant du « remarquable » à « l’exceptionnel ». Elles forment donc un échantillon représentatif d’une catégorie d’œuvres, et non un échantillon représentatif de l’ensemble des réalisations étudiables. Ce choix est assumé. En effet, il a semblé nécessaire de proposer prioritairement au moins une maison de niveau « remarquable à exceptionnel » pour chacune des communes de Clermont Auvergne métropole. D’une part, la sélection d’œuvres de niveaux très différents aurait fatalement introduit une inégalité entre les communes, inégalité ne répondant en l’état des connaissances à aucun critère scientifique. D’autre part, la richesse architecturale de ces exemples constitue une dimension incontournable de leur identité et elle ne peut que favoriser l’intérêt du public pour le sujet.

4. 3 - La connaissance des maîtres d’œuvre

L’un des intérêts majeurs d’une étude sur les « maisons d’architectes » est d’accroître les connaissances sur les maîtres d’œuvre locaux. Les architectes auvergnats inscrits à l’Ordre des architectes sont logiquement signataires d’un certain nombre de projets de maison. Mais, dans la période 1945-1975 notamment, bien d’autres professionnels ont été actifs sur le marché de la conception des maisons individuelles « singulières ». Ces concepteurs ont utilisé pour leur activité diverses dénominations : « atelier d’architecture », « décorateur », « dessinateur-concepteur », ou encore « cabinet d’architecture ». En outre, d’assez nombreux projets ne portent pas de signature d’architecte alors qu’ils sont manifestement de la main d’un maître d’œuvre spécialisé.

Dans la présente étude, des indications biographiques de base sont jointes aux descriptions des maisons. Pour quelques architectes, ces indications sont développées sous la forme d’une notice présentant d’autres maisons conçues par ces maîtres d’œuvre sur le territoire de Clermont Auvergne Métropole.

4. 4 - La dimension patrimoniale

Par leur qualité, leur singularité, leur relative rareté, la majorité des maisons repérées et des maisons décrites dans cette étude seront probablement – un jour ou l’autre – reconnues comme éléments du patrimoine architectural du XXe siècle. Dans un avenir proche, certaines œuvres feront sans doute l’objet de mesures de protection dans le cadre d’un périmètre « Ville d’art et d’histoire » ou de « Sites patrimoniaux remarquables[4] ». Les plus « remarquables » d’entre elles (à divers titres) pourraient même être protégées au titre des monuments historiques. La mise en évidence du potentiel patrimonial offert par les maisons repérées et décrites dans cette étude doit nourrir une réflexion sur le devenir de ce type d’œuvres. Ainsi, peut-être sera-t-il possible de ne pas voir se reproduire les destructions qui, depuis les années 1960, ont anéanti de nombreuses maisons intéressantes datant de la période 1870-1950.

[1] L’exploitation des statistiques publiées par l’INSEE permettrait d’indiquer un nombre total de maisons construites de 1945 à 1975 sur chacune des communes de Clermont Auvergne métropole.

[2] Voir l’annexe 1 : Notice sur la recherche des permis de construire.

[3] Voir l’annexe 2 : Les critères d’une étude approfondie des maisons sélectionnées.

[4] Créé par la loi du 7 juillet 2016, le classement « Site patrimonial remarquable » se substitue aux Secteurs sauvegardés, aux Zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) et aux Aires de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (AVAP).

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle , daté par source

Etude CAM - architecture XXe : Etude de maisons mono-familiales des années 1945-1975 situées sur les 21 communes de Clermont Auvergne métropole

Annexes

  • Notice sur la recherche des permis de construire
  • Les principaux critères étudiables des « maisons d’architecte »
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2022
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Clermont-Auvergne-Métropole
Laurent Christophe
Laurent Christophe

Historien de l'architecture. Prestataire pour le service régional de l'Inventaire Auvergne, puis Auvergne-Rhône-Alpes, en 2014-2015 puis 2021-

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